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4.08/5 (sur 18 notes)

Nationalité : Portugal
Né(e) à : Funchal , le 23/10/1930
Mort(e) à : Cascais , le 23/3/2015
Biographie :

Herberto Hélder de Oliveira, né le 23 novembre 1930 à Funchal (Madère), est un écrivain et poète Portugais.


Source : wikipédia
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Herberto Helder
TRIPTYQUE
II
Je ne sais pas comment te dire que ma voix te cherche
et mon attention commence à fleurir, quand vient la nuit
splendide et vaste.
Je ne sais que dire, quand longuement tes poignets
se parent d’un éclat précieux
et tu frémis comme une pensée éclose. Quand,
cultivé le champ, ondule le seigle précoce mû
par le pressentiment d’un temps lointain,
et dans la terre mature les hommes entonnent la vendange
-je ne sais pas comment te dire que des centaines d’idées,
à l’intérieur moi, te cherchent.

Quand les feuilles de la mélancolie retombent avec les astres
à côté de l’espace
et le cœur devient semence inventée
dans sa profonde obscurité et son tourbillon d’un jour,
tu t’empares des routes de ma solitude
comme si toute la maison s’embrasait campée dans la nuit
-Et alors je ne sais que dire
près de la coupe en pierre de ton silence si frais.
Quand les enfants se réveillent effarés dans les lunes
qui s’engouffrent parfois au milieu du temps
-je ne sais pas comment te dire que la pureté,
à l’intérieur de moi, te cherche.

Tant que dure le printemps, j’apprends
les trèfles, l’eau surnaturelle, le léger et abstrait
écoulement du temps-
et je pense pouvoir dire quelque chose de raisonné,
mais quand l’ombre s’abat de la courbe affamée
de mes lèvres, je sens qu’il me manque
un tournesol, une pierre, un oiseau – quelque chose
d’extraordinaire.
Parce que je ne sais pas comment te dire sans miracles
qu’à l’intérieur de moi, c’est le soleil, le fruit,
l’enfant, l’eau, le dieu, le lait, la mère,
l’amour,

qui te cherchent.



TRÍPTICO
II
Não sei como dizer-te que minha voz te procura
e a atenção começa a florir, quando sucede a noite
esplêndida e vasta.
Não sei o que dizer, quando longamente teus pulsos
se enchem de um brilho precioso
e estremeces como um pensamento chegado. Quando,
iniciado o campo, o centeio imaturo ondula tocado
pelo pressentir de um tempo distante,
e na terra crescida os homens entoam a vindima
— eu não sei como dizer-te que cem ideias,
dentro de mim, te procuram.

Quando as folhas da melancolia arrefecem com astros
ao lado do espaço
e o coração é uma semente inventada
em seu escuro fundo e em seu turbilhão de um dia,
tu arrebatas os caminhos da minha solidão
como se toda a casa ardesse pousada na noite.
— E então não sei o que dizer
junto à taça de pedra do teu tão jovem silêncio.
Quando as crianças acordam nas luas espantadas
que às vezes se despenham no meio do tempo
— não sei como dizer-te que a pureza,
dentro de mim, te procura.

Durante a primavera inteira aprendo
os trevos, a água sobrenatural, o leve e abstracto
correr do espaço —
e penso que vou dizer algo cheio de razão,
mas quando a sombra cai da curva sôfrega
dos meus lábios, sinto que me faltam
um girassol, uma pedra, uma ave — qualquer
coisa extraordinária.
Porque não sei como dizer-te sem milagres
que dentro de mim é o sol, o fruto,
a criança, a água, o deus, o leite, a mãe,
o amor,

que te procuram.


