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3.83/5 (sur 29 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Neuilly-sur-Seine , le 14/05/1905
Mort(e) à : Paris , le 20/05/1974
Biographie :

Jean Daniélou est un jésuite français, théologien de renom, académicien et cardinal.

Fils de Charles Daniélou, homme politique, plusieurs fois ministre, plutôt anticlérical, et de Madeleine Clamorgan, fondatrice des institutions Sainte-Marie et d'une Université libre de jeunes filles, il a pour frère cadet le futur indianiste Alain Daniélou (1907-1994).

Après des études de lettres et de philosophie à la Sorbonne, il est agrégé de grammaire en 1927. Il entre chez les Jésuites en 1929 et se consacre à l'enseignement, d'abord dans un collège de garçons à Poitiers. Il suit des études de théologie à la Faculté catholique de Lyon, alors l'une des plus réputées au monde, et il est ordonné prêtre en 1938.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé dans l'armée de l'Air jusqu'en 1940. Revenu à la vie civile, il achève son doctorat de théologie en 1942 et devient aumônier de l'École normale supérieure de jeunes filles, à Sèvres. Il fonde la collection « Sources chrétiennes » en collaboration avec Henri de Lubac, inaugurant ainsi le renouveau de la patristique catholique.

Il devient rédacteur aux Études en 1944 (jusqu'en 1969), il fonde le Cercle Saint-Jean-Baptiste en 1944 et participe avec Marcel Moré à la revue Dieu vivant de 1945 à 1956.

Il se voit attribuer en 1944 une chaire d'histoire du christianisme ancien à l'Institut catholique de Paris, dont il deviendra le doyen en 1962. À la demande du pape Jean XXIII, il participe comme expert (peritus) au concile Vatican II.

Il est créé cardinal par le pape Paul VI lors du consistoire du 28 avril 1969.
Il est élu à l'Académie française en 1972, succédant au cardinal Tisserant.

Son décès d'une crise cardiaque, chez une prostituée parisienne, avait quelque peu embarrassé l'église.
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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Jean Daniélou   (31)Voir plus

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Video et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo

L'Apocalypse
Le professeur LESOURD reçoit le cardinal Jean DANIELOU, il évoque l'Apocalypse : définition du mot Apocalypse ; La vision de Saint Jean à Patmos. Les sept sceaux, les sept anges, les livres célestes. le message qu'elle apporte aux chrétiens des origines à aujourd'hui : tout est inscrit à l'avance dans le dessein de Dieu. Il donne le contexte politico-religieux de l'Apocalypse. Importance...

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Philon réunira en lui les divers aspects de ce judaisme alexandrin : sa culture hellénistique, son loyalisme romain, sa foi juive. Il appartenait à un milieu de grande bourgeoisie d'argent. (...) Son milieu familial aurait pu orienter Philon vers les affaires. Les plus grandes ambitions lui étaient possibles. Il garda de la haute situation de sa famille le sens des responsabilités politiques. Mais c'est seulement à la fin de sa vie que nous le verrons jouer un rôle dans cet ordre et entrer en contact avec les milieux officiels. Ses goûts l'orientaient ailleurs. Et d'abord vers la vie philosophique. La situation de sa famille lui avait permis de recevoir une éducation complète. Les nombreuses allusions qu'il fait dans son oeuvre à la culture scolaire telle qu'elle était organisée alors à Alexandrie montre qu'il en aparcouru toutes les étapes.
Il aurait pu être un de ces brillants rhéteurs, comme c'était le but de la culture d'alors d'en former. Mais son idéal n'était pas là. Très jeune, nous dit-il, "il commença à ressentir les aiguillons de la philosophie" (Congr., 1è). C'est seulement pour s'y préparer qu'il fréquenta d'abord la grammaire, sa servante. Des deux grands types que nous présente la culture d'alors, le rhéteur et le philosophe, Philon se rattache au second. La philosophie est pour lui comme pour ses contemporains une conversion. Elle implique un effort d'ascèse et de détachement, qui conduit à trouver le vrai sens de la vie dans la possession des biens intérieurs.
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Nous savons par Philon lui-même qu'il existait, de son temps en Egypte au bord du lac Maréotis, une communauté de moines juifs, les Thérapeutes. Le tableau qu'il nous donne de leur vie est remarquable. c'est un document précieux sur le judaisme mystique dans l'Egypte de son temps :

