Mais qu'est-ce que la vie ? Un peu de jeu, un peu d'éducation, quelques mots choisis, un rien d'amour, un rien de peine, du travail, des souvenirs et la poussière qui se rue à la rencontre du soleil.
La mort, ce n'est rien, pas plus pour vous les vrais humains avec vos quatre cents années de vie que pour nous les animaux avec l'abattoir pour perspective. La mort, ce n'est qu'une question de temps. Elle est la même pour tout le monde. Ne vous inquiétez pas. Allez de l'avant et vous trouverez peut-être la miséricorde et l'amour, qui valent plus que la mort. Quand vous les aurez trouvés, la mort n'aura plus guère d'importance.
Si chacun de nous doit être quelque chose, la liberté ne consiste-t-elle pas à découvrir ce qu'est ce "quelque chose" ? N'est-ce pas la mission qui nous est confiée ? N'est-ce pas là notre but final ? Ne serait-ce pas terrible d'être "quelque chose" et de ne jamais savoir quoi?
C'est le verbe qui donne la vie, pas la composition du sang, ni la texture de la chair, ni la présence du plume ou de poils. [...] Les grandes croyances naissent toujours dans les égouts de la ville, pas sur les toits ni sur les ziggourats.
Cet air terrestre embaumait la vie - les plantes, l'eau, et des choses qu'il ne devinait même pas. L'air était un code pourvu d'une mémoire remontant à des millions d'années. Dans cet air, ses ancêtres avaient nagé pour atteindre à l'humanité, avant de conquérir les étoiles. L'humidité n'était pas la moiteur précieuse d'un de ses canaux couverts, mais une humidité libre et sauvage, chargée des senteurs de tout ce qui vivait, mourait, rampait, fourmillait, aimait, dans une abondance qu'aucun nostralien ne pouvait concevoir.
Tout le monde le fixait du regard et il vit sur les visages quelque chose qu'il n'avait jamais vu auparavant. De quoi s'agissait-il ? Pas d'amour, plutôt d'une attention passionnée, combinée à une sorte d'intérêt agréable et indulgent. Alors seulement il comprit ce que signifiait leur expression. Ils lui dédiaient l'adoration qu'ils réservaient généralement aux champions de cricket, de tennis, d'athlétisme, comme ce fabuleux Hopkins Herveey qui était allé sur une autre planète et avait gagné un match de lutte contre un "lourd" de Wereld Schemering. Il n'était plus seulement Rod. Il était leur héros.
En tant que héros, il leur adressa un vague sourire, avec l'envie de pleurer.
"Une chatte, pensa-t-il. C'est tout ce qu'elle est... une chatte !
Mais son esprit ne la voyait pas ainsi. Il la voyait vive et rapide au-delà de tous les rêves de vitesse, intelligente, habile, incroyablement gracieuse et belle, silencieuse et discrète.
Où trouverait-il jamais une femme qu'il puisse lui comparer ?
La seule chose qui compte, ce sont ces moments calmes et heureux de la vie où l'on ne désire rien, Nels. On n'est rien. Quand on ne désire rien, dans le monde où l'on est, et qu'on jouit des choses simples comme la sensation de l'eau sur la peau, quand on se sent innocent et qu'on ne pense à rien d'autre.
Je suis mort.
J'ai su que j'étais mort quand je me suis senti si différent. C'était plus confortable d'être mort, plus détendu. Il n'y a plus rien de tendu. [...]
C'est ce que tu ne repousses pas, que tu ne hais pas, que tu ne crains pas, que tu n'espères pas. C'est ça, Nels, c'est ça le bon côté de l'intérieur de la mort. Et je suppose que certains l'appelleraient le Ciel. Et je suppose qu'on obtient le Ciel juste en prenant l'habitude de voir le Ciel dans chaque jour de la vie ordinaire. Car c'est ça. Le Ciel est là, dans la vie quotidienne, tous les jours, jour après jour, autour de toi.
Elle franchit le seuil de la porte et la referma derrière elle.
Elle l’ignorait,mais comme elle accomplissait cet acte,des avenirs encore virtuels sortirent des limbes,une rébellion flamboya dans les siècles futurs,des hommes et des sous êtres moururent pour d’étranges causes,des mères changèrent le nom des seigneurs à naître,des nefs spatiales transmirent des messages en provenance d’endroits que l’humanité n’avait jamais imaginés
LA DAME DÉFUNTE DE LA VILLE DES GUEUX