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EAN : 9782070721092
193 pages
Gallimard (24/10/1990)
3.72/5   81 notes
Résumé :
Bernard Pivot, l'animateur de 'Bouillon de culture', répond par écrit aux questions du directeur de la revue 'Le débat'. Il fait le bilan de 724 émissions, s'explique sur son travail et nous introduit dans les coulisses de la célèbre émission littéraire française.
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Un comble : Bernard Pivot se déclare en quatrième de couverture « très mauvais à l'oral » ! Quand on a, comme c'est mon cas, suivi depuis le début à la télévision, et « Apostrophe » et « Bouillon de culture », quasi religieusement tant l'efficacité de leur maitre de cérémonie était remarquable, autant dans le choix des auteurs/ouvrages présentés que dans l'animation toujours courtoise, mais néanmoins incisive, on s'étonne…

Il n'en reste pas moins que ce petit livre d'entretiens avec Pierre Nora nous présente quantité de souvenirs (entre autres) ; une lecture bien agréable. Nostalgie ? Peut-être… Tant il est vrai que le niveau de la proposition littéraire à la télévision ces temps ci, même s'il est correct, n'atteint que rarement celui du « Maître ».
Rappelons-nous également l'éditorial de la revue « Lire » signé Pivot. Un régal…

Un petit livre de souvenirs, disais-je, qui nous replonge dans cette ambiance si particulière d'« Apostrophe » … ce sont les chapitres I et II, respectivement intitulés : « L'esprit d'Apostrophes » et « Lecteur public ».
Le chapitre III, « Souvenirs en toutes lettres » nous présente par ordre alphabétique les écrivains majeurs reçus dans l'émission ; pour finir par une sélection de cent livres qui doivent beaucoup à « Apostrophes ».

Longue vie à l'Académie Goncourt, et bravo l'artiste…
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"Pour honorer les lettres ou pour les supprimer" telle est la définition d'Apostrophes de Robert Scipion, dans la grille de mots croisés du Nouvel Observateur.

Ce livre est un aller-retour de questions et de réponses écrites entre Pierre Nora, éditeur, fondateur de la revue "Débat" chez Gallimard, intellectuel de la "h.i." (haute intelligentsia) et Bernard Pivot qu'on ne présente plus. S'ensuit un échange sur l'aspect médiatique de l'émission que Noria voit notamment comme ayant dévoyé les intellectuels ne pouvant "échapper au double péril de faire le mariolle ou de faire la marionnette".

5000 livres lus au compteur pour 784 émissions d'Apostrophes. Stakhanoviste de la lecture : 5 à 8 heures le lundi, 8 à 10 le mardi, 12 à 15 le mercredi et le jeudi, 5 à 7 le vendredi, 4 à 10 le samedi, 8 à 10 le dimanche, pendant 15 ans. Pivot explique comment il s'est astreint à garder son indépendance en refusant de palper boni, bénefs et bakchichs. Choisissant seul les livres à promotionner, avec pour but de "donner à lire au plus grand nombre".

Il y eut D Ormesson avec 15 invitations, son meilleur client comme Max Gallo et Philippe Labro. Il y eut des têtes à têtes avec Jouhandeau, Yourcenar, Cohen, Soljenitsyne, Lévi-Strauss, Dumézil, Simenon, Guilloux, Dolto, Jules Roy, François Jacob Etiemble... Il y eut Henri Vincenot, son chouchou. Il y eut Jane Fonda pour laquelle il est tombé en amour. Il y eut le timide Le Clézio et le cultivé Mitterrand et puis... il y eut Bukowski et ses trois bouteilles de Sancerre!

30 ans avant les récentes polémiques, il évoque l'échange croisé entre Gabriel Matzneff et Denise Bombardier et sa position d'invitant (voir citation).

