j'ai décidé que le temps était venu d'écrire, de mettre en mots mon testament personnel, non pas parce que j'ai l'intention de mourir, mais parce que j'ai l'intention de vivre. Ceci est la 23e année que je passe en prison pour un crime que je n'ai pas commis. J'ai un peu plus de cinquante-quatre ans aujourd'hui. Je suis donc ici depuis l'âge de 31 ans. .. L'espérance de vie d'un Indien étant de 45 ans aux Etats Unis, on m'a dit que je devrais vivre deux vies, plus 7 années pour voir le jour de ma libération, fixée en 2041. J'aurai alors 97 ans. Je ne crois pas que j'irais jusque là. Ma vie est une souffrance qui n'en finit pas. J'ai l'impression d'avoir passé cent vies en prison. C'est peut-être le cas. Mais je suis prêt à en passer des milliers d'autres pour le bien de mon peuple. Si mon emprisonnement ne faisait qu'informer un public ignorant des terribles conditions que les Indiens et les autres peuples autochtones connaissent encore dans le monde aujourd'hui, alors ma souffrance aurait et continuerait d'avoir un but.
Le silence, disent-ils,
est la voix de la complicité
Le silence hurle.
Le silence est un message,
au même titre que ne rien faire
est un acte.
Laissez ce que vous êtes retentir
et résonner
en chaque mot
et chaque acte.
Oui, devenez ce que vous êtes.
il n'y a pas moyen d'échapper
ni à votre être propre
ni à la responsabilité qui est la votre.
Ce que vous faites
est ce que vous êtes.
Vous êtes
votre propre mérite.
Vous devenez
votre propre messager.
Vous êtes le message.
Je n'ai aucun Présent. J'ai seulement un passé, et, peut-être, un avenir.
Le Présent m’a été enlevé.
Je suis laissé dans un espace vide empli d'obscurité,
Je le découpe avec le couteau de ma pensée,
Je dois le couper à nouveau
Hors du néant.
Je connaîtrai l'extase et la douleur de la Liberté.
Je serai ordinaire de nouveau.
Oui, ordinaire,
Cette condition terrifiante, où tout est possibilité,
Où le Présent existe et doit être vu et vécu.
L'innocence est la plus faible des défenses. L'innocence n'est qu'une simple voix qui se répète sans cesse : « Je n'ai rien fait ! ». L'accusation, elle, a des milliers de voix et chacune d'entre elles ment.