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EAN : 9782919066568
Editions du Caïman (01/01/2017)
4/5   8 notes
Résumé :
La Pointe, un quartier pittoresque de Sète, petit port sur l’étang de Thau. Trois figures locales pas très recommandables ont disparu : le plus gros producteur d’huîtres du bassin, le patron-proxénète du café de La Pointe et un petit malfrat coutumier des mauvais coups.
La gendarmerie relie ces disparitions aux vols et trafics de coquillages qui se multiplient sur la lagune. Ce n’est pas l’avis de Marceline, vieille militante éco-féministe, qui oriente l’opin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Après « Les Belges reconnaissants », je retrouve avec plaisir la Lieutenante Pénélope Cissé. Son succès dans la précédente enquête au village de Castellac, lui a valu une promotion au grade de Capitaine. Mais elle n'a rien perdu de son franc-parler. Elle rentre du Sénégal en compagnie de sa fille Lisa-Fatouh, venue passer quelques semaines de vacances chez sa maman.

Trois figures incontournables de la Pointe, petit quartier au bord de l'étang de Thau, ont disparu. le plus gros producteur d'huitres du bassin, aux méthodes discutables; le patron du café de la Pointe qui prostituait sa femme, et même sa fille auprès de ses clients ; le troisième individu était lui, un petit malfrat sans envergure du milieu sétois.

Les conchyliculteurs connaissant une recrudescence des vols dans les parcs à huîtres du bassin de Thau, c'est fort logiquement que la Gendarmerie oriente son enquête sur cette piste, sans faire montre d'un zèle excessif.

Marceline, une octogénaire ex- militante écologiste et féministe, veut alerter l'opinion sur les évènements étranges qui surviennent autour de l'étang : des morts suspectes d'animaux, des pelotes de filaments qui flottent sur le bassin. En plus de l'usine chimique, elle va même jusqu'à évoquer la main de la CIA derrière tous ces phénomènes.

Pénélope, de prime abord réticente à accepter les divagations de Marceline, sera bien obligée de réviser son jugement lorsqu'elle sera elle-même témoin d'une attaque massive de chats, évènement on ne peut plus inhabituel.

Pénélope, toute à son enquête, ne peut pas passer avec sa fille autant de temps qu'elle le voudrait. Son ami Luigi le libraire, que Lisa-Fatouh a rapidement adopté, est ravi de jouer le rôle de tonton, de faire découvrir à la petite les trésors de sa librairie et les beautés du coin, ainsi que les « figures » de la Pointe, parmi lesquelles Marceline.
« D'abord, je m'appelle pas Blanche-Neige, mais Lisa-Fatouh ! Et oui, je viens dr'Afrique, du Sénégal. Mais faites attention : chez nous en Afrique, les méchantes vieilles, ON LES MANGE ! D'abord on fait une grande fête, on danse comme les singes avec des masques et des plumes, puis on allume un grand feu, le sorcier fait des incantations, on fait cuire la vieille, et quand elle est bien rôtie, on la mange. Sauf moi. J'ai jamais aimé les vieilles, c'est trop sec et ça sent mauvais ! »

La présence de sa fille va mettre Pénélope en face de ses responsabilités en tant que mère. Lisa-Fatouh, qui au départ venait pour des vacances, n'a pas l'intention de rentrer au Sénégal et entend bien vivre en France avec sa mère.

Ce roman est habité d'une galerie de personnages très bien dessinés. Des gentils, et des beaucoup moins gentils qui ne lèveraient pas le petit doigt pour aider la police à retrouver les trois disparus, dont l'absence ne semble pas émouvoir leurs proches, bien au contraire. J'ai bien aimé l'accueil un tantinet potache réservé aux « Men in grey », deux consultants en technocratie venus faire un audit du commissariat. En plus de Pénélope j'ai eu plaisir à retrouver tous les seconds rôles rencontrés lors du précédent opus : de Garamont le divisionnaire « pas de vagues », Berluchon le collègue raciste et misogyne, Luigi l'ancien journaliste reconverti en bouquiniste.

Tous sont au service d'une histoire originale, située dans un quartier mythique de « Sète la singulière », une île entre l'étang et la mer, plus particulièrement dans le quartier de la Pointe Courte, un monde à part, un village dans la ville, « un confetti de terre échoué au nord de Sète ». Petites maisons et bateaux de pêcheurs composent le décor, au milieu d'un capharnaüm d‘improbables sculptures, de barques, de casiers et de filets séchant au soleil.

L'enquête obéit à un schéma très bien structuré, la narration est plaisante et bien rythmée. le ton se teinte parfois de galéjade méridionale, et nous réserve des séquences particulièrement plaisantes.
Les thèmes abordés témoignent des préoccupations de l'auteure qui, par le truchement de la vieille Marceline, pasionaria féministe et écologiste, fait passer son message et ses préoccupations : la violence faite aux femmes, le droit à la différence, l'accueil de l'autre, l'omniprésence des médias qui brident notre capacité de réflexion.

