À mesure que la contestation contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement d'Emmanuel Macron s'intensifie, les questionnements autour du travail et de sa place dans la société sont de plus en plus prégnants. Pour les Français, le travail est-il synonyme de souffrance ? Et la retraite un eldorado ? Pourquoi ?
Pour explorer les ressorts qui sous-tendent la mobilisation actuelle contre la réforme des retraites, Guillaume Erner reçoit Philippe d'Iribarne, sociologue et Marie-Anne Dujarier, sociologue du travail.
#retraite #politique #macron
__________
Découvrez tous les invités des Matins de France Culture ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj
ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins
Suivez France Culture sur :
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture
Twitter : https://twitter.com/franceculture
Instagram : https://www.instagram.com/franceculture
TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture
Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
Post-it : Extension colorée de mémoire vive pour les cerveaux et les ordinateurs saturés.
Propre : Si l'on en croit la publicité, serait une caractéristique nouvelle des produits polluants. (p. 80)
Marketing : Obtenir des consommateurs qu'ils dé-pensent le plus possible. (p. 63)
Pour réduire leurs coûts de production, les entreprises et les administrations publiques font en effet appel de manière croissante à l'activité productive fournie bénévolement par les consommateurs et les citoyens, considérés ici comme une force de travail innombrable, motivée et gratuite. Cette activité productive bénévole à but lucratif prend trois formes principales : qu'il s'agisse de l'extension du self-service dans les gares, les supermarchés, les aéroports, les postes et les administrations, de la coproduction collaborative sur Internet, ou des techniques de captation et de fidélisation des clients, l'activité productive des consommateurs et des citoyens est scrupuleusment encadrée par le fournisseur. Il les "manage" poru obtenir d'eux qu'ils coproduisent avec justesse, efficacité et bonne volonté. Cet encadrement est lui aussi massivement réalisé par des dispositifs. Outre les dispositifs traditionnels du marketing visant à orienter le comportement d'achat (et maintenant repris dans le secteur public), les dispositifs de coproduction se multiplient : bornes électroniques de billetterie ou de transaction monétaire, self-scanning, répondeurs automatiques, sites Internet, applications utilisant la géolocalisation, etc. Il s'agit là aussi de dispositifs de finalités, de procédés ou d'enrôlement qui encadrent, quotidiennement, dans ce cas, l'activité des consommateurs et des citoyens, en leur disant ce qu'ils doivent faire, comment et pourquoi. Cette division du travail donne ici aussi une place sociale croissante aux planneurs, bien qu'elle les invisibilise.
Aussi, la prolifération de dispositifs ne découle pas de la démonstration de leurs qualités et de leurs performances. Elle relève surtout d'une dynamique sociale au cœur du travail de direction : les dispositifs sont commandités par des dirigeants nommés par leur conseil d'administration pour réaliser une "performance" quantifiée puis vendus et mis en œuvre par les planneurs. Dans la division du travail de direction, ces derniers ont pris une ampleur démographique et un poids social nouveaux. Ils sont mandatés pour orienter, sans la connaître, l'activité des travailleurs et des consommateurs, en vue d'une accumulation infinie dont ils ne bénéficient pas directement.
Savoir si la France compte trop de fonctionnaires est une question politique avant d’être budgétaire. Le seul moyen d’y répondre honnêtement nécessite une reformulation : y a-t-il trop de fonctionnaires au regard des missions que l’on assigne collectivement aux services publics ? Au-delà des convictions politiques de chacun et chacune, la réponse ne peut être que le fruit d’une délibération démocratique.
(idée reçue : il y a trop de fonctionnaires en France).
Ils ont pour particularité d'automatiser une partie du travail productif et de fixer la manière dont les hommes doivent procéder pour faire le reste. Ils agissent dans la planification, et donc standardisation des manières de faire, de dire, de penser. Ainsi, lorsque Julie utilise le logiciel pour travailler, elle expérimente une automatisation et une standardisation de sa tâche ("cocher des cases") en même temps que le contrôle numérique de cette dernière.
Réussir n'est alors plus tant accomplir quelque chose qu'en faire plus que les autres. Et, lorsqu'il se joue sur fond de menace à l'emploi ou de réduction de crédits, le classement devient compétition.
Le conflit, c’est pourtant ce qui traverse et structure l’histoire sociale du salariat en France : les travailleurs n’ont eu de cesse de tenter de corriger la dissymétrie de la relation patrons/salariés induite par le contrat de travail.
Or travailler, ce n'est pas exécuter. C'est agir, c'est-à-dire être en activité.