En 1923, Alain Gerbault réalise son rêve : traverser l'Atlantique en petit bateau sans escale. de plus, il le fait en solitaire. Ce récit retrace l'histoire de cette traversée, de ce duo entre un marin et un bateau, le Firecrest, partagé entre souvenirs et extraits du journal de bord. On partage ainsi ses combats contre les éléments (mer, vent, pluie), ses épreuves physiques (manque d'eau douce, manque de vivres), les avaries (recoudre voiles les unes après les autres, rupture du beaupre..), les rencontres (poissons volants, dorades, baleine, autre bateau...)
Un parcours initiatique de cent un jours de traversée entre Gibraltar et New-York qu'Alain Gerbault menera au bout par volonté et ténacité manquant de peu l'abandon après plusieurs épreuves et avaries.
Un livre qui donne envie de prendre la mer … et de réaliser ses rêves.
Commenter  J’apprécie         60
Un livre de jeunesse qui m'a beaucoup fait rêver
Commenter  J’apprécie         10
Bien que je n’aie atterri que depuis quelques jours, j’aspire déjà à lever l’ancre et à reprendre le large et la vie de marin. Et, je me mets à rêver. Comment donc suis-je devenu marin ? Comment ce goût de la mer m’est-il venu ?
J’ai passé la plus grande partie de ma jeunesse à Dinard, près du port de pêche qu’est Saint-Malo, le pays des fameux corsaires, gloire de notre Marine, il y a deux cents ans. Lorsque mon père ne m’emmenait pas avec lui sur son yacht, je m’arrangeais toujours pour passer la journée sur la barque d’un pêcheur.
C’est à Saint-Malo que les rudes pêcheurs bretons équipent leurs bateaux pour les voyages périlleux aux bancs de Terre-Neuve, ou aux zones poissonneuses d’Islande.
Déjà mon ambition était de posséder une petite embarcation. Une fois, mon frère et moi avons économisé assez d’argent pour acheter un bateau dont un autre se rendit propriétaire avant nous.
J’enviais la vie des pêcheurs bretons et je frémissais au récit de leurs prouesses d’endurance et d’audace.
Dans une maison amie près de New York, une soirée calme, si calme que je me demande si mon extraordinaire aventure des mois derniers est bien arrivée. Par la fenêtre, j’aperçois le détroit de Long Island et le mât de mon petit Firecrest, à quelques centaines de mètres de là, le long de la jetée de Fort Totten. Ce n’est pas un rêve. J’ai traversé seul l’Atlantique et je suis maintenant aux États-Unis. Il y a moins d’un mois, dans les tempêtes au milieu de vagues immenses, j’avais à lutter à chaque instant pour défendre ma vie contre les éléments. J’ai là, sous la main, mon livre de bord que j’ai fidèlement tenu, même par les plus gros temps. J’en tourne les pages, où l’eau de mer n’a pas encore tout à fait séché, et mes yeux tombent sur ce passage de ma croisière.
Étant enfant, Joseph Conrad mit un jour le doigt sur une carte de la partie inexplorée de l’Afrique centrale et dit : « Quand je serai grand, j’irai là-bas. » Il réalisa son rêve. Il alla là-bas. Moins heureux que Conrad, je ne réaliserai jamais mon rêve d’enfant ; je subirai bien plutôt le destin du héros d’Edgar Allan Poe.
A gallant Knight
Had journeyed long
Singing a song
In search of El Dorado
But he grew old
This Knight so bold.
As he found
No spot of ground
That looked like El Dorado.
Pot-Pourri d'Alain Gerbault Ecrit par Sacha Guitry pour Yvonne Printemps. Compositeur Albert Willemetz :
Bonsoir, Madame la Lune, Bonsoir (bis) C'est votre ami Gerbault qui vient vous voir, Bonsoir, Madame la Lune. Sur mon bateau, au fil de l'eau, Je m'en vais là-bas vers le large, Je navigue en rêvant où me pousse le vent, Devant moi et toujours en avant, Pourquoi je fuis Paris, son bruit, Pourquoi je me suis mis en marge, M'éloignant sans regret Voyageant sans arrêt...