"Leurs demeures sont très simples, ni trop éloignées ni trop rapprochées les unes des autres. Dans chacune il y a une chambre sacrée appelée sanctuaire ou monastère, où, dans la solitude, ils célèbrent les mystères de la vie parfaite. Ils vivent dans la pensée continuelle de Dieu. Ils ont l'habitude de prier deux fois par jour, le matin et le soir; au lever du soleil, ils demandent que la lumière céleste remplisse leur esprit; à son coucher, ils prient pour que leur âme, totalement dégagée de l'encombrement des sensations et des sensibles, et retirée dans son conseil intérieur, s'applique à la vérité. Leur journée est consacrée à l'ascèse. Dans l'étude des saints livres, ils interprètent la doctrine des Pères par l'allégorie, pensant que le sens littéral est le symbole de la réalité cachée que révèle l'explication. Ils possèdent des ouvrages des fondateurs de la secte, où se trouvent des modèles de cette exégèse allégorique (21-29)."
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Chapitre II.
Philon et son temps

La vie de Philon nous a montré qu'il était au confluent du judaisme, de l'hellénisme et de la romanité. La question se pose alors à nous de savoir ce qu'il a connu dans ces trois domaines. Le monde auquel il appartient est en effet d'une grande complexité. Nous commençons à voir combien de tendances se heurtaient dans le monde juif, palestinien ou hellénistique : ce judaisme tardif est à la fois celui des messianistes zélotes et celui des cosmopolites hérodiens, celui du légalisme pharisien et du piétisme essénien; on y voit fleurir l'apocalyptique, en même temps que l'interprétation gnostique de la Genèse. De même des tendances multiples se font jour dans la philosophie grecque. C'est l'époque de l'eclectisme, dont Cicéron témoigne un demi-siècle auparavant : stoicisme, platonisme, aristotélisme s'unissent en des proportions diverses.
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Que Philon ait mené une vie "philosophique", son propre témoignage nous l'atteste : "Il y eut un temps où, vaquant à la philosophie et à la contemplation de l'univers et de ce qu'il contient, je jouissais en esprit de ce qui est vraiment beau, désirable et bienheureux, dans le commerce constant de pensées et de doctrines divines, où je trouvais un bonheur inépuisable et insatiable. Je n'avais dans l'esprit rien de bas, je ne me souciais pas de la gloire, de la richesse ou du confort. Mais mon âme paraissait soulevée par une inspiration qui l'emportait vers les hauteurs et la faisait circuler avec le soleil, la lune et le ciel et regardant comme d'un observatoire, je contemplais le spectacle ineffable de tous ceux qui vivent sur la terre et je me réjouissais d'avoir échappé aux misères de la vie humaine" (Spec. Ieg., III, 1-2).
Ce texte pourrait avoir été écrit par un platonicien du temps, un Plutarque, par exemple. Il est tout entier rempli de réminiscences platoniciennes. L'inspiration divine rappelle la doctrine de l'Ion. L'ascension vers les hauteurs et la participation au mouvement circulaire des sphères viennent du Phèdre. L'observatoire d'où domine le monde terrestre vient de la République. Toutes ces expressions se retrouveront plus tard chez Plotin, dont les ressemblances avec Philon sont frappantes -et plus tard chez le chrétien Grégoire de Nysse.
Mais, chez Philon comme chez ce dernier, il ne faut pas s'arrêter aux analogies d'expressions. Philon emprunte à Platon son mode de parler. Mais ce qu'il met sous les mots est différent. Car le Dieu de Philon est le Dieu d'Abraham. Sa mystique est dans le prolongement de la piété juive. Ce n'est donc pas dans la lecture des sages grecs, c'est dans la tradition religieuse de son peuple que Philon en a trouvé la source. cette source est évidemment d'abord la Bible elle-même, dont il est nourri. Mais a-t-il eu dans le judaisme de son temps des maîtres spirituels qui l'ont guidé dans la voie de la contemplation ?
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ORIGÈNE est, avec saint Augustin, le plus grand génie du christianisme antique. On peut dire que, dans tous les domaines, il marque un moment décisif. C’est lui qui est le fondateur de la science biblique par ses recherches sur les versions de l’Écriture, par ses commentaires à la fois littéraux et spirituels des deux Testaments. C’est lui qui constitue la première grande synthèse théologique et qui, le premier, de façon méthodique, s’efforce à expliquer le mystère chrétien. Il est l’homme enfin qui a le premier décrit les voies de l’ascension de l’âme vers Dieu et fondé ainsi la théologie spirituelle, si bien que l’on peut se demander dans quelle mesure il n’est pas l’ancêtre du grand mouvement monastique du IVe siècle.

