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Beaucoup d’auteurs qui, à une époque, ont eu un succès mérité se sont trouvés au fil du temps, relégués au second rayon de nos bibliothèques, puis au troisième, quand ce n’est pas directement au grenier !

On les dit désuets, passés de mode, au style vieillot…

Prenez la peine de les relire, vous vous rendrez compte, qu’ils sont toujours actuels, et que leur style n’a pas vieilli mais au contraire pris de la patine, ce qui confère leur un charme réel.

Car figurez-vous que c’étaient de bons écrivains…

Aujourd’hui : Pierre Benoit (1886-1962)

Pierre Benoit n’est plus connu aujourd’hui que comme l’auteur de « Koenigsmark » et de « L’Atlantide », deux de ses succès qui sont encore réédités. Mais, vous savez ce que c’est : en littérature comme ailleurs, on brûle ce qu’on a adoré, et on oublie ce qu’on a brûlé. Pourtant dans les années 20 et 30, Pierre Benoit figure parmi les romanciers français les plus lus, les plus traduits, et les plus populaires. Sa spécialité : le roman d’aventures exotiques, aux quatre coins du monde. L’histoire est bien ficelée, le cadre toujours fidèlement restitué (Pierre Benoit situe ses romans, à quelques rares exceptions près, dans des endroits que lui-même grand voyageur, a dûment visités). Comme les grands romanciers, ou comme certains réalisateurs de cinéma, il a ses manies : souvent ses histoires tournent autour d’une femme mystérieuse, d’une grande beauté, séduisante en diable (le mot n’est pas dû au hasard), qui mène les hommes à leur perdition et souvent à leur perte. Une particularité de notre auteur : cette aventurière possède un prénom qui, invariablement (à une exception près), commence par un A : Aurore, Antinéa, Allegria, Annabel… Au départ c’était un hasard, peu à peu c’est devenu une marque de fabrique. De temps à autre, Pierre Benoit situe ses histoires en France métropolitaine (Bordelais, Quercy, Dordogne…) et l’on s’aperçoit alors que notre auteur peut aussi à l’occasion, se plonger dans l’étude des mœurs de la petite bourgeoisie provinciale (à l’instar d’un François Mauriac, par exemple, toutes proportions gardées) et un fin analyste de l’âme féminine… Combinant un style d’une grande élégance et d’une fluidité parfaite avec une solide histoire et des personnages attachants, Pierre Benoit est véritablement un écrivain talentueux qu’il serait bon et sans doute utile de redécouvrir.

Voici une liste de dix romans qui pourrait vous y aider (si vous êtes conquis – ou conquises - par ceux-là, je n’ai pas besoin de vous conseiller les autres) (ordre de parution en librairie)

« Koenigsmark » (1918)

« L’Atlantide » (1919)

« Pour Don Carlos » (1920)

« Le Lac Salé » (1921)

« Mademoiselle de La Ferté » (1923)

« La Châtelaine du Liban » (1924)

« Le Puits de Jacob » (1925

« Alberte » (1926)

« Le Roi lépreux » (1927)

« Le déjeuner de Sousceyrac » (1931)