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3.91/5 (sur 39 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Indianapolis , le 14/09/1930
Mort(e) à : Chicago , le 07/10/1992
Biographie :

Allan Bloom est un philosophe américain.

Il a été élevé dans les écoles publiques d'Indianapolis jusqu'à l'âge de 16 ans. À cette époque, sa famille déménage à Chicago, où Allan Bloom s'inscrit à l'Université, obtient son B.A. en 1949, son M.A. en 1953 et son Ph.D au Committee on Social Thought en 1955.

Il a aussi étudié et enseigné à l'étranger, à Paris, pendant les années 1953-1955. Il se rend ensuite à Heidelberg en 1957. Il a enseigné dans les universités américaines de Chicago, Yale et Cornell, ainsi qu'au Canada à l'Université de Toronto (en Ontario).

Après Toronto, Bloom retourne à Chicago où il est nommé professeur au Committee on Social Thought, jusqu'à sa mort.

Atteint du Sida, il est décédé le 7 octobre 1992, à l'âge de 62 ans.

Bloom fut un professeur de la « pensée sociale » et un remarquable traducteur de Platon et de Rousseau. ses traductions de La République de Platon et de l'Émile de Rousseau ont donné lieu à de multiples explorations ultérieures, qu'on retrouve certes dans L'Âme désarmée, mais surtout dans l'ouvrage posthume Love and Friendship (L'Amour et l'Amitié, tr. fr. Pierre Manent), dans lequel Bloom fait part de ses lectures de Platon, mais aussi de Rousseau, de Jane Austen, de Stendhal, de Tolstoï, de Shakespeare et de Montaigne.



Il est connu principalement grâce à son pamphlet best-seller de 1987, The Closing of the American Mind (traduit en français par L'Âme désarmée).

Allan Bloom est le personnage central du roman de Saul Bellow, Ravelstein, publié en 2000.

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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Allan Bloom   (5)Voir plus

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
"The most successful tyranny is not the one that uses force to assure uniformity but the one that removes the awareness of other possibilities, that makes it seem inconceivable that other ways are viable, that removes the sense that there is an outside."
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la musique rock procure des extases prématurées et, à cet égard, elle est analogue aux drogues dont elle est l'alliée. Elle induit artificiellement l'exaltation qui s'attache naturellement à la réalisation des plus grandes entreprises... Sans effort, sans talent, sans vertu, sans exercice de ses facultés, n'importe qui et tout le monde se voit accorder un droit égal à jouir de leurs fruits. Leur énergie a été sapée et ils n'attendent de leur activité vitale rien d'autre que de leur procurer des moyens d'existence, alors que leurs études sont censées encourager en eux l'opinion que la meilleure façon de vivre, intellectuellement et moralement, est aussi la plus agréable. Bien sûr, les étudiants se désintoxiqueront de cette musique ou du moins de leur passion exclusive pour elle. Mais ils le feront de la même manière que, selon Freud, les hommes acceptent le principe de réalité : comme quelque chose de maussade et sans séduction, comme une simple nécessité. Ces étudiants-là apprendront avec assiduité l'économie ou se formeront aux professions libérales et tous les oripeaux de Michael Jackson tomberont pour dévoiler le strict costume trois-pièces qui se trouve dessous. Ils auront le désir de faire leur chemin et de vivre confortablement, mais cette vie sera aussi fausse et vide que celle qu'ils ont laissée derrière eux. Les études de culture générale sont censées leur enseigner qu'ils n'ont pas à choisir entre des paradis artificiels et une existence bien réglée et ennuyeuse, mais tant qu'ils ont leur walkman sur la tête, ils ne peuvent entendre ce que la grande tradition a à leur dire ; et quand ils enlèvent leur casque après l'avoir porté trop longtemps, c'est pour s'apercevoir qu'ils sont sourds.
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Nietzsche disait que le journal avait remplacé la prière dans la vie du bourgeois moderne : il voulait exprimer par là que l'agitation, le bon marché, l'éphémère avaient usurpé tout ce qui restait encore d'éternel dans la vie quotidienne. Maintenant la télévision a remplacé le journal.
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"L'esprit d'ouverture".
Depuis plus de cinquante ans, d'après ce que j'ai pu constater en observant non seulement mes élèves mais aussi les professeurs et les administrateurs d'établissements scolaires, la seule conception générale de la vie que l'école ait enseignée, c'est "l'ouverture" ou, pour employer une expression équivalente qui nous en dira davantage sur le sens du mot "ouverture", c'est à ne pas être "ethnocentriques". Cet adjectif, emprunté à l'anthropologie, signifie qu'il ne nous faut pas imaginer que notre façon d'agir soit meilleure que les autres. On a recours, de diverses manières, à l'histoire et aux sciences humaines pour surmonter les préjugés que peuvent nourrir les élèves : non pas tant pour les renseigner sur d'autres époques et d'autres lieux que pour leur faire prendre conscience que leurs préférences ne sont rien d'autre que des accidents de leur époque et de l'endroit où ils vivent. Leurs convictions ne les autorisent en rien, que ce soit comme individus ou collectivement comme nation, à penser qu'ils sont supérieurs à qui que ce soit. John Rawls ... a écrit des centaines de pages pour persuader les hommes de ne mépriser personne et il a même proposé un modèle de gouvernement qui les y contraindrait. Le physicien ou le poète ne devaient pas regarder de haut l'homme qui passe sa vie à compter des brins d'herbe ou à se livrer à n'importe quelle autre activité frivole ou corrompue... Ainsi le refus de distinguer devient-il un impératif moral, parce qu'il s'oppose à la discrimination. Cette idée délirante signifie qu'il n'est pas permis à l'homme de rechercher ce qui est naturellement bon pour lui et de l'admirer quand il l'aura trouvé, car une telle recherche aboutit à la découverte de ce qui est mauvais et débouche sur le mépris. L'éducation doit supprimer l'instinct et l'intellect. Il faut remplacer l'âme naturelle par une âme artificielle.