B. Pivot revient avec clarté et lucidité sur Apostrophes et sur ce qu'il proposa de 1975 à 1990 dans l'univers littéraire culturel, médiatique avec son émission.
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Pour les assidus des émissions "Apostrophes" et "Bouillon de culture", ce livre constitue une synthèse mais aussi un recueil de souvenirs. Que de grands moments pour la littérature et la télévision ! Hélas, les meilleures choses ont un fin, et l'on peut aujourd'hui regretter qu'une grande émission littéraire ne soit pas diffusée sur une chaîne publique à une heure décente...
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Bernard Pivot vient d'être désigne à la présidence de l'Académie Goncourt.
Après les émissions pour lesquelles il est connu, son métier de critique littéraire, son travail pour promouvoir la littérature, quelle soit française ou étrangère, quoi de plus normal ?
On a vraiment besoin d'hommes comme lui. (Ou de femmes, bien sur) Il n'est pas question de le remplacer, puisqu'il est heureusement encore bien présent.
Mais il faut bien penser à la succession....
En tout cas, cet ouvrage est une bonne entrée pour encore mieux connaitre le personnage, ses passions, ses habitudes, sa vision.
Un bon moment de lecture. Et le plaisir de partager certains moments de passion, même si, face à son expérience, nous avons l'air de simples observateurs (excusez-moi, je parle juste pour moi)
Superbe.
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Si les mots dévoilent et permettent aussi de dire avec pudeur ou modestie, les deux peut-être, ce livre qui correspond à un échange épistolaire sur le métier de courriériste du livre qu'il faut parcourir pour avoir une idée de ce métier-là, le métier de présentateur d'auteurs, d'oeuvres littéraires et qui devrait donner envie de découvrir les oeuvres d'auteurs illustres ou inconnus, méconnus parce que quelqu'un, ici, Bernard Pivot vous a suggéré qu'il était intéressant de découvrir le ou les livres de tel auteur présenté au cours d'une émission télévisuelle. Serions-nous plongés jusqu'au cou dans l'événementiel ou l'événement moderne forgé par les médias, les bests sellers, les intellectuels, la mémoire et une forme d'identité nationale, c'est subtil mais probablement partiellement vrai. Quoi qu'il en soit, dans ce débat qui n'en est pas tout à fait un puisqu'il se construit sous forme épistolaire, l'ambition de Bernard Pivot se dévoile peu à peu, cette ambition de la démocratisation de la culture nous est avouée comme la source de son énergie personnelle et du caractère particulier de son émission. Trois grandes parties se partagent ce livre. L'Esprit Apostrophe nous dévoile comment à la tête de l'auteur, Bernard Pivot oeuvre à ce que le téléspectateur ne juge pas le livre mais de son intérêt à l'acheter et à le lire.
Lecteur public, la seconde subdivision du livre nous présente le service public de la chaîne télévisuelle et l'importance de son audience et donc aussi de la concurrence entre les professionnels et les chaînes, de l'idéal du journaliste et des dérives possibles.
Enfin la dernière partie nous égrène un merveilleux abécédaire des auteurs sélectionnés, des mots importants du métier ou pour le présentateur et se prolonge par une liste de cents livres qu'il a lancés. La fiche technique de l'émission termine cet ouvrage qui donne un bon avant-goût de ce qui se passe en permanence dans cette petite guerre des chaînes qui nous est servie en permanence sur l'écran et du niveau et de la qualité de leurs productions à la merci de l'audimat.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Or, il est impossible que les habitudes contractées devant la télévision ne se retrouvent pas ailleurs. Comment lire placidement un journal quand on a dans l’œil l’impatience de l’ubiquiste ? Comment lire un livre dans sa longue continuité quand on est un zappeur invétéré ? Je suis convaincu qu’une des raisons pour lesquelles les jeunes lisent de moins en moins, c’est l’inaptitude de l’écrit à se prêter aux pratiques du zapping. On en est cependant conscient dans la presse lorsque l’on parle de ménager dans une enquête plusieurs « entrées », lorsqu’on s’efforce de déstructurer un article fleuve en rivières et ruisseaux dont il sera plus tentant et plus facile d’emprunter le cours. Mais quel zapping pour Guerre et paix ?

