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EAN : 9788415334866
Edge Entertainment (01/12/2013)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Faites sombrer un monde entier dans le Vortex !

Cet ouvrage contient une aventure en trois parties qui donne aux joueurs la possibilité d’accomplir l’hérésie ultime : livrer une planète entière à la damnation et aux périls du Warp.

Le chemin de Pénitence — Errant dans les remous du vortex Hurlant, les Hérétiques entendent parler d’un rituel si effroyable qu’il parviendrait à dévorer une planète. Toutefois, il leur faudra d’abord s’infil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ultime titre de la (très limitée) gamme française de Black Crusade, Les Griffes de la Corruption est une campagne passablement ambitieuse… et très excitante en ce qui me concerne, si elle soulève nombre de difficultés. Mais, clairement, il s'est agi pour moi d'une très bonne surprise – une lecture qui donne envie de jouer, même si ça impliquerait beaucoup de boulot de la part du MJ. Et, du coup, je me garde ça derrière l'oreille…



Avertissement général, inévitable : même si je ne vais pas rentrer à fond dans les détails, pour chroniquer cette campagne, je vais néanmoins devoir balancer pas mal de gros SPOILERS. Adonc, de manière générale, ô lecteurs, s'il vous paraît envisageable de jouer cette campagne (en tant que PJ, s'entend), n'allez pas plus loin – l'avertissement vaut tout particulièrement pour ceux de mes joueurs qui se sentiraient bien de faire du jeu de rôle Warhammer 40,000…



Les Griffes de la Corruption fournit enfin une réponse enthousiasmante à la question qui m'avait posé problème durant toute ma lecture du livre de base : que joue-t-on concrètement dans Black Crusade ? En chroniquant la chose, j'avais relevé comment ce jeu était conçu comme un miroir des autres jeux de rôle Warhammer 40,000 : vous pouvez faire de l'infiltration dans l'Imperium, face aux inquisiteurs de Dark Heresy ; vous pouvez défourailler sévère sur les champs de bataille les plus dantesques, face aux Astartes de Deathwath ; vous pouvez explorer un univers en marge de l'Imperium, où littéralement tout est possible, dans un esprit cette fois plutôt proche de celui de Rogue Trader. le problème, c'est que ces expériences ne sont a priori pas toujours compatibles, et que le groupe des PJ, contrairement à la note d'intention, ne peut pas toujours se permettre de se scinder entre humains et space marines du Chaos… Mais Les Griffes de la Corruption est une aventure très ample et qui est supposée permettre de faire cohabiter ces différentes approches du jeu, autrement largement incompatibles.



Le pitch est sacrément enthousiasmant – totalement démesuré, dans un esprit typiquement Warhammer 40,000. Alors qu'ils vadrouillent dans le Vortex Hurlant, en quête d'un truc qui leur permettrait de gagner gros en Infamie, les PJ (les Hérétiques, comme on les appelle) tombent sur un bouquin d'essence prophétique, qui décrit un rituel totalement guedin destiné à ramener dans le giron du Vortex Hurlant une planète qui, pour quelque raison tenant à ce que les voies du Warp sont impénétrables, s'était retrouvée depuis un bail dans l'espace impérial. Oui, vous avez bien lu : il s'agit grosso merdo de téléporter une putain de planète entière dans le Vortex Hurlant ! Et pas n'importe quelle planète : précisément la Pénitence de Saint Annard, une colossale prison à l'échelle d'un astre, où des millions de condamnés triment jusqu'à la mort pour extraire des ressources de ce monde particulièrement hostile et les employer pour fabriquer des biens industriels en quantités colossales pour l'Imperium. Les PJ doivent donc trouver comment se rendre sur la Pénitence de Saint Annard, c'est-à-dire, clairement, comment infiltrer la planète, pour y semer le désordre, et capturer quatre cibles essentielles dont le sacrifice constituera le coeur même du rituel destiné à faire basculer la planète entière entre les griffes des Puissances de la Ruine.



