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Les pirates des lumières

David Graeber me semble être l'intellectuel de ces dernières années le plus intéressant à suivre. J'ai commencé (sans l'avoir encore fini) son ouvrage à quatre mains sur l'origine de l'humanité ("Au commencement était ..."), mais j'ai dévoré ce livre plus court, tout aussi intéressant, sur une question que je ne m'étais jamais posé.



Étant moi-même dans l'Histoire et adorant cette discipline, je ne pouvais pas passer à côté d'un auteur intellectuel cherchant à en renouveler l'approche et saisissant à bras-le-corps les clichés et lieux communs dessus. Ce livre en est une première synthèse qui permet d'approcher son style. Et c'est très réussi !

Déjà nous avons la question de Libertalia, cette utopie pirate, symbole de liberté dans les cours des Lumières. Ensuite nous avons Madagascar, la méconnue et dont les rouages internes semblent si obscurs. Encore, nous avons l'anthropologie qui tente de comprendre l'humain. Et enfin, nous avons Graeber qui relie tout ceci.

Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est passionnant le bougre ! Je ne pensais pas être un jour aussi accroché par un récit anthropologique du XVIIè siècle à Madagascar mais qu'est-ce que c'est bon ! Il décortique toute la littérature à sa disposition pour en tirer des conclusions assez étonnantes sur la façon dont se jouait l'humain dans ce coin du monde, mais aussi l'étonnante influence que tout ceci aura dans la représentation collective, les idées futures et les aspirations révolutionnaires. Madagascar, laboratoire d'idées libertaires ? La thèse est audacieuse pour un monde historique bien trop souvent européanocentré. Et j'ai adoré qu'on remette dans le contexte ces contrées qui nous semblent si en marge de l'Histoire, celle avec un grand H qui se joue dans les cours européennes exclusivement (ou presque).



Sans trop en déflorer le sujet, je dois dire que je ne m'attendais pas à cette façon de présenter les choses mais que la thèse fonctionne très bien. Le déroulé factuel est précis, les extrapolations pertinentes et les conclusions surprenantes. C'est le genre d'ouvrage qui incite à réfléchir, bien plus qu'il ne nous donne un modèle pré-fabriqué, tout en nous faisant faire le pas de côté mental qui ouvre un champ des possibles incroyable.

Pour les amoureux d'Histoire et de pirate, mais aussi pour les personnes qui aiment l'anthropologie et réfléchir à la façon dont nous comprenons notre passé. Un passé que l'on rêve bien plus que l'on ne l'analyse. Et j'ajouterais que les éditions Libertalia font toujours un excellent travail éditorial, au papier épais et aux couvertures souples que l'on a envie d'avoir en main.

Recommandé !
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La ferme des animaux

Sous prétexte d'une révolution animale George Orwell dresse l'échec d'une véritable révolution celle qui a eu lieu en Russie en 1917 échec pourquoi ? échec car les luttes d'égo s'y sont mêlé pour donner le totalitarisme stalinien. Chaque cochon est en réalité une personne ayant véritablement existé Trotski, Lénine, Staline...
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La ferme des animaux

J’ai autant aimé ce livre qu’il m’a froissé.















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