Une rencontre avec Justine Larbalestier autour de "Menteuse" .
Australienne vivant à New York, épouse de Scott Westerfeld, Justine Larbalestier est l'auteur de "Menteuse", son premier roman publié par Gallimard Jeunesse. Nous l'avons rencontrée lors de son dernier passage à Paris. Elle nous parle de son roman, de New York, de la littérature pour adolescents et de l'écriture.
*Inventer des bobards, c’est une chose ; quand c’est eux qui te réinventent, c’est une autre affaire.
Moi, je suis indécise, coincée quelque part entre les deux, comme pour tout : Je suis à moitié noire et à moitié blanche; à moitié fille et à moitié garçon ; et j'ai eu droit à une demi-bourse.
Je suis à moitié tout.
Pourtant, ce n'est pas le pire danger quand on est une menteuse. Oh, non. Ce qui est bien pire que de se faire griller, que leur sentiment d'avoir été trahis, c'est quand tu commences à croire à tes propres mensonges.
Quand tout se confond.
Tu perds le fil de ce qui est vrai et de ce qui l'est pas. Tu commences à avoir l'impression que tu recrées le monde avec tes mots. Tes mensonges deviennent plus bizarres, plus tordus et plus énormes encore, ils dépassent les mots, ils forment un monde, ils deviennent la réalité.
Tu te sens puissante, invincible.
Mon obsession pour la biologie a débuté après ma première transformation. Je m'y étais toujours intéressée, mais maintenant, c'est une passion non, une nécessité. Il fallait que je sache ce que j'étais, comment c'était possible que je le sois. Il fallait que j'en apprenne davantage.
Pete regarde par la fenêtre. Il est resté comme ça sans bouger depuis qu’on a quitté New York et qu’on a commencé à voir un vrai paysage de campagne. Décidément, il lui manque un quart d’heure de cuisson !
-Ote-moi ce sourire ! a gueulé papa. J’ai tâché de ne pas rigoler. Il avait jamais dit ce genre de trucs : « Jeune homme » ou « ôte-moi ce sourire ». On aurait cru qu’il citait un vieux manuel du parent en colère.
Je voulais voir si vous alliez gober. Et oui.
Vous gobez tout, hein ?
Vous me facilitez trop la tâche.
Les détails. C'est ça la clé du mensonge.
Plus tu donnes de détails, plus les gens te croient. Mais il faut pas non plus les accumuler - n'en dis pas trop. Jamais. Trop de détails, c'est trop de choses qui peuvent être vérifiées.
Mentir sur l’amour, est-ce que c’est pas le pire des mensonges ?
Lisa interjected, addressing the class. "What is it about writing for teenagers that leads to so much censorship?"
I knew the answer to that one but I didn't raise my hand. It's because grown-ups don't remember what it was like when they were teenagers. Not really. They remember something out of a disney movie and that's where they want to keep us.