Mais, à supposer que les Hérétiques y parviennent, et se félicitent d'avoir ainsi accompli une étape cruciale en vue de la future Croisade Noire qu'ils ne manqueront pas de mener jusqu'à la transcendance chaotique, un gros souci inattendu leur pète à la gueule : la Pénitence de Saint Annard… s'avère être un monde-nécropole, où des troupes colossales de Nécrons s'étaient « endormies » il y a des millions d'années de cela. La translation dans le Vortex Hurlant réveille les protocoles de sécurité de la nécropole, et les Légions Immortelles se lèvent de leur tombeau, guidées par une intelligence artificielle totalement dépassée par les événements mais qui n'a dès lors plus qu'une seule idée en tête : l'éradication de tout ce qui vit !



Wahou.



Oui, franchement, je trouve ça très excitant – surtout les deux premières partie (la découverte de la prophétie et le voyage vers la Pénitence de Saint Annard constituant la première, l'infiltration puis la subversion de la planète la seconde), qui correspondent le plus à mon optique de jeu ; de fait, la troisième partie, consacrée au combat désespéré contre les Nécrons, est très, très bourrine, une sorte de gros donj' épique où les PJ se frittent avec des hordes (littéralement) d'ennemis – et je doute franchement de pouvoir bien gérer ça. Mais c'est une illustration éloquente, je suppose, des difficultés posées par cette campagne – qui n'est pas « clef en main » (aucune campagne ou presque ne l'est, certes, mais c'est une question de degré...), et nécessite un gros boulot de la part d'un MJ qui, idéalement, aurait de la bouteille, mais aussi de l'ambition et de la souplesse.



Avant d'examiner ces difficultés, toutefois, il me faut ajouter quelque chose qui est tout à l'honneur de ce supplément : s'il n'est pas « clef en main », donc, il est néanmoins remarquablement conçu et écrit – il y a beaucoup de matériau utilisable ici, à chaque page, et la structure globale de la campagne est très libre : les personnages ne sont jamais sur un rail (sauf peut-être, et pas totalement non plus, dans la dernière partie – même si elle abonde en « rencontres optionnelles », et si la clef du dénouement pourra prendre bien des formes), et, pour chaque étape de leur Pacte (lequel peut poser quelques difficultés, comme celles envisagées dans ma chronique du Kit du Meneur de Jeu), ils disposent de nombreuses possibilités d'action, totalement différentes, et dont un nombre non négligeable est examiné dans ces pages, au regard des difficultés particulières qu'elles suscitent, en fournissant des pistes très bien vues pour les gérer au mieux. Mais, face à certaines difficultés, ce n'est peut-être pas suffisant ? Reconnaissons tout de même qu'un joli boulot a été fait à cet égard dans Les Griffes de la Corruption, un boulot dont nombre de campagnes censément plus aisées à mettre en route ne peuvent pas se targuer.



La première partie a quelque chose d'une introduction – qui peut être plus ou moins longue, au gré des envies de la table. La découverte du livre et donc du rituel aura probablement quelque chose d'un peu artificiel, mais, en même temps, elle assure de manière assez cohérente l'implication des PJ – une difficulté majeure à mes yeux de nombre de campagnes, pour quelque jeu que ce soit. C'est en tout cas l'occasion, si jamais, de préparer la suite des opérations en faisant opérer les Hérétiques dans le cadre bigarré du Vortex Hurlant (même si, illustration d'ores et déjà de la souplesse de la campagne, le bouquin fournit quelques pistes dans l'hypothèse où les Hérétiques commenceraient en fait leur aventure dans l'espace impérial). Constituer des alliances pourrait ainsi s'avérer utile – même si le gros de cette première partie, sans doute, consiste à trouver un moyen de convoyer les PJ sur la Pénitence de Saint Annard pour qu'ils puissent y semer la zone. On a ainsi plusieurs options de voyage jusqu'à Port l'Errance, un cadre de jeu plutôt développé dans Rogue Trader, et la meilleure (sinon la seule) piste pour trouver un moyen de se rendre ensuite sur la Pénitence de Saint Annard. Et c'est là que se trouve la première vraie difficulté de la campagne : comment infiltrer les PJ dans ce monde pénitentiaire ultra protégé ? Plusieurs options très différentes sont envisagées, allant de « nous sommes des fonctionnaires de l'Imperium avec toutes les autorisations nécessaires » à « on slalome entre les tirs des forces orbitales pour poser la navette quelque part dans les étendues désertiques de la planète », en passant par « on se fait passer pour des prisonniers ». Mais, ici, grosse difficulté, déjà mentionnée en chroniquant le livre de base : je n'arrive pas à concevoir un seul instant que des PJ space marines du Chaos puissent véritablement s'infiltrer… le bouquin offre quelques suggestions à cet égard, mais je n'y crois pas vraiment ; bon, je suppose que ça peut se tenter, mais...



