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EAN : 9782906462878
393 pages
Editions Chandeigne (18/04/2002)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Herberto Helder est né en 1930 sur l'île de Madere. En 1946, il part vivre à Lisbonne, où il collabore à divers périodiques et côtoie un temps des cercles proches du surréalisme. Son premier livre, L'amour en visite, paraît en 1958.
De ses errances en France, en Belgique, aux Pays-Bas et au Danemark, naît un recueil de nouvelles : Les pas en rond. En 1971, journaliste en Angola, il découvre, fasciné, l'Afrique. Après l'édition de sa "Poesia toda", en 1973, pu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
À quoi sert la poésie si elle ne sert pas à nous émouvoir ? À quoi sert la poésie si elle ne fait pas sens, si elle ne nous permet pas d'éprouver un sentiment qui nous relie à nous-même, à notre histoire, à notre vie ? À quoi nous accrochons-nous quand nous délimitons le champ de la poésie à nos seules émotions ?
Ce sont quelques unes des questions qui me sont venues après la lecture du recueil le poème continu (Ou a poema continuo) du très grand poète portugais Herberto Helder.

Le Poème continu a une histoire singulière, celle d'une longue suite de poèmes dont l'écriture a débuté en 1961, qui, sans cesse remaniés et ajoutés les uns aux autres, ont constitué le poème continu, édité en… 2001.

Dans toutes les pages de ce livre, s'étend une poésie déracinée, hors-temps, en perpétuel mouvement, une syntaxe disjointe qui rend la compréhension du texte un peu difficile. Mais la poésie d'Helder, même dans son rythme fragmenté, donne la part belle aux mots, à leur sens, à leur pouvoir en puissance. Elle est une force vive qui se répand comme l'eau d'un courant qui envahit tous les recoins de la conscience du poète. Elle agit comme une force en expansion, primitive, une force immémoriale, hallucinée, inquiète et inquiétante. L'écriture fait apparaître des images, qui se superposent les unes aux autres, s'annulent, se recomposent, avant d'être abandonnées, retombées dans l'oubli.

L'écriture d'Herberto Helder, dans la lignée du surréalisme et de la poésie expérimentale, est la preuve que le poème, le langage ne sauraient avoir qu'une seule fonction, n'être que l'expression d'un art pour l'art qui suffise à nos seules émotions. Même avec sa part d'incompréhension, même avec ses défauts, la poésie ne saurait s'arrêter en chemin. Elle est une quête incessante, elle est toujours à l'état naissant, toujours en devenir. La poésie est cette chance donnée au langage de s'exiler, d'emprunter de nouveaux chemins de pensée et d'écriture, de créer l'altérité entre le poète et son lecteur, de susciter l'étonnement jusqu'à l'émotion, insoupçonnée.

"On prononce des mots dans la crainte de fixer,
un soir qui s'avancerait à pas feutrés, l'onde
lente d'un
papillon."
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Difficile d'aller jusqu'au bout de ces poésies. Ambiance très pesante. Thèmes récurrents sur la maternité, le sang, le sexe, l'impur..., de manière obsessionnelle. Une poésie qui ne s'élève pas, qui nous englue dans un mélange de corps et de sang, dans les affres de l'existence, qui nous cloue au sol.
Peu engageant.
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Un immense poète, monstrueux, digne des plus grands.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et voici, tout ce passé pur du temps
se réveille, tandis que je respire sous la lumière.
Se réveille pénétré de douleur, en un
puissant délire et la lumière immense - alors je sais.
Écoutez : voici le pays où je sens
une gerbe de sel, la terre putride.
J'aime la pénombre d'un visage, la blancheur
étale d'un sourire au sein de l'eau
profondément oublieuse - je sais
tout, tout.
Que rien n'existe et que les choses naissent au toucher
de ma main inondée.
Et l'espérance est nécessaire tandis qu'on meurt,
et qu'il nous reste sous le ciel ce champ qui se consume précieusement.

p. 121
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Clairs sont les enfants, comme des chandelles sans vent,
leur cœur brise le monde aveuglément.
Et j'aime à les surprendre dans la lente griserie de mon poème,
dans l'effroi des jours, lorsque
en leur âme les parcs semblent plus grands,
que les eaux troubles touchent
aux confins d'éternité.
Les enfants créent. Ce sont là les espaces
où naissent leurs arbres.

p.69-71
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[... ]
Alors l'enfant s'asseoit avec sa mère au bout de la table,
à travers lui la mère déplace, ici ou là, le couvert, la tasse.
Et à travers sa mère l'enfant pense
qu'aucune mort n'est possible, que les eaux
se rejoignent
grâce à sa main à lui qui touche le visage fou
de sa mère qui touche la main pressentie de son enfant.
Jusqu'au cœur de l'amour, jusqu'à ce qu'il soit seulement possible
de tout aimer,
possible de tout retrouver, au cœur de l'amour.

p. 47
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(...)
Un homme gisait,
une flèche transperçait sa chimère.
Son eau puisait au fond des âges. Si
mort qu'il était la vie même.
En lui les portes battaient, et il passait
l'enfilade des portes en courant, nuit et jour.
D'un corps l'autre.
Comme pris de joie, il cinglait les yeux des herbes
qui fixant ces choses pures.
C'était renaître.
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