Comment aussi ne pas être exaspéré dans les choses ordinaires de la vie par leur lenteur, leur uniformité, leur répétition, quand la télécommande nous permet, plusieurs heures par jour, de changer à tout instant, d’effacer, de fuir, de revenir, de repartir, d’être ailleurs dès lors que cela ne nous plaît plus d’être ici ? Comment, inconsciemment bien sûr, ne pas demander à l’existence de nous offrir de nombreuses aventures concomitantes au milieu desquelles nous pourrions zapper ? Un certain malaise naît de notre impuissance à nous multiplier, à nous transporter, alors que la télévision réalise ce genre d’exploit avec une facilité dérisoire.

Le zapping est une incitation fébrile et sournoise à exiger davantage des autres : qu’ils soient immédiatement disponibles, qu’ils répondent dans l’instant à nos appels, à nos ordres, qu’ils obéissent, comme à la télé, au doigt et à l’œil.

Le zapping nous donne des envies faramineuses – qu’on ne satisfera pas aisément, les yeux restant, comme le dit la sagesse populaire, plus grands que le ventre (de la partouze comme zapping sexuel ; du sida comme anti-zapping du sexe), plus grands que le cœur et les mains. Malheur aux naïfs qui croient que zapper c’est vivre et qu’en conséquence vivre c’est zapper…
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Un livre intéressant, à plus forte raison s'il est superbe ou capital, justifie à lui seul l'invitation de son auteur, qu'il soit médiatique ou pas. il ne m'est jamais venu à l'idée de faire procéder à une enquête pour savoir si l'auteur sera "un bon ou un mauvais client" d'Apostrophes". ce serait alors considérer que le livre serait moins important que son auteur, que la photogénie ou l'éloquence de celui-ci est un paramètre plus déterminant que les qualités de celui-là.
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Malheureusement, à vouloir être partout, le zappeur n'est plus nulle part. Pour lui plus de spectacle en continu, mais une succession de fragments. Il ne regarde plus, il sonde. Il ne s'installe plus, il saute. A la durée il préfère le va-et-vient ; à la fidélité le vagabondage ; à la connaissance les flashes. Ne voulant rien rater, il est de toutes les histoires et de tous les discours, mais sans y entrer vraiment, de sorte qu'il manque l'essentiel. Le papillon ne passe pas pour un esprit sûr et profond. L'omniprésence du zappeur se paie d'une culture émiettée, parcellaire, au hasard du pouce. Le monde ne se révèle plus à lui qu'en pointillés. Il fabrique chaque soir des puzzles dont il ne pourra jamais ordonner les pièces......... Le zapping fabrique des esbroufeurs impatients
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Jean d'Ormesson aura été l'écrivain le plus invité d'Apostrophes. Quinze fois. Comme Max Gallo et Philippe Labro. Mais tous les trois ne sont pas venus seulement pour leurs livres : je les ai sollicités pour présenter des ouvrages dont les auteurs ne parlaient pas français ou étaient décédés.
Pourquoi cet abonnement annuel de d'Ormesson à Apostrophes ? Je l'entends : "Quinze fois ? Ce n'est pas beaucoup, ce n'était pas assez..."
Parce que j'apprécie - les téléspectateurs aussi - ses livres, son humour, sa manie des citations, sa façon enjouée de parler de choses graves, ses moqueries assassines...
(extrait de "Souvenirs en toutes lettre" - la lettre O -)
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Je n'ai pas à me substituer à la loi surtout quand celle-ci semble presque aussi consentante que les jeunes maitresses de Matzneff. Aurais-je renoncé à inviter Casanova sous prétexte qu'à son époque l'adultère était sévèrement châtié. Gabriel Matzneff est un diariste - je sais, le mot n'est pas beau, mais les auteurs de journaux intimes ne sont-ils pas souvent frappés d'incontinence? -dont le talent provocateur me divertit, depuis trente ans, plus qu'il ne m'irrite.
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