Le Cantique des cantiques célèbre le lieu de notre naissance, l'espace édénique où la connaissance nous a été donnée ; d'après la Genèse (II, 8), ce jardin est situé « vers l'est, où naît la lumière ». Toutes les quêtes s'organisent pour trouver le Paradis.
Pourtant des expéditions se dirigent vers l'ouest, lieu où se couche le soleil et qui devient la patrie des morts, le royaume de ceux qui nous ont quittés pour rejoindre un autre monde.
À la fin du Moyen Âge, le jardin sacré donne lieu à l'évocation du jardin d'amour courtois, lieu allégorique qui marque les tapisseries aux mille fleurs, comme celle de la Dame à la Licorne. Le Roman de la rose, le Décaméron évoquent ce lieu où s'épanouit un bonheur idéal.
L'Eden, d'après la kabbale hébraïque, surplombe la mer et se trouve sur une hauteur, sans doute une montagne puisque quatre fleuves y prennent naissance et qu'un axe vertical traverse ce plateau. Le jardin du Paradis perdu hante notre imaginaire. C'est le verger des Hespérides avec sa couleur de base, le vert de l'espérance, et où le pommier joue un rôle bien symbolique.
Après les pèlerinages aux Lieux saints, l'éclatement de la lumière, les parcs prennent de plus en plus d'importance. Le Roman de la Rose de Guillaume de Lorris et de Jean de Meung donne lieu à de remarquables peintures sur parchemin tel Le Verger de Déduit (Bruges 1500).
Succédant au thème de l'arbre et de la forêt, les XVIII et XIXe siècles marquent parcs, jardins et folies d'une pensée symbolique. Avec le « Jardinier » on évoque un maître qui conduit vers la recherche intérieure, qui communique l'apaisement grâce à ses tracés directs ou aux courbes qui forment des entrelacs : l'esprit dépaysé peut vagabonder et trouver, dans la galanterie et l'amusement, des réflexions plus philosophiques.
Après la réserve d'Ermenonville célébrée par Gérard de Nerval, on songe au Désert de Retz dans la forêt de Marly à Chambourcy où les constructions sont établies selon un circuit ésotérique bien établi mais dont le fil reste invisible.
Un initié signant Sincerus Renatus, [...] pasteur luthérien à Breslau, [Samuel Richter de son] nom profane, [publia] un traité [...] d'abord en 1710 ensuite en 1714. [La deuxième partie de cet ouvrage, contient 52 articles] qui structuraient la Rose-Croix non point comme un "collège" d'Invisibles égaux entre eux, mais comme une société secrète, hiérarchisée :
10. Il faut deux ans d'apprentissage/ Les frères doivent instruire peu à peu le disciple de la grandeur de la congrégation [...].
13. Il est défendu de faire imprimer des livres (explicites) sur notre secret, et aussi de ne rien publier contre l'art. [...]
25. L'imperator changera, tous les dix ans, son nom, sa résidence et son pseudonyme, le tout en grand secret.
26. Chaque frère, après avoir été reçu, changera ses nom et prénoms, il se rajeunira avec la pierre, et fera de même chaque fois qu'il changera de pays.[...]
31. Quand un frère voudra se renouveler (rajeunir), il lui faudra changer de pays ; et il devra ne pas retourner dans l'ancien royaume avant d'être revenu à l'état où il était quand il en est parti. [...]
52. On doit donner au nouveau frère le nomen du dernier mort. (pp. 97-104)
Un guide indispensable pour comprendre les mystères des bâtisseurs de cathédrales qui reflètent autant notre humanité que notre divinité.
La beauté résulte de la forme et de la correspondance du tout avec les parties, et des parties entre elles, et de nouveau, envers le tout. L'édifice doit faire figure de corps entier et complet, chaque membre étant en accord avec les autres ; ils sont tous nécessaires pour composer ce que vous voulez créer. L'édifice est ainsi la protection de l'idée.
Cet ouvrage n'a pas pour ambition de dresser la monographie des cathédrales françaises, mais plus sûrement d'évoquer les principes de leur construction. Aussi parlerons nous des grandes églises abbatiales ou paroissiales qui, par leurs caractéristiques, pourraient rivaliser avec des cathédrales, comme siège des évêchés.