Quoi qu'il en soit, la deuxième partie (la plus passionnante en ce qui me concerne, et de loin) débute quand les personnages se trouvent sur la Pénitence de Saint Annard – et ils peuvent donc y être arrivés de manières bien différentes, ce qui a forcément un impact colossal sur la suite des opérations. L'approche idéale consiste à nouer des liens avec les principales factions de prisonniers (l'une est dirigée par une ex de la Garde Impériale qui ne parvient toujours par à haïr l'Imperium, l'autre est aux mains d'un fan de Slaanesh auquel il serait suicidaire de se fier), probablement en passant par une sorte de conciliateur efficace. Ce jeu avec les factions est crucial : elles fournissent des moyens pour que les PJ puissent parvenir à leurs fins, et, idéalement, elles doivent coordonner la révolte des millions de prisonniers de la planète, condition nécessaire à l'accomplissement du rituel – en même temps, elles ont de fortes personnalités, des ambitions, des blocages, que les PJ doivent prendre en compte. La possibilité de les corrompre – et de corrompre aussi, bien sûr et peut-être surtout, des représentants de l'autorité impériale sur la planète – est assurément séduisante, mais aussi périlleuse, et les dilemmes abondent. Or les difficultés ne s'arrêtent pas là, car les PJ ont leurs propres préoccupations plus personnelles, et non des moindres : capturer quatre notables parmi les plus importants de la planète, pour les sacrifier dans un endroit précis qu'il s'agira de capturer également ! C'est là le moment le plus complexe, mais aussi le plus enthousiasmant, des Griffes de la Corruption – et, si le bouquin est donc bien conçu et fournit plein de pistes, les PJ sont très libres, et le MJ doit se montrer souple. En même temps, le cadre plus ou moins « bac à sable » de la Pénitence de Saint Annard, un monde décrit avec méticulosité et doté de factions comme de PNJ qui ont de la chair et de l'âme, ce cadre donc s'avère idéal pour mettre en scène le scénario d'infiltration typé « cellule terroriste » qui m'avait initialement attiré dans Black Crusade.



Ces deux premières parties sont idéales pour des Hérétiques humains – et, globalement, elles mettent en avant les compétences sociales, la diplomatie, la subversion, mais aussi dans un autre registre l'espionnage, la discrétion, etc. Ce qui ne signifie pas que l'action n'est pas au rendez-vous : les personnages portés sur la baston peuvent avoir quelques occasions de briller durant la mise en place – et, à la fin de cette deuxième partie, dans l'anarchie de la révolte des prisonniers, guerilla urbaine de masse en guise de diversion pour les kidnappings que les PJ doivent gérer eux-mêmes (en principe), ce qui les confrontera forcément à des troupes d'élite, oui, l'action sera au rendez-vous, et c'est peu dire. Mais cette partie est bien dosée à cet égard, et vraiment, vraiment excitante à mes yeux.



