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La Fabrique éditions

La Fabrique est une maison d`édition française créée en 1998 par Éric Hazan, qui publie des essais engagés à gauche de la gauche.

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Oublier Camus

Pauvre Camus !

Il fallait bien qu'un jour ou l'autre, il passe à la moulinette du wokisme. Évidemment mâle blanc, cisgenre, hétérosexuel, fidèle à sa terre et à ses origines, ne reniant rien, son compte était bon

Mais dors tranquille, Albert, on ne t'oubliera pas. Et on te lira encore quand tes insulteurs woke tiendront compagnie dans les poubelles de l'histoire aux petits marquis marxistes de Saint Germain des Prés qui t'insulterenr eux aussi au temps de leur gloire

Ils seront très bien ensemble

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Oublier Camus

Je viens de terminer l'excellent «Oublier Camus».

Un livre nous invitant à redistribuer les cartes concernant l'héritage de Camus, auteur unanimement plébiscité, mondialement traduit.

Olivier Gloag, dont les recherches portent sur les représentations coloniales dans la littérature hexagonale, a forcément dû s'intéresser aux écrits de Camus, enfant de l'Algérie française.

L'auteur souligne de très grosses problématiques qui inscrivent Albert Camus dans son époque (sexisme, racisme) et dans ses blessures personnelles (défendant un colonialisme à hypothétique "visage humain", renvoyant dos à dos l'oppresseur et l'opprimé, défendant une certaine idée de l'homme méditerranéen).

Mais c'est le questionnement autour de la place que prend cet auteur aujourd'hui que j'ai trouvé le plus intéressant. Car elle rentre dans une glorification d'une période et sert des desseins mortifères qui dépassent les hommes iconisés (car c'est souvent/toujours des hommes).

Cette récupération hunanime sert à discréditer d'autres héritages, à atteindre des opposants et à ne surtout jamais orienter nos sociétés dans une idée de justice et de reconnaissance des préjudices passés et actuels.

Il me paraît important de ne jamais recouvrir d'or et diamants les "grands hommes et femmes" au delà de reconnaître qu'iels ont alimenté nos réflexions et nos façons percevoir le monde, sans oublier qu'iels sont le fruits de leurs sociétés (et du coup problématiques)









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Oublier Camus

« Parangon d’un humanisme abstrait », « aussi vague qu’ostentatoire », Albert Camus semble faire l’unanimité. Pourtant, ses contradictions, « force motrice » de son oeuvre, sont rarement étudiées. Professeur associé à l’Université de Caroline du Nord, Olivier Gloag propose une relecture de ses textes pour mettre en lumière son « attachement viscéral » au colonialisme, et analyse ses relations avec Jean-Paul Sartre, à qui ses textes semblent souvent répondre.

(...)

En conclusion, il estime que « Camus est la figure qui permet le confort intellectuel, à l'image d'une France où, après des décennies d'antimarxisme, tous les contresens sont permis, où l'on peut parler d'immigration sans parler de colonialisme. Oublier Camus tel qu'on nous le présente, c'est également permettre de jeter un regard plus lucide sur les faux-semblants d'une certaine gauche qui masque insidieusement son racisme et son impérialiste avec une fausse universalité, qui masque aussi la lutte des classes avec un égalitarisme de façade, cette gauche dont Camus est devenu l'un des emblème. » En proposant une autre lecture de l’oeuvre de Camus que celle unanimement admise, Olivier Gloag met en lumière les contradictions d’un auteur qui cherche à échapper au temps (et à l’Histoire) grâce à un bonheur idéalisé et une communion avec une nature débarrassée des Autres, et les tabous occultés par un consensus fabriqué. Cet ouvrage qui égratigne une icône consensuelle, ébranle bien des idées reçues.



Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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