Son influence a été immense. Le IIIe et le IVe siècles sont remplis de ses disciples. Pour ne parler que des plus grands, Eusèbe de Césarée, son successeur à l’école de cette ville, le, fondateur de l’histoire ecclésiastique, est l’héritier de sa pensée et son apologiste décidé. Didyme continue son œuvre exégétique et mystique à Alexandrie. Par Grégoire le Thaumaturge, qui fut son élève et qui est l’apôtre de la Cappadoce, l’héritage de sa pensée se transmet aux Grands Cappadociens. Basile et Grégoire de Nazianze feront des morceaux choisis de ses œuvres que nous possédons encore, la Philocalie. Grégoire de Nysse, tout en rejetant ses excès, est l’héritier le plus intelligent de sa théologie de l’homme et de sa mystique. Evagre le Pontique, l’un des plus grands spirituels spéculatifs, dépend étroitement de lui et répand sa doctrine chez les moines d’Egypte. Par Evagre, elle passera à Cassien et, comme l’a remarqué Dom Marsili, par Cassien, elle pas¬sera aux moines d’Occident 1. Le grand docteur mystique Maxime le Confesseur aura une période origéniste comme l’a montré le P. de Balthasar 2. En Occident, Rufin d’Aquilée fera connaître son oeuvre. Hilaire de Poitiers, Ambroise de Milan dépendront de son exégèse.
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Ce qui fait le caractère particulier du judaisme alexandrin est que c'est là que se constitua la rencontre de la foi juive et de la culture grecque, dont Philon sera le représentant le plus éminent. Alexandrie est à cette époque le foyer de la culture grecque. Elle a remplacé Athènes. C'est là que les grammariens éditent Homère, que Callimaque écrit ses poèmes, que la science grecque trouve en Euclide un de ses grands représentants.
Les Juifs d'Alexandrie adoptèrent cette culture. Mais, en même temps, ils restèrent fidèles à leur foi. La question se posa donc pour eux de donner à celle-ci une expression grecque. Cette tentative s'exprime éminemment dans la Bible des LXX, qui sera le fondement de la littérature judéo-chrétienne hellénistique. Mais la traduction de la Bible, si elle est la plus importante, n'est pas la seule manifestation de l'activité littéraire des Juifs alexandrins. Des écoles d'exégètes se créèrent, où on appliqua à la Bible les méthodes d'interprétation que stoiciens et pythagoriciens appliquaient à Homère. C'est au judaisme alexandrin qu'il faut rattacher la Sagesse de Salomon, qui fait partie du canon alexandrin de la Bible.
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Ce qui fait le caractère particulier du judaisme alexandrin est que c'est là que se constitua la rencontre de la foi juive et de la culture grecque, dont Philon sera le représentant le plus éminent. Alexandrie est à cette époque le foyer de la culture grecque. Elle a remplacé Athènes. C'est là que les grammariens éditent Homère, que Callimaque écrit ses poèmes, que la science grecque trouve en Euclide un de ses grands représentants.
Les Juifs d'Alexandrie adoptèrent cette culture. Mais, en même temps, ils resyèrent fidèles à leur foi. La question se posa doncpour eux de donner à celle-ci une expression grecque. Cette tentative s'exprime éminemment dans la Bible des LXX, qui sera le fondement de la littérature judéo-chrétienne hellénistique. Mais la traduction de la Bible, si elle est la plus importante, n'est pas la seule manifestation de l'activité littéraire des Juifs alexandrins. Des écoles d'exégètes se créèrent, où on appliqua à la Bible les méthodes d'interprétation que stoiciens et pythagoriciens appliquaient à Homère. C'est au judaisme alexandrin qu'il faut rattacher la Sagesse de Salomon, qui fait partie du canon alexandrin de la Bible.
