Nazi Boni

“ Les dieux de la pluie et de la verdure avaient abdiqué en faveur de ceux de la chaleur et du désert. [….] Des roniers, les panaches qui couronnaient les stipes altiers s’effilochaient tandis que les capockiers effeuillés confiaient leurs bourres au courrier de l’harmattan. [...]L’air surchauffé se muait tantôt en mirages dansants, tantôt en innombrables geysers d’or diffusés dans l’atmosphère avec un tremblotement qui agaçait la vue. ”

L’Afrique ne serait pas l’Afrique,si elle avait honte d’un passé dont elle n’a qu’à se glorifier.

Si les ennemis viennent en rangs serrés,
En rangs clairsemés
Nous sortirons
Et nous les écraserons.
Il y en a qui ne sont braves
Qu'auprès des femmes.
Il y en a qui ne sont braves
Qu'auprès des belles femmes.
Finies les générations d'hommes vénérables…
etc.

A la jeunesse,le dynamisme,mais à la vieillesse,la ruse.

Ne hantait plus les esprits depuis deux mois, la lugubre vision du fulgurant ciel d’hivernage qui déchargeait coléreusement sur la terre effarée, son avalanche d’eau et d’orage, fier d’aréner les chétives demeures des hommes. Les dieux de la pluie et de la verdure avaient abdiqué en faveur de ceux de la chaleur et du désert. La sécheresse régnait d’autorité, imposait ses habitudes, ses lois. Aux êtres de s’adapter.

En attendant, la fête continue, la fièvre monte. Un brouhaha houleux, ample, terrifiant se dégage de cet inextricable tohu-bohu, parvient dans la brousse aux bêtes sauvages qu’il effraie. Lions, cobas, panthères, buffles, antilopes, etc, s’éloignent, se réfugient au plus profond des fourrés. Seuls, les singes rouges et les cynocéphales, poussés par la curiosité, se faufilent à la faveur de la douce clarté lunaire jusqu’aux abords de la ville. Timidement blottis dans le feuillage, la lèvre pendante, ils savourent à distance respectueuse la musique, cette étrange et enivrante invention des hommes.
N’était la crainte d’être décelés, ils se seraient mis, eux aussi, à danser sur les arbres.

... Pour conserver intact le patrimoine de nos Ancêtres, nous devons d’abord apprendre à nous connaître nous-mêmes, découvrir notre origine et notre histoire.

L’âme de la puissance,c’est la solidarité.

Le présent procède du passé et conditionne l'avenir. Ainsi se déroule à l'infini la chaîne de l'Histoire. Manifestation tangible de cette vérité première, l'interdépendance des générations humaines à travers les siècles révèle la cohérence et la solidarité des lois qui régissent notre espèce. Les évènements historiques naissent fatalement des rapports entre les hommes, entre leurs sociétés, à quelque époque ou continent qu'elles appartiennent.
L'intelligence des réactions des peuples africains face à l'invasion et à la domination étrangères requiert, en conséquence, sinon une étude préalable approfondie, du moins la connaissance générale de leurs relations intercontinentales à partir des sources connues les plus lointaines.