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EAN : 9781095115008
Yovana (20/08/2015)
3.9/5   10 notes
Résumé :
"Qui se souviendra de ces moments si je ne le fais pas ?"

Le premier roman de Siham Bouhlal nous fait voyager autour des thématiques universelles de l'amour, du deuil et de la nostalgie. L'auteure nous livre ses sentiments, bruts, fruits d'un vécu, d'un amour passionné et d'une blessure à jamais ouverte.
Avec l'issue tragique comme axe d'une narration magistrale, Siham Bouhlal nous plonge dans l'intimité de sa relation fusionnelle avec feu Dr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Siham Bouhlal : Et ton absence se fera chair, éditions YOVANA 2015

Le premier livre du catalogue de cette jeune maison d'édition est né sous le signe de l'amour passion. Après avoir écrit plusieurs recueils de poésie sur le bonheur d'être amoureuse et la douleur de l'absence, Siham Bouhlal se confie dans un récit passionné où se mêlent l'Amour, la mort, la poésie, le combat politique, les droits de l'homme et des femmes.
Siham Bouhlal a été la compagne de Driss Benzekri, homme politique marocain, grand humaniste, décédé en 2007 à 56 ans des suites d'un cancer. Incarcéré à 24 ans pendant 17 ans, en 2003 le roi Mohamed VI le charge de faire la lumière sur les violations des droits de l'homme au Maroc de 1960 à 1999 en le nommant à la tête de la Commission nationale pour la vérité, l'équité et la réconciliation.
Dans ce livre elle explore différents domaines. Allant de la présence à l'absence, elle marche sur le fil qui sépare la vie de la mort, accompagnant Driss dans son dernier combat, cherchant à savoir pourquoi et comment la disparition d'un être aimé peut s'inscrire dans le corps et y créer une sorte de mémoire vivante de l'absent, tant de ses paroles, de ses actes et de ses sentiments. «Ton absence semblait me prendre par le cou comme un amant à l'improviste … »
Ce livre est une célébration, un hymne à l'Amour intellectuel et physique. On y croise un homme et une femme dans leur vérité quotidienne, leurs échanges d'idées notamment sur le Maroc berbère d'avant l'Islam, la langue amazigh, les droits de l'homme. Des dialogues rapportés au présent, des poèmes, quelques interventions d'amis rythment le flux continu des phrases de Siham dont nous connaissons l'écriture précise et sensuelle.
En évoquant Driss et Siham, et la tragédie qui les a frappés, on pense à l'amour dévorant de Qays pour Leyla, à la fusion amoureuse qui unifie, l'amant, l'amante et l'amour et transcende leurs vies humaines.
Le livre est beau, les éditeurs ont choisi une présentation qui en fait une sorte d'écrin pour l'histoire qu'il contient. On le relit pour trouver ce qui le rend aussi proche de nous et nous fait partager le deuil de Siham Bouhlal. Peut-être est-ce simplement une voix commune dans la douleur et l'espoir, malgré les accidents de la vie, de n'être jamais complètement seul.
J. Essirard, sept. 2015
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J'ai eu une proposition il y a un petit moment déjà de la maison d'édition Yovana, que je ne connaissais pas. J'étais très curieuse de découvrir ce titre dont Julien parlait bien, et je n'ai pas été déçue. J'avais le pressentiment d'un titre fort en émotions, et c'est bien le cas. Je m'excuse d'avoir mis tant de temps à le chroniquer, le temps de le digérer sans doute … !

Et ton absence se fera chair c'est un roman autobiographique de Siham Bouhlal. Si comme moi vous ne la connaissez pas, ne vous inquiétez pas, ses propos vous toucheront même si vous ne savez rien d'elle à l'origine ni de son époux. Siham Bouhlal aborde le thème du deuil avec justesse, émotion, à travers la perte de son mari Driss Benzekri, un homme politique marocain.

A travers ce livre, Siham Bouhlal nous livre une déclaration d'amour poétique, émouvante, forte. Son style est vraiment travaillé, on passe un moment magnifique en compagnie de ses mots, de ses phrases. On le lit d'ailleurs très vite. J'avais peur de ne pas m'y retrouver, n'étant pas très très douée en politique marocaine mais finalement ce n'est pas l'important dans ce livre. On entre dans un témoignage d'une histoire d'amour fusionnelle, entre sensualité et découverte de l'autre, mais aussi dans la vie de l'homme, sa maladie, son agonie. Parfois, j'ai été un peu gênée par ma lecture, me sentant « de trop », ayant l'impression de trop pénétrer l'intimité, pour autant cela reste un texte très beau. Au cours du livre, l'auteure nous parle également des combats de son époux, fervent défenseur des droits de l'homme, il a été torturé pendant des années. Elle dévoile également l'opposition qu'il a pu connaître, le fait qu'il n'ait pas toujours fait l'unanimité.

Un joli témoignage dont la plume m'a séduite mais qui parfois m'a fait l'effet d'être une petite souris indiscrète. Cela reste un moment émouvant.
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J'ai de plus en plus de mal à attribuer des notes à mes lectures. J'ai besoin de nuances, de subjectivité. J'en viens à attribuer des notes similaires à des ouvrages totalement différents, ce qui ne reflète rien du contenu. Les notes ont un côté objectif qui me déplaît, je préfèrerais axer sur mon ressenti personnel sur mes lectures. Aussi ai-je réfléchi à un nouveau système de notation que vous trouverez en fin d'article.