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Ainsi nous apparaît Philon dan sa maturité. Il rassemble en lui les contrastes du judaisme alexandrin. c'est un juif croyant, fidèle observateur de la Loi dont il défend la pratique contre les purs allégoristes. On ne trouve pas chez lui cette religion syncrétiste qu'on a voulu parfois lui prêter. Mais cette Loi, il ne se contente pas d'en pratiquer la lettre. Il veut en dégager l'esprit et en nourrir sa vie intérieure. Il connaît d'ailleurs les spéculations que les Juifs de son temps faisaient sur la Genèse. Cette doctrine supérieure, cette gnose, est ce qu'il cherche. Et cela, afin d'en nourrir les frères de sa communauté. Il sait, d'ailleurs, doser son enseignement, selon leur degré d'avancement. En tout cela, il apparaît comme un éminent rabbin de son temps.
Mais c'est un rabbin libéral. Il est largement ouvert à la culture hellénistique. Il est aux antipodes du particularisme sectaire de certains milieux palestiniens. Il doit cela à sa tradition familiale. Il le doit aussi à son intelligence étonnamment ouverte. Il a assimilé toute la culture hellénistique et il y est passé maître/ Il représente le meilleur de l'intellectualité alexandrine de son temps. Il peut discuter d'égal à égal avec les philosophes grecs. Et son ambition est précisément cela. Il veut montrer que les Juifs peuvent rivaliser avec les Grecs sur le terrain même de la culture, et conquérir ainsi pleinement leur droit de cité dans la civilisation hellénistique.
Mais s'il faut ouvrir les juifs aux valeurs de l'hellénisme, il faut présenter aux Grecs la valeur éminente de la foi juive. Aussi l'activité intellectuelle de Philon a un double versant. Une partie de son oeuvre, celle que nous avons vue, s'adresse aux juifs croyants. Elle a un caractère ésotérique. Elle s'exerce à l'intérieur de la communauté. Mais par ailleurs, l'oeuvre de Philon a un versant apologétique. Il a le souci de présenter aux Grecs la foi juive de façon à la leur rendre acceptable.
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L'erreur de beaucoup de travaux paraît être d'avoir voulu envisager l'oeuvre sans tenir compte de l'homme. Celui-ci a été, de par la haute situation de sa famille, en contact avec les milieux les plus divers et s'y est comporté avec une souveraine aisance. On le rencontre célébrant la Pâque avec les moines juifs du lac Mareolis, discutant philosophie au didaskaleion de Potamo, traitant avec le gouverneur Flaccus des intérêts de la communauté juive d'Alexandrie.
On comprend que tant de souplesse le rende difficile à saisir. Pourtant la signification d'ensemble de sa vie et de son oeuvre ne saurait laisser de doute sur ses sentiments. Il a été passionnément dévoué à la communauté juive et à sa foi. Toute son oeuvre est consacrée à expliquer la Bible aux juifs et à la défendre devant les paiens. Et les quelques événements que nous connaissons de sa vie le montre au service de ses frères d'Alexandrie.
Seulement, ce judaisme n'a rien de la raideur pharisienne ou du fanatisme zélote. Philon est imprégné de l'humanisme grec, avec tout ce que le mot exprime non seulement de culture, mais de savoir-vivre.
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L'erreur de beaucoup de travaux paraît être d'avoir voulu envisager l'oeuvre sans tenir compte de l'homme. Celui-ci a été, de par la haute situation de sa famille, en contact avec les milieux les plus divers et s'y est comporté avec une souveraine aisance. On le rencontre célébrant la Pâque avec les moines juifs du lac Mareolis, discutant philosophie au didaskaleion de Potamo, traitant avec le gouverneur Flaccus des intérêts de la communauté juive d'Alexandrie.
On comprend que tant de souplesse le rende difficile à saisir. Pourtant la signification d'ensemble de sa vie et de son oeuvre ne saurait laisser de doute sur ses sentiments. Il a été passionnément dévoué à la communauté juive et à sa foi. Toute son oeuvre est consacrée à expliquer la Bible aux juifs et à la défendre devant les paiens. Et les quelques événements que nous connaissons de sa vie le montre au service de ses frères d'Alexandrie.
Seulement, ce judaisme n'a rien de la raideur pharisienne ou du fanatisme zélote. Philon est imprégné de l'humanisme grec, avec tout ce que le mot exprime non seulement de culture, mais de savoir-vivre.
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