Le fond de Clemenceau n'est pas de critique, mais d'action. Sa critique n'a été qu'un travail vers l'action, une excitation à l'action chez les autres, une affirmation de son action à lui-même. La dénonciation et la destruction des forces d'inertie, le harcèlement des volontés en retard et en paresse, l'encouragement à marcher encore et toujours pour ceux qui sont tentés de croire qu'ils sont arrivés au but, alors que le sort de l'humanité est de ne pas s'arrêter en route, sous peine de sommeil et de dépérissement, toutes ces formes de l'activité de Clemenceau, à la tribune, ou dans le journal, n'impliquent pas l'esprit destructeur, cette sorte de joie satanique que l'on s'est appliqué à discerner chez l'homme politique, faute de mieux pénétrer sa nature, ses intentions, son but.