Traduction: Eduardo Reis
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Clairs sont les enfants, comme des chandelles sans vent,
leur cœur brise le monde aveuglément.
Et j'aime à les surprendre dans la lente griserie de mon poème,
dans l'effroi des jours, lorsque
en leur âme les parcs semblent plus grands,
que les eaux troubles touchent
aux confins d'éternité.
Les enfants créent. Ce sont là les espaces
où naissent leurs arbres.

p.69-71
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Et voici, tout ce passé pur du temps
se réveille, tandis que je respire sous la lumière.
Se réveille pénétré de douleur, en un
puissant délire et la lumière immense - alors je sais.
Écoutez : voici le pays où je sens
une gerbe de sel, la terre putride.
J'aime la pénombre d'un visage, la blancheur
étale d'un sourire au sein de l'eau
profondément oublieuse - je sais
tout, tout.
Que rien n'existe et que les choses naissent au toucher
de ma main inondée.
Et l'espérance est nécessaire tandis qu'on meurt,
et qu'il nous reste sous le ciel ce champ qui se consume précieusement.

p. 121
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Incertain grandit un poème
dans les désordres de la chair.
Il monte sans mots encore, purs plaisirs et férocité,
peut-être comme du sang
ou une ombre de sang irriguant l'être.
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Ma tête tressaille de tout l’oubli.
Je cherche à dire comme tout est autre chose.
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« Le miroir est une flamme coupée, un astre / Un enfant éternel y demeure, dans ces enclos d’air illuminé / Où nous vivons. Du dehors, la houle vivace des parcs monte aux brisants / Des fenêtres »

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Je parle si doucement qu’à peine je distingue
la nuit sur la terre
de ma gorge où vont les animaux
lentement inspirés.
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J'ai tout de suite vu l'étendue de sa solitude : elle avait l'étendue de l'univers. C'était la créature la plus solitaire de l'univers. Et son histoire - simple, ténébreuse - s'est élevée entre nos deux bières. Toutes les histoires personnelles sont simples et ténébreuses. Cela ne m'a pas ému. Ému je l'étais déjà : par les choses, par moi, par cette pluie sur la ville. Peut-être y avait-il une allégorie pleine d'ironie dans nos deux corps posés là, devant deux bonnes bières glacées, à comprendre si aisément ce qui se passait et ce qui allait se passer ; c'est pourquoi on n'était pas du tout pressés. On aurait pu mourir là. On attendait.
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[... ]
Alors l'enfant s'asseoit avec sa mère au bout de la table,
à travers lui la mère déplace, ici ou là, le couvert, la tasse.
Et à travers sa mère l'enfant pense
qu'aucune mort n'est possible, que les eaux
se rejoignent
grâce à sa main à lui qui touche le visage fou
de sa mère qui touche la main pressentie de son enfant.
Jusqu'au cœur de l'amour, jusqu'à ce qu'il soit seulement possible
de tout aimer,
possible de tout retrouver, au cœur de l'amour.

p. 47
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Il était une fois un lieu avec un petit enfer et un petit paradis, et les gens allaient et venaient, et l'enfer et le paradis ils le rencontraient et les faisaient leurs, et ils l'étaient pour de vrai. Les gens étaient petits, mais ils faisaient beaucoup de bruit. Et ils disaient : c'est mon enfer, c'est mon paradis. Et il ne faut pas mépriser ce genre de mythologies, parce qu'elles font partie des gens et, pour ce qui est des gens, le mieux c'est de les aimer. Et alors on aime leurs mythologies. A part ça le lieu était exécrable. Les gens couinaient comme des rats, et ils prenaient les choses et ils les jetaient, et ils se prenaient et ils se jetaient. Ils disaient : bonjour, bonsoir. Et ils s'agrippaient, couchaient les uns avec les autres, puis se réveillaient. Parfois ils se réveillaient au cœur de la nuit et ils s'agrippaient avec frénésie. J'ai peur - disaient-ils. Et ils s'aimaient à la va-vite et se lavaient, et ils disaient : bonsoir, bonsoir. C'était là une partie de leur vie, et c'était une des zones (attendrissantes) de leur humanité, et ce qui est humain est terrible et possède une sorte de beauté palpitante et ambigüe. Et alors on aime ça parce qu'on est humain et que c'est bon d'aimer, de comprendre, bien sûr, etc.

(P47)
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