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Witch World, Le cycle des Trois

Le Cycle des Trois prend donc la suite du Cycle de Simon Tregarth. Andre Norton change simplement de points de vue puisqu'elle s'est attachée à nous conter, cette fois-ci, les évènements à travers le regard des trois enfants du couple formé par Simon et Jaelithe. Ce second livre nous donne l'occasion de poursuivre l'exploration de Witch World, un univers incroyablement foisonnant où l'autrice ne s'est pas juste contentée de glisser des Elfes, des Nains et des Dragons. Bien au contraire, elle s'appuie plutôt sur une cosmogonie inédite et originale où l'on rencontre des peuples ou des créatures aux caractéristiques physiques spécifiques et aux modes de vie propres. Si chez certaines peuplades, on peut y voir un emprunt au bestiaire merveilleux comme pour les Krogans, des êtres aquatiques possédant des branchies que l'on pourrait apparenter à des sirènes d'eau douce ou les Gris, des créatures mi-hommes, mi-loups, qui ne sont pas sans rappeler les lycanthropes, l'ensemble forme une communauté infiniment singulière.



Ainsi, l'autrice profite du fait que ses personnages principaux doivent se sauver vers l'Orient pour élargir les perspectives de son monde. D'autant que son existence était dissimulée par un voile posée par les sorcières d'Estcarp donnant à ses lieux une aura de mystère tout en faisant naître une soif de découverte.



Il y règne un danger latent. Certains espaces sont même corrompus. L'ennemi se dissimule potentiellement partout, y compris sous les traits d'ami. Ce mal diffus s'incarne dans ce que l'on appelle ici l'Ombre contre laquelle les personnages d'Andre Norton doivent lutter. L'adversaire est désigné même si sa réalité n'est tangible qu'à travers quelques indices disséminés ici ou là. Pour autant, entre ces lignes, on retrouve bien le trope très classique en littérature fantasy de la lutte entre le Bien et le Mal. Celle-ci s'organise d'ailleurs progressivement pour chacun des protagonistes d'Andre Norton qui viennent y prendre part d'une manière ou d'une autre, soit en fédérant des alliés, soit en combattant à leurs côtés ou soit en mettant le pouvoir à leur service.



Le récit est très épique et la narration clairement dynamique puisqu'elle saute d'un membre de la fratrie à l'autre. L'ennui n'a pas cours ici surtout que l'autrice récidive en mêlant des éléments contemporains à un monde très archaïque. Il en résulte une forte singularité qui accroche bien le lecteur.



A l'image de son cycle précédent, Andre Norton continue de mettre en scène des femmes de pouvoir même s'il ne s'agit plus ici, à proprement parlé, de sorcières sauf dans le cas de Kaththea. Pour autant, que ce soit Dahaun, la dame de la Paix Verte ou la Krogane Orsya, toutes deux disposent également de grands pouvoirs qui vont peser dans cette lutte manichéenne. Au fil des chapitres, Andre Norton teste des modèles sociaux qui ne reposent pas exclusivement sur un patriarcat étouffant. Le femmes occupent très souvent le rôle de sages ou de guerrières dont l'avis est consulté et écouté. A travers la figure de Jaelithe qui a délégué l'éducation de ses enfants à une autre, l'autrice ne résume donc pas le rôle de la femme à son statut de mère. Ici, Jaelithe garde sa liberté de mouvement pour agir sur le destin d'Estcarp et sur celui de son époux, d'autant qu'il est porté disparu depuis un moment.



Mais cela a également un effet sur leur descendance qui grandit finalement sans réellement connaître leur parent. L'autrice va analyser la portée de ce manque affectif sur les triplés qui vont voir leur lien être renforcé. En effet, ils ont noué une relation forte qui constitue d'ailleurs le cœur de leur puissance. Cela permet à l'autrice de questionner la représentation de la famille et à travers elle, ses conséquences sur la construction de l'individu. En outre, elle s'intéresse également à la notion de toxicité dans la relation homme/femme dont Kaththea va en faire les frais. Sa jeunesse et son inexpérience sont des points faibles facilement exploitables par des esprits sans scrupules. Le récit est particulièrement riche porteur de thématiques passionnantes qui viennent donner du relief à cette aventure rondement menée.



Gros coup de cœur pour Le Cycle des Trois qui révèle une nouvelle facette de l'univers incroyable imaginé par Andre Norton. C'est un réel bonheur que de voir cette plume être remise au goût du jour. Alors n'hésitez pas et poussez la porte de Witch World.



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Les seigneurs de l'instrumentalité

Un cycle intéressant et assez original. L'anthologie regroupe les textes par chronologie diégétique. Si parfois cela donne davantage de profondeurs à certains récits, il me semble que l'entrée en matière est d'autant plus difficile qu'on ne comprend pas bien où l'on met les pieds au début. On sent bien que les textes n'ont pas tous été pensés de manière aussi cohérente que dans d'autres cycles, car des incohérences étranges sont présentes, mais pas dérangeantes.

Un récit qui mérite un bon 4 étoiles.



Ce qui me pose problème c'est l'édition. Un énorme pavé, très lourd avec couverture rigide, très pénible à tenir en main pendant la lecture. On peut encore s'en accommoder, mais ce n'est pas génial.

Le point qui m'a le plus rebuté, ce sont les erreurs d'édition : un travail bâclé, pas fini, ou des confusions entre d es versions : peu importe, c'est extrêmement désagréable. Des tirets manquent, d'autres apparaissent, les mots sont coupés : "l'Instrumentalité" devient "l'Instrument alité", les italiques sont employés sans discrimination, et même des erreurs de grammaire ... à la longue cela gâche la lecture.

C'est donc bien cette édition (Mnemos 2018) qui récolte 2.5/5
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La brume l'emportera

LA BRUME L'EMPORTERA de Stéphane Arnier est la pépite fantasy qui vient de paraître aux @editionsmnemos

Véritable petit chef d'œuvre, récit d'aventures, personnages hauts en couleurs, pouvoirs mystérieux et sentiments, tels sont les ingrédients du roman qui est un page-turner.

Le monde est englouti par des brumes faisant tout disparaître depuis 8 ans. Keb Le Gris, le berger et Maramazoé, redoutable guerrière, que tout oppose, unissent leurs forces, malgré leur antagonisme héréditaire. Dans une quête identitaire aux allures de rédemption, les ennemis d'hier tentent de contrer la malédiction.  La Brume s'insinue, flotte, annihile, dans une allégorie de ce qui assombrit le monde. Au fil des péripéties, la plume sensible de l'auteur soulève un propos indispensable  tel  que la compréhension mutuelle, la puissance des préjugés dans le processus de haine enfin, la force du pardon dans la naissance de lien.

LA BRUME L'EMPORTERA de Stéphane est un roman incroyable qui se dévore jusqu'à une apothéose finale intense. Un moment de pur plaisir

#fantasy #aventure #quete #magie #amitié
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