Introduction, pp. 31-32
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Si l'on ampute l'âme de l'imagination qui projette sur les murs de la caverne les dieux et les héros, on n'en favorise pas la connaissance; on se contente de lobotomiser l'âme et d'estropier ses pouvoirs.
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Certes, l’erreur est notre ennemie, mais il n’y a qu’elle qui désigne la vérité et, de ce fait, elle mérite qu’on la traite avec respect. L’esprit qui, à l’origine, est sans préjugés est un esprit vide.
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La volonté est devenu le maître mot, le mot clé, aussi bien à droite qu'à gauche. Autrefois, on pensait, bien sûr, que la volonté était nécessaire, mais secondaire ; c'était la cause qui avait la priorité. Nietzsche a dit "une bonne guerre rend sacrée presque n'importe quelle cause". La transformation de la violence qui, d'un moyen, devient au moins une sorte de fin contribue à nous faire voir à la fois la différence et le lien entre le marxisme et le fascisme. L'idée centrale de Georges Sorel, homme de gauche qui a influencé Mussolini, est que si l'homme crée un ordre pacifique qui exclut les luttes, s'il rationalise le monde, les conditions nécessaires à la créativité, c'est à dire à l'humanité, se trouveront détruites. Les révolutionnaires d'autrefois voulaient la paix, la prospérité, l'harmonie et la raison ; la nouvelle vague veut le chaos. L'élément crucial des mouvements fasciste et nazi, ce n'était ni la justice ni une vue claire de l'avenir, c'était l'affirmation de soi-même. Ainsi la détermination, la volonté, l'engagement, ou tout autre mot du même genre, sont devenus les nouvelles vertus. La séduction exercée par cette révolution rénovée est devenue évidente aux États-Unis au cours des années soixante, et il en reste quelque chose dans la sympathie actuelle dont bénéficient les terroristes. "Il s'engagent." J'ai vu des jeunes gens, et des moins jeunes, bons démocrates et libéraux, rester muets d'admiration devant des individus qui menaçaient de recourir à la violence la plus terrible ou qui en usaient pour les raisons les plus minimes et du plus mauvais goût. C'est que ces libéraux avaient le sentiment inavoué qu'ils se trouvaient en face d'hommes vraiment "engagés", une aptitude dont ils étaient, eux, totalement dépourvus.
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The relativity of truth is not a theoretical insight but a moral postulate, the condition of a free society, or so [the students] see it. They have all been equipped with this framework early on, and it is the modern replacement for the inalienable natural rights that used to be the traditional American grounds for a free society. That it is a moral issue for students is revealed by the character of their response when challenged -- a combination of disbelief and indignation: "Are you an absolutist?," the only alternative they know, uttered in the same tone as "Are you a monarchist?" or "Do you really believe in witches?"
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Le mariage est une contrainte pour les deux parties ; il s'accompagne en général d'infidélités et de désirs adultères. En dépit de tout le mécanisme social, le désir demeure toujours indompté : on peut le refouler, mais ce refoulement n'est jamais total. Dans ces conditions, un homme ne peut jamais être heureux. Mais quand un homme est profondément amoureux d'une femme, il la désire et, en même temps, du moins pendant un temps, il aime une autre personne que lui-même. Si cette situation peut devenir permanente, le désir et la morale coïncident pratiquement. Le libre choix d'un conjoint et la faculté de s'y attacher non seulement extérieurement mais encore intérieurement sont preuves de culture : c'est le désir transformé par la civilité. C'est aussi la preuve de la liberté humaine, de la possibilité de dépasser la nature pour satisfaire la morale, sans que l'homme en soit pour autant malheureux. La préférence exclusive d'une personne dont on croit que la séduction réside dans sa beauté et sa vertu rend la vie sexuelle sublime, elle la sublime. La sublimation est le lien culturel entre la nature et la société.
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Pour vous faire une idée de la situation véritable de notre jeunesse, imaginez un garçon de treize ans, assis dans la salle de séjour de sa famille, en train de faire ses devoirs de mathématiques, avec un walkman aux oreilles. Ce garçon bénéficie des libertés acquises au prix d'un dur combat au cours des siècles par l'alliance du génie philosophique et de l'héroïsme politique et consacrées par le sang de nombreux martyrs ; il profite d'un confort et de loisirs procurés par l'économie la plus productive que l'humanité ait jamais connue ; la science a pénétré les secrets de la nature pour lui fournir les merveilleux moyens électroniques qui permettent une reproduction des sons fidèle. Et à quel sommet aboutit ce faisceau de progrès ? A un enfant au seuil de la puberté dont le corps vibre de rythmes orgiaques... dont l'ambition est d'acquérir célébrité et richesse en imitant un musicien de sexe indistinct. Bref, l'existence est transformée en un fantasme de masturbation, ininterrompu et préemballé commercialement.
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