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3.7/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 26/05/1951
Biographie :

Anne Brunswic, née à Paris en 1951, est une journaliste et écrivaine française.
Agrégée de lettres, elle enseigne douze ans en banlieue parisienne tout en collaborant à différents médias. A 35 ans, adieu les élèves, elle devient journaliste et, dans la foulée, prof de journalisme. Puis, elle s’occupe pendant cinq ans, pour le ministère de la Culture, d’éducation à l’image et de cinéma documentaire. Ensuite, elle s’est faite écrivaine voyageuse, en publiant trois livres, liés chacun à de longs séjours à l'étranger (Palestine, Sibérie, Russie), qui tiennent à la fois du reportage, de la chronique et de l'essai. Elle s'engage en politique pour les droits des Palestiniens.
On peut citer parmi ses ouvrages :
- A contre-oubli, ed. La Fontaine-aux-loups/Delphine Montalant, 2000. Autofiction.
- Qu'est-ce que tu fais là, ed. La Fontaine-aux-loups/Delphine Montalant, 2001. Recueil de nouvelles
- Bienvenue en Palestine, Paris : Actes Sud, 2004 (prix RFI-Témoin du monde). Elle a écrit cette chronique à la suite d'un séjour de quatre mois à Ramallah, afin de « voir ce que l’Etat juif fait ici au nom des juifs du monde entier. En mon nom. Entendre l’autre version de notre histoire ».
- Sibérie. Un voyage au pays des femmes, Paris : Actes Sud, 2006.
- Les eaux glacées du Belomorkanal, Paris : Actes Sud, 2009. Un voyage-enquête en Carélie, sur un canal mythique construit au temps du goulag.
Elle a aussi produit des reportages radio.
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Bibliographie de Anne Brunswic   (9)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Les îles Solovki – mer Blanche, 66° parallèle – sont devenues ces dernières années une destination en vogue pour les pèlerins et les touristes ; elles ne l’étaient pas en 1923 lorsque le SLON, premier camp à régime spécial y a été établi. En juin 1929, l’archipel reçu la visite de Maxime Gorki qui en revint convaincu que ce nouveau camp soviétique était bien préférable au bagne tsariste et aux geôles capitalistes : lieu de rééducation par le travail, le camp préparait le délinquant à devenir un citoyen utile dans la société socialiste. Pendant sa visite les détenus lui avaient glissé dans la poche quelques lettres qui devaient tout de même tempérer son enthousiasme.
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Le pays était une prison, même pour les gens en liberté, une grande colonie pénitentiaire.
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J'accuse Joseph Staline et les dirigeants du Parti et de l'administration responsables de la construction du canal mer Blanche-Baltique d'avoir été incapables de trouver des solutions convenables aux problèmes économiques et sociaux qu'affrontait le jeune état socialiste dans cette époque charnière des années 1920et 1930 marquée par une conjoncture difficile au plan intérieur et international. dans toute l'immense expérience de l'humanité, ils ont choisi le moyen le plus primitif et le plus cruel - le travail forcé, tel qu'il se pratiquait à l'époque de l'esclavage... on dissimula soigneusement au peuple toutes les conséquences néfastes de cette politique... On fabriqua un climat de peur, d'intolérance, de méfiance, de délation, de doute et de passivité générale qui causa un profond abaissement des valeurs morales...
J'accuse enfin l'arriération culturelle, l'abaissement spirituel, la lâcheté, la paresse, la vulgarité et la résignation qui permirent de soumettre tout un peuple à des expériences aussi infâmes et tragiques... Activement ou passivement, les gens ont laissé leurs concitoyens être bafoués et exterminés. On a oublié (ou ignoré) que l'homme n'est pas un rouage de la machine de l'Etat mais une créature et lui-même "la mesure de toute chose"
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Une passerelle couverte de neige traverse le torrent pour conduire à deux isbas dans une clairière. Ce calme paysage hivernal composé par Rodtchenko ouvre le chapitre 7 intitulé « Les soldats du canal » mais la légende recadre le propos : « Ici, depuis que le canal passe, c’est une nouvelle nature qu’on a créée. » Une photo colorisée représente de trois quarts une détenue attaquant un rocher à l’aide d’un marteau-piqueur. En légende, une citation de Marx : « En transformant la nature, l’homme se transforme lui-même. » Sur une page représentant deux prisonniers occupés à scier un tronc dans une clairière enneigée, le message se répète : « Le travail les rééduquera. » Une autre photo page 262 montre un énorme nuage noir s’élevant au-dessus d’un lac, splendide composition en gris et noir qu’on pourrait croire d’inspiration symboliste. « Ils n’ont pas seulement fait sauter un rocher – ils ont fait sauter leur vieux monde », dit la légende. Le chapitre intitulé « Les tchékistes » s’ouvre avec l’image d’une grande croix orthodoxe recyclée en poteau électrique : « Sur les croix de la vieille Carélie, les fils électriques, drapeau du progrès socialiste… » Sans relâche, l’Album Gorki tire toute légende vers le légendaire et toute photographie vers l’allégorie.
