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Le Lys dans la vallée

C'est l'un des romans les plus connus de Balzac, l'une des suggestions qui revenaient le plus souvent chez les lecteurs que je sollicitais pour m'aider à choisir mon "Balzac de mai". Un roman sur l'amour dans toutes ses facettes, de l'enfance à la mort. La relation amoureuse y est admirablement disséquée, sur fond de morale, de religion, de bonnes manières, d'idéaux confrontés à la réalité.



Dans ce long récit à sa fiancée, Félix de Vandenesse revient sur sa relation passionnée mais platonique avec Henriette de Mortsauf, alors mariée et mère de deux jeunes enfants ; s'y déploie toute la complexité des sentiments dans un environnement contraint. L'occasion pour Balzac d'explorer les différents états de la femme, parfois antagonistes, et d'interroger - quel précurseur - l'idée de bonheur à travers une forme de réalisation au féminin. Relation à la mère, sentiment maternel bien sûr, mais aussi opposition de modèles d'amoureuses qu'il orchestre dans un savoureux match France-Angleterre. "Est-il possible que je meure, moi qui n'ai pas vécu ?" s'écrie Henriette découvrant sur son lit de mort qu'elle a peut-être fait fausse route malgré ses certitudes. Chacun interprètera, à commencer par la fiancée de Félix.



L’œil de Balzac n'en oublie pas le contexte politique, celui de la Restauration synonyme de retour en grâce des Morsauf et des Vandenesse, oeil toujours acéré, prêt à servir la plume qui épingle le jeu social. Le calme de la Touraine, berceau des Mortsauf apparait ainsi comme une parenthèse enchantée. Car ce roman est aussi une déclaration d'amour à une région, tant les paysages de la campagne tourangelle irriguent les pages ; de quoi donner envie de quelques escapades du côté de Saché pour apercevoir, qui sait, une silhouette blanche se dessinant au loin tel un lys dans cette belle vallée.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Les frères Karamazov, tome 1

Épouvantable et dissuasive traduction de Markowicz. Un vase renversé «tonne» en tombant. Des lèvres « tressautent » (alors qu’elles tremblent dans la Pléiade). Le titre original d’un chapitre est «С умным человеком и поговорить любопытно». Boris de Schloezer et al. (Pléiade, 1952), traduisent : « Il y a plaisir à causer avec un homme d’esprit ». Le logiciel de traduction en ligne DeepL traduit : « C'est intéressant de parler à un homme intelligent." Tout cela est simple et remarquablement congruent. Chez Markowicz, le titre devient : « Un homme d’esprit, on peut même trouver plaisir à causer avec » : allongement de phrase, antéposition du complément objet indirect, rejet spectaculaire, en style parlé, du « avec » en fin de phrase, et surtout cet ajout de « même », dont le sens n’est pas clair : un homme d’esprit est bon à toute sorte de choses, et même « à causer avec » ? Tout cela me rappelle que selon un document trouvé sur internet, Antoine Vitez, lui-même fin connaisseur du russe, accusait Markowicz de "surtraduire". En effet...
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Le Lys dans la vallée

Roman qui chez Balzac sort un peu du lot. Ici l'argent, sujet toujours si brûlant et préoccupant pour l'auteur, n'est abordé à aucun moment. En revanche, nous avons là de magnifiques descriptions poétiques des paysages de la Touraine, mais ce ne sont pas des descriptions pour faire joli ; ces paysages sont à l'unisson des âmes tourmentées des personnages qui habitent ces contrées.



Comme Heathcliff et Cathy Earnshaw sont inconcevables ailleurs que dans les Highlands des Hauts de Hurlevent, Mme de Mortsauf et Félix de Vandenesse ne peuvent s'aimer et désespérer ailleurs que dans la belle et mélancolique vallée de l'Indre. Dans tout autre lieu ces personnages n'auraient pu s'épanouir, s'exprimer et souffrir de la même façon.



Là où reposent les restes mortels d'Henriette (Mme de Mortsauf), au fond du petit cimetière de Saché, là l'âme de Félix est condamnée à errer toute sa vie, bien qu'il soit banni des lieux par la fille d'Henriette et le comte de Mortsauf, qui avait vu d'un mauvais œil la passion dévorante et fatale de sa mère pour le jeune Félix.



Était-il trop lâche ou trop respectueux vis-à-vis de son Lys, symbole de pureté et de féminité, pour n'avoir pas su la rendre sa maîtresse ? Était-elle trop réticente, avait-elle trop peur de compromettre sa vie conjugale, de voir s'enlever ses enfants pour toujours ? Nous l'ignorons. Mais ce qu'on sait, c'est que cette vie avec le comte de Mortsauf, en proie à de terribles crises de schizophrénie et d'hypochondrie, était trop éprouvante pour Henriette, et que l'arrivée de Félix dans sa vie lui a fait voir tout ce qui lui manquait jusque-là ; contre ce choc émotionnel, son corps n'était pas paré.



Quant à Félix, il a fini par préférer côtoyer les souvenirs et les fantômes du passé, et s'est condamné à se traîner seul dans la vie.



Roman poignant, où sous chaque mot et chaque geste murmure l'âme d'un paysage, et tout ce qui nous attire vers la terre, d'où émane et retourne la vie.



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