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La Vie mode d'emploi

Il ne s'agit pas d'un roman mais de "romans" comme l'indique fort justement la page de garde. Voilà trente ans que j'avais lu pour la première fois ce livre et dont je ne pouvais me défaire. Si je me souviens bien, c'était en période de vacances dans les Pyrénées Orientales. Deux autres romans de vacances m'ont fait cet effet, deux pavés aussi, Belle du seigneur d'Albert Cohen et la guerre et la paix de Tolstoï.

À l'époque de ma première lecture de la vie, mode d'emploi, je n'avais pas remarqué toutes les semailles de Perec dans la littérature qu'il admire et c'est en lisant en parallèle cent ans de solitude que j'ai repéré ce passage où deux occupants de l'immeuble partent en voyage à Macondo, le lieu même où se déroule le roman de Gabriel-Garcia Marquez. Et il y en a d'autres, pas toujours évidents, subtilement imbriqués dans chaque narration. Car ce (s) roman (s) est (sont) une forêt vierge où chacun des protagonistes mène sa vie dans un immeuble haussmannien dans les années soixante-dix.

L'auteur choisit d'emblée son narrateur qui monte les marches et ouvre les portes, une femme agent immobilier nous fait entrer façon voyeur magnifique dans l'intimité de ces gens parfois casaniers parfois aventuriers avec un passé sans tache ou un passé trouble. Souvent, des tableaux ou des gravures sont accrochées aux murs. On y plonge, description détaillée à l'appui, comme dans un autre monde, plus fantastique, plus rêvé comme dans une ambitieuse fractale. Ce roman est à l'image d'un chou romanesco.

Les descriptions minutieuses de tableaux, dessins, gravures et autres œuvres picturales sont peut-être un peu trop systématiques, on ne peut pas entrer dans un appartement sans qu'il y ait un tableau ou une décoration à décrire. On creuse en quelque sorte l'espace pour se transporter dans un autre si bien que parfois, on ne sait plus où l'on est. Les histoires enchâssées de tel ou tel membre de la famille, lointain ancêtre ou ancien occupant sont autant de nouvelles prétextées par un détail, une découverte et tous les styles y passent depuis le simple slogan publicitaire jusqu'aux lettres d'amour en passant par des traités scientifiques, un cours de phonétique complet sur le nom d'un habitant (Cinoc), des perspectives économiques, des manchettes de journaux et le réel s'entremêle au fictif avec une grande virtuosité.



Nous avons droit à un cours d'histoire à chaque étage. Qui a occupé l'appartement avant les actuels habitants ? Les murs ont des oreilles et les appartements et chambres ressassent le passé de leurs occupants.

Comme histoire loufoque, oulipienne, nous avons celle, plus significative comme une sorte de fil rouge, de Bartlebooth, un anglais excentrique qui apprend l'aquarelle, et va peindre des marines dans divers ports du monde pour en constituer des puzzles. Le milliardaire est un mauvais aquarelliste mais qu'importe, il a planifié sa vie par décennies.

Le puzzle, d'ailleurs, ouvre le livre. On en explique le fonctionnement en détaillant les pièces. Ce passage intervient deux fois dans l'ouvrage. Si l'on réfléchit bien chaque histoire à la fois différente mais l'auteur sait la relier avec celle qui suit par un détail, un événement apparemment anodin, comme les pièces d'un puzzle.

Et puis, bien sûr, il y a les listes, les collections de toutes sortes. N'oublions pas que nous lisons Perec et beaucoup ici rappelle les choses du même auteur. Les descriptions des appartements, escaliers, caves sont détaillées jusqu'à la manie, encore un de ces auteurs fantômes dont Perec se réclame à la fin de l'ouvrage. La cave des Altamont, riche famille détentrice d'un des plus grands appartements, est le genre de liste exhaustive qui donne faim, car tous les aliments disponibles qui peuvent se conserver semblent ici rassemblés, en cas de guerre, en cas de crise (ou de victoire de la gauche, chantait Renaud !).

A la fin, on trouve un plan de l'immeuble avec le nom de ses habitants actuels et passés, une espèce de biographie de tous les protagonistes 1833 à 1975 et le résumé en une phrase de toutes les histoires qui sont racontées par chapitre. Il y a quatre-vingt dix neuf chapitres plus un épilogue. Quel chantier ! On comprend que Perec ait mis neuf ans à mettre tout ça en forme, un peu comme la construction d'un immeuble en pierre de taille.

On en ressort un peu ivre de vocabulaire (on a souvent eu recours au dictionnaire), d'histoire, de géographie, de pages sportives, de définitions, de travaux de recherche, de romans policiers, de romances, de voyages dans le monde entier etc. On y trouve tous quelque chose de notre passé.

C'est vraiment le magnum opus de Perec.





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Les fables de Jean de la Fontaine

Elles ne se lisent pas, elles se savourent. Elles ne se critiquent pas, elles se méditent...J'ai eu plaisir à en redécouvrir certaines à travers l'apprentissage de mes enfants. Certes, la langue est ardue, mais la morale jubilatoire à décrypter. Intemporelles !!
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