La troisième partie est autrement problématique… car extrêmement bourrine. Elle n'est pas sans quelques atouts, cela dit : l'arrivée progressive des Nécrons, ou plus exactement la découverte, petit à petit, par les PJ, de ce qu'il se passe quelque chose de « pas normal » sur la planète, peut être mise en scène dans une optique horrifique à la Alien très enthousiasmante, qui s'accompagne en même temps d'enquête à la fois policière et scientifique – car il devient bientôt important d'envisager ces Xenos très particuliers pour ce qu'ils sont. En effet, cette optique cèdera bientôt la place à la terreur pure, quand les Légions Immortelles se mettront à frapper par dizaines de milliers ! Et gérer les réactions des factions de prisonniers, mais aussi des reliquats de l'Imperium (la planète a alors certes basculé dans le Vortex Hurlant, mais ça ne signifie pas que la Garde impériale ou les Arbitrators, etc., ne constituent plus une menace pour les Hérétiques), gérer ces réactions donc face à l'éveil du monde-nécropole, peut fournir l'occasion de très jolies scènes, où la diplomatie peut toujours avoir sa part. Maintenant, on ne va pas se leurrer, cette ultime partie du scénario prise vraiment la bourrinade – baston, baston, baston. le nombre jouant de manière écrasante en faveur des Légions Immortelles, les Hérétiques doivent trouver un moyen aussi rapide que radical de mettre fin à la menace – d'un seul coup. Et, oui, c'est ainsi qu'ils seront amenés à descendre façon commando dans les profondeurs de la Pénitence de Saint Annard, dans une sorte de très, très gros donjon, pas formalisé par un plan à proprement parler, mais avec une bonne dizaine d'endroits décrits, indispensables ou « optionnels »… et chacun ayant son lot de combats, souvent contre des hordes, donc. Perso, c'est donc cette partie du scénario qui m'inquiète, et que je ne me sens probablement pas de gérer au mieux : c'est too much pour ma pomme, on fait vraiment dans le combat de masse systématique, et si c'est indéniablement pertinent dans le contexte de Warhammer 40,000, hein, « In the grim darkness of the far future there is only war », tout ça, je ne pense pas être compétent à cet égard.



Ajoutons au passage que ces combats incessants sont très violents, mais aussi démesurés, véritablement dantesques : des Hérétiques humains, je le crains, n'y feront pas long feu, ou bien se retrouveront dans des situations très frustrantes, où ils n'arriveront à rien tandis que leurs collègues space marines du Chaos seront pleinement dans leur élément et en feront la démonstration à chaque jet de dés… enfin, pour un temps du moins, car l'adversité est colossale, et triompher d'une écharde C'Tan tout en trouvant comment faire sauter toute la nécropole sans mourir au passage, ben, c'est pas évident, quoi... Mais, ceci mis à part, l'éventualité que le groupe de PJ se divise alors en humains qui ne font rien et en space marines du Chaos qui font tout (là où les premières parties de la campagne sont un peu moins tranchées), cette éventualité donc est un souci, ce me semble – peut-être un moyen de le circonvenir serait-il d'inciter les joueurs à « échanger » les PJ plus idéalement humains des deux premières parties contre des PJ space marines du Chaos pour la troisième, éventuellement en trouvant un moyen de faire intervenir des renforts (mais limités, car la terreur du nombre doit persister) une fois que la Pénitence de Saint Annard a réintégré le Vortex Hurlant ? Je suppose qu'on peut du moins y réfléchir…



Cette troisième partie est donc problématique à mes yeux – parce qu'elle ne correspond pas à mes compétences et habitudes de jeu. Elle soulève des difficultés propres, et à mon sens bien plus redoutables que les ambiguïtés éventuelles des deux premières parties, portant pourtant sur la tâche pas moins colossale de la subversion d'un monde entier. En même temps, je suppose qu'on peut bidouiller la structure de la campagne pour que cette troisième partie soit davantage optionnelle, ou en tout cas moins unilatérale, bon, faut voir...



Mais cette conclusion ardue ne suffit pas à me faire détourner le regard ! J'ai vraiment trouvé la lecture des Griffes de la Corruption très enthousiasmante – et peut-être d'autant plus… eh bien, que je n'en attendais pas grand-chose à la base, en fait. Cette campagne est donc une bonne surprise à mes yeux. Ça demande assurément du boulot, et la troisième partie représente pour moi un défi peut-être insurmontable, mais, oui, je trouve ça excitant, et ça me dirait bien de tenter l'expérience un de ces jours – d'ici-là, eh bien, je vais tâcher de garder ce supplément derrière mon oreille… déjà encombrée, certes.
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
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