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Je reviens d’un long séjour en Carélie. J’ai engrangé des notes, des carnets, des photos, des enregistrements sonores et même quelques films sous forme de galettes argentées. S’il faut risquer l’image d’une grange, la mienne se remplit l’hiver, dans la neige. De nouvelles amitiés se sont nouées. De tout cela sortira peut-être un livre. Mais pas à proprement parler un livre de voyage car l’histoire l’emportera sur la géographie. Il sera question de l’histoire des gens que j’ai rencontrés aux prises avec une Histoire qui reste largement à écrire. « Sera question » car les questions l’importent plus que les réponses. De mon histoire aussi, forcément.
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En mai 2007, est paru en français La Maison au bord de l’Oniégo de Mariusz Wilk. Dès que j’ai pu, je me suis jetée sur les carnets de cet écrivain polonais qui vit depuis longtemps dans le Nord russe et vient de passer trois ans tout près de Velikaia Gouba. Avec lui, j’apprends beaucoup sur les traditions poétiques, mystiques et culinaires du Nord. Mais nous n’avons pas vu le même pays. M.W. passe le plus clair de son temps à aménager sa vaste maison, à résister au froid, à admirer le lac dans tous ses états, à se nourrir de lectures et de sagesse orientale, à fuir les importuns. Sur les moujiks de la Grande Baie, abrutis par l’alcool et la fainéantise, il ne trouve pas grand-chose de bon à dire. Même pas capables de réparer un poêle. Et pas davantage sur les mères Courage qui portent le village à bout de bras. M. W. est entré à la bibliothèque mais n’a pas poussé les portes de l’internat psychiatrique ni de la maison de la culture. Ses regards sont obstinément tournés vers le sanctuaire de Kiji et la spiritualité orthodoxe. Les miens, obstinément, ailleurs.
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En dix ans, tu seras passée de la porte de Champerret à la Place Malesherbes , la distance de trois stations de métro et d’à peine un kilomètre mais une véritable frontière sociale .(…) Ou bien cherchais-tu à combler , à devancer même, les appétits-de standing, de respectabilité, d’honneurs, d’argent - de ton insatiable mari ? »
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En URSS, pendant deux ans et demi, le Belomor continue une carrière « médiatique ». Au théâtre, la comédie de Nicolas Pogodine, Les Aristocrates, remporte un succès. Le titre fait allusion à la règle sacrée des droits communs, le refus (aristocratique ou anarchiste ?) de toute espèce de travail. Bientôt le même Pogodine en tire une version pour l’écran au titre dépourvu de toute ironie, Les Prisonniers, production Studio Mosfilm, 1936, réalisation Evgueny Tcherviakov. J’ai eu le privilège d’en visionner une copie au centre de documentation de Memorial à Moscou. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir une comédie musicale sur le Goulag.
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Le canal n'est pas qu'un objet d'histoire. Pour elle, c'est aussi une expérience intime liée au village de Chavanne. Il y a dix ans, elle a acquis là-bas avec son mari une petite datcha au bord de l'eau. L'écluse n° 11 et le barrage de Chavanne sont à deux pas. Elle connaît tout le monde au village et à l'écluse, l'été, on est en famille.
" Le choc je l'ai ressenti à l'automne 1999, au moment où le chantier de rénovation a commencé. Le lac de retenue a été entièrement vidé et j'ai découvert une chose que je n'avais jamais vue, le fond du lac ! Il y avait là des milliers de bouteilles de toutes époques, toute sorte d'objets rouillés, des pics, des lanternes, des roues de brouette, des faux. Beaucoup provenaient de ceux qui avaient construit le canal. L'histoire cachée de notre pays refaisait surface après plus de soixante ans, le fond du canal était comme un parchemin où cette histoire s'était inscrite. Chaque objet évoquait un destin. On trouvait aussi beaucoup d'ossements.
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Nicolas Werth, historien français spécialiste de l'URSS, évalue à 700 000 le nombre d'exécutions dans la grande purge de 1937-1938 et 6 millions le nombre de victimes de la grande famine d'Ukraine de 1932-1933.
20 millions ont dû passer par les camps du Goulag entre 1930 et 1953.
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