Bernard Clavel, qui êtes-vous ?

Pour moi , les héros , ce sont Ghandi , Martin Luther King . Pour moi , le héros , ce n'est pas le petit gars qui s'engage dans les paras pour aller casser du Viet sous les ordres du premier Bigeard venu , c'est l'objecteur de conscience qui , seul face à une meute de galonnés , refuse d'endosser l'uniforme . Si vous aviez , une fois dans votre vie , assisté à un procès d'objecteur de conscience qui , vous sauriez que le courage ne se trouve jamais parmi ceux qui s'abritent derrière leurs uniformes , leurs décorations et leurs textes de loi , mais dans le coeur du garçon solitaire qui leur fait face et répond non à toutes leurs avances . Et quand vous savez qu'il y a aussi des objecteurs de conscience dans des pays totalitaires , croyez-moi , les héros ce sont ceux là .
L'adhésion aux partis , l'acceptation des doctrines nous aveuglent . C'est par soumission aux lois les plus folles édictées par des gouvernants bornés ou pourris d'orgueil et dont la préoccupation première est d'ordre électoral que les hommes ont Toujours accepté les guerres .
Les nations écrivait Bernanos , ne peuvent pas traiter sérieusement entre elles parce que leurs signatures sont sans valeurs . Aussi n'est-ce pas à leurs lois que nous devons obéir mais à notre conscience d'hommes .

Pour assurer sa propre fortune et améliorer ses conditions de vie, il arrive trop souvent que l’homme égoïste sacrifie une forêt, un fleuve ou une vallée alors que la nécessité ne s’en fait point sentir. Il y a trop peu de générosité et trop peu de raison dans tout cela pour que nous l’acceptions sans réserve. Et je ne me fais pas davantage à l’idée qu’un fleuve doive mourir que je n’admets la mort de ceux que l’on envoie, à l’âge de l’amour et de la joie, peupler ces chefs d’oeuvre de l’armée que sont les cimetières militaires.

Au moment où je suis né, je pense en effet, qu'il ne devait y avoir chez mes parents, qu'un gros livre de recettes, très fatigué, recollé, corné et plus ou moins tâché. Il se trouvait dans un tiroir du meuble de la cuisine où il voisinait avec un traité de médecine dont j'ai oublié le titre, mais dont je revois la couverture grise.

L'adhésion aux partis, l’acceptation des doctrines nous aveuglent. C’est par soumission aux lois les plus folles édictées par des gouvernants bornés ou pourris d’orgueil et dont la préoccupation première est d’ordre électoral que les hommes ont toujours accepté la guerre, c’est par la même soumission qu’ils se perdront.

Je ne prétends pas que la paix sera gagnée par des écrivains mais même s.il ne doit convaincre qu’ un seul lecteur, un livre n’est pas inutile.