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Orinoco

Par son sous-titre, Daniel Bourdon inscrit son essai dans la lignée des œuvres qui, du XVIe au XXe siècles, ont relaté les multiples expéditions des Européens dans le bassin de l'Orénoque, dans un premier temps dans l'espoir d'y trouver le Dorado, pays couvert d'or et de prospérité, dans un deuxième temps pour atteindre comme un trophée la source du fleuve. Si cette relation est essentiellement historique, Daniel Bourdon n'est pas historien mais auteur. Son récit se construit en petites séquences autour de grandes thématiques organisées chronologiquement. Il nous entraîne dans les événements et les légendes tragiques ou surprenants nés de l'Orénoque, et dévoile au fur et à mesure l'inextricable complexité de ce fleuve monde.
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Ubu roi

Dans les toutes dernières années du 19 ème siècle, la première représentation de Ubu Roi, provoque le scandale. Pourquoi? parce que la pièce n'est pas classique, pas du tout traditionnelle et que l'auteur introduit d'emblée sur scène, dès son premier mot un personnage grossier, une caricature de personnage! Ubu est tout ce qui peut être de plus ignoble, bête, méchant, cupide, violent, mais couard, glouton... la liste de ses défauts est infinie. Ubu, devient cependant, au prix d'assassinats, le roi de Pologne. Il faut entendre pour Pologne un pays lointain, presque mythique... Ubu, devient surtout un tyran.

Je vois dans cette pièce hors normes, une farce, une parodie, une tragi-comédie. Malgré sa violence, comment prendre Ubu au sérieux, on ne peut que le mépriser. Mépriser pour ce qu'il est, mépriser pour les actes qu'il commet... Grossier, goinfre, amateur de propos scatologiques et de mauvais calembours, Ubu est un pantin sanguinaire qui prend les rênes d'un Etat, nous en avons vus d'autres dans le cours du 20 ème siècle!

Né de l'esprit potache, dans une classe du lycée de Rennes, Ubu a trouvé sa forme définitive sous la plume d'Alfred Jarry, grand admirateur de Rabelais (d'où le côté scatologique) et bon lecteur d'auteurs classiques Shakespeare, Victor Hugo, Corneille, Racine... ainsi que des écrivains de l'Antiquité.

Ubu est peut-être une farce, mais cette pièce a été bâtie sur des bases solides...

Quant au scandale provoqué en 1896, qu'en penser? Oeuvre trop innovatrice, subversive dans ce 19 ème siècle pudibond, à notre époque beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, et je ne pense pas qu'Ubu mangeur d'andouille et grossier personnage offusque encore énormément les lecteurs... Je ne l'ai pas aimé bien sûr, mais je l'ai regardé évoluer comme un lamentable et pitoyable pantin, parachuté dans cette société du 21 ème siècle où ils sont fort nombreux!
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Lettres d'or

Bref, je dois vous avouer que lorsque j’ai reçu Lettres d’Or de ce cher et regretté Christian Bobin, j’étais tout ému de pouvoir lire un texte poétique que je ne connaissais pas. Puis l’émotion a fait place à la perplexité lorsque je me suis rendu compte que les pages étaient encore reliées en haut et non massicotées ! Ma perplexité a fait place à l’enthousiasme en dénichant un coupe-papier prêté par une secrétaire. Malheureusement, possédant deux mains gauches, mon travail se transforma vite en massacre total ! C’est donc un peu honteux et dépité que je me lançais dans la lecture de ces Lettres d’Or publiées à l’origine en 1983…

Il y a ces deux choses en nous : l’amour et la solitude. Ainsi commence la première lettre et on est aussitôt emporté par l’univers de l’écrivain. L’écriture, la nature et l’amour vont s’entremêler tout au long de ces envoutantes 13 variations poétiques. L’art de Bobin fait mouche et touche autant l’âme que le cœur. On est subjugué, voire enivré par cette liberté littéraire que s’accorde l’écrivain, traçant une voie aussi singulière qu’universelle. J’aime votre silence, j’aime votre fatigue éternelle, j’aime votre rire. Aucune mièvrerie n’est à l’œuvre ici, au contraire, le sentiment amoureux est sublimé par les sensations qui emportent Bobin au cœur de l’expérience poétique.
Lien : https://lirealombredelolivie..
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