Bref, tout ce paragraphe a pour but de vous dire que je me trouve sévère avec cet ouvrage, mais je vais vous expliquer pourquoi. J'ai trouvé le style de l'auteure très travaillé, ce roman est vraiment bien écrit, exactement comme j'aime. Il avait donc tout pour me plaire, d'autant que le thème exploré est profond : celui du deuil, de la perte amoureuse, de la maladie, des droits de l'homme. Siham Bouhlal rend ici hommage à l'homme qu'elle a aimé, cet avocat marocain brillant, emprisonné et torturé pendant 17 ans, fervent militant en faveur des droits de l'homme, décédé des suites d'un cancer.

Certains passages m'ont éblouie. J'ai aimé toutes les références littéraires, toutes ces incursions dans leur vie quotidienne avec les mots doux de Driss. Je n'ai pas aimé la narration, les allers-retours dans le passé, le bouleversement de la linéarité temporelle.

Pourtant, cette relation exclusive qui s'établit autour des deux personnages m'a maintenue dans une espèce de distance. J'étais cette lectrice qui assistait au spectacle de l'amour sans le vivre, je me sentais exclue de ma propre lecture, et ce n'est pas une sensation que j'ai réellement appréciée. de même, il est souvent question de chair, de corps, de pourriture presque parfois, d'amour charnel… le titre est parfaitement révélateur du contenu de ce que vous trouverez, il est en cela très adapté. Ce leitmotiv m'a parfois mise mal à l'aise, j'ai ressenti une certaine gêne tout au long de ma lecture dont je n'ai pas réussi à me défaire.

En conclusion

Si je devais synthétiser mon avis sur ce livre, je dirais qu'il s'agit d'un très bel hommage à l'homme aimé. L'auteure y aborde le sujet très personnel de la douleur de son deuil. Un roman très bien écrit mais pourtant si intimiste qu'il m'a presque paru indiscret de le lire. Et c'est en cela que je n'ai pas réussi à me défaire de mon malaise.
Lien : https://carnetparisien.wordp..
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Tout d'abord merci aux éditions Yovana .
Reçu suite à la dernière masse critique, ce livre relate l'histoire d'amour de la narratrice et de son défunt conjoint qu'elle a accompagné jusque dans la mort .
Parssemés de flashback, tantôt ceux de leur rencontre, puis ceux de leur passion et de leur séparation forcée, le lecteur est entrainé dans leur histoire passionnée et exclusive.
Elle raconte la souffrance de ce qu'est la vie sans l'homme qu'elle a follement aimé et à quel point l'absence physique se fait ressentir.
Une jolie ode à l'amour.
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Ce livre n'est pas une histoire mais un état de fait: Driss est mort, terrassé par un cancer, laissant Nadija seule. Celle-ci raconte leur histoire, celle d'un amour partagé, voluptueux et pur. Elle raconte aussi le combat qu'ils ont mené ensemble contre la maladie jusqu'à la mort de Driss.
L'écriture mêle dialogues entre les deux amants, récit de l'annonce de la maladie et des passages très poétiques sur l'amour et la vie.
Un dilemme s'offre à Nadija après la mort de Driss: peut-elle continuer à vivre sans lui et laisser intacts les souvenirs de l'amour qui les unissait ou doit -elle oublier et tourner la page ?
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les embruns nous retombaient sur le visage. Nous nous étions tenus sur le haut rocher, juste à la lisière d’une mer déchaînée. Des filles, des garçons, frappés par la mort, étaient venus à cet endroit offrir leur corps à la bouche béante des vagues, au roc impitoyable, moins impitoyable pourtant que ces moralisateurs qui leur interdisaient de s’aimer, alors ils se suicidaient et jetaient leurs corps unis à l’iode et au remous de la mer.
Penchés sur l’océan, nous nous serrions les mains et regardions cette colère sans rien dire. Notre respiration semblait ne faire qu’une seule, émanant du même poumon. J’avais cru entendre un chuchotement dans ma tête, ta voix qui me parlait :
– La cellule était si étroite, si étroite, asphyxiante, les murs se resserraient, le plafond s’affaissait de jour en jour, mon corps se recroquevillait en même temps. Je voulais abattre toutes les cloisons, tous les murs, faire voler en éclats tous les toits, n’avoir pour seul ciel que les étoiles et respirer, respirer profondément, jeter ma nudité au vent. N’entendre plus le bourreau, ni le son du fouet. Je voulais écarter les flancs de l’espace, écouter le chant de la montagne, et dormir sous le regard de la lune. Ma chérie, ouvre tes bras à mon corps, mais ne les referme pas, enveloppe-moi sans m’encercler, regarde ma liberté et porte-toi avec la brise matinale, traverse mes cheveux mon aimée, traverse, mais ne t’arrête pas longtemps, pars et reviens, ne reste jamais, je voudrais espérer ton retour, te suivre comme l’eau sur d’autres terres, toujours nouvelle, je voudrais que tu sois le sang qui m’irrigue, le cœur battant lorsque mon cœur se fatigue. Sois mon enfant, ma Béatrice adorée, sois toi, moi et une autre ; exhale les senteurs de la nature, les fragrances rares, l’herbe fraîche et la terre rouge. Renouvelle-toi et renouvelle-moi, ma petite Nadja.
Je te regardais, grisée par tes mots, ressentant le ver- tige des bords de falaise, des précipices, du philtre de la passion sans mélange. Une vague rugissante était venue nous tremper tous les deux, l’iode montait dans notre respiration, j’avais le sel dans la gorge. Tu m’avais prise dans tes bras, le goût de nos lèvres était identique. Puis, nous avions tourné le dos à la mer, et pris le chemin de la maison.
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"La mort est toujours un meurtre, qu'elle soit naturelle ou pas ! Elle assassine la vie, même dans les tours bien gardées, les couches à baldaquins ou sous les tentes du désert, les gratte-ciels ou les bidonvilles. La mort ne connaît pas de racisme, ni ne pratique la discrimination positive, elle prend tout le monde, sans photos ni curriculum vitae ou diplôme."
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