« Les médias sont bavards quand ils n'ont rien à dire, mais on a une chance : ils sont futiles et volages. Dans une semaine, il y a le foot qui commence, ils auront un nouvel os à ronger et nous oublieront vite. En attendant, faut faire le dos rond et continuer à travailler sans se laisser distraire par l'hystérie de ce petit monde. « le jour chasse la nuit et le baobab pousse », comme on dit chez moi.
– On dit ça chez vous ? C'est pas plutôt « les chiens aboient et la caravane passe » ?
– Non, ça c'est plus au nord, Chef ! »

Ce roman porte en lui la poésie, la lumière et les parfums de la Méditerranée. La Pointe Courte conserve une part de cette culture authentique et populaire, qui résiste encore à l'agitation frénétique du monde moderne.
Ce roman du terroir est un très agréable voyage entre lagune et étangs. Écrit « avé l'assent », il résonne d'une douce musique à l'oreille du Languedocien que je suis.
Une lecture que je recommande, en attendant le prochain…
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Rhooo la la, quel plaisir de retrouver Pénélope et Luigi. Enfin surtout Pénélope. Ben, quoi on a le droit d'avoir ses héros préférés, non ! Et pour moi ben, ça sera mes héroïnes. Quelqu'un a quelque chose à redire !
Bon je disait quel plaisir de retrouver les protagonistes de Martine Nougué déjà rencontré dans son premier roman Les belges reconnaissants. Nous nous y étions attachés. On avait envie de suivre leurs nouvelles aventures. Et ben voilà, le vrai du faux, et même pire est arrivé. Et je me suis régalée.
Comme je le dis partout à propos de ce titre : J'ai Grave Kiffé Grave !!
La plume féconde de Martine Nougué nous embarque dans ce sud
On entend la gouaille des gars du coin, on imagine parfaitement les piliers de comptoir accoudés commentant la vie du quartier.
On se représente parfaitement tous ces petits coins autour de l'étang de Thau où nous entraîne l'auteur.
Il y a comme un parfum de vacances à travers ces lignes.
Que je vous situe l'histoire.
Voilà nous sommes donc du coté du Sète, sur la lagune de Thau. Nous allons découvrir les petits ports typiques de l'étang, la pointe courte, quartier populaire par excellence, Bouzigues, le village ostréicole. Nous allons vivre au rythme de la lagune et découvrir la région Sètoise.
Et oui Notre officier de Police Pénélope Cissé a été muté à Sète il y a tout juste un an. Et en un an elle est passée du grade de lieutenant à celui de capitaine. Et oui, elle a pris du galon, il faut dire que c'est un sacré flic notre Pénélope. Pas froid au yeux, non plus !
Mais là elle va se confronté à un sacré mystère. Mais notre belle n'est pas du genre à lâcher le morceau.
Et puis, dans ce deuxième opus, on retrouve notre Pénélope en mère de famille. Elle a avec elle pour les grandes vacances sa fille Lisa-Fatouth. A 10 ans, elle a déjà du caractère la petite, il faut dire qu'elle a de qui tenir. Et notre Pénélope va devoir tenir son rôle de mère face à cette enfant qui la voit sa maman comme un super héroïne belle et drôle.
Et puis il y a un autre personnage avec lequel nous allons faire connaissance. C'est la vieille Marcelline. Marcelline la sorcière de la pointe. Marcelline est son franc parlé, Marcelline militante écolo-féministe de la première heure et toujours indignée à 80 piges. Toujours à se battre pour que les choses changent. Une femme irrésistible La Marcelline. Une bonne-femme, et une sacré bonne-femme !
Bref le deuxième opus des aventures de Pénélope Cissé tient toutes ses promesses et même mieux. Une nouvelle Fois Martine Nougué se fait l'observatrice de ses contemporains, elle contemple la marche du monde. Elle est, telle Marcelline ( Et là je sais qu'elle ne m'en voudra pas de cette comparaison), aux aguets de petits déraillements de notre société, des petits égoïsmes, des manquements des uns et des autres. Aussi à travers le petit trou de la lorgnette, elle regarde, montre et parle de sujets universels. Et ses fictions dénoncent le patriarcat, les violences faites au femmes, le profit à tout prix au dépend de l'humain mais aussi de la nature, les médias et la société spectacle, notre rapport à la justice et à la vérité. Et tout cela de façon enjoué, à travers une histoire jubilatoire, avec des personnages haut en couleurs parfaitement campés. Des dialogues taillés au couteau, où on se surprends à les lire avec l'accent de ce sud déjà un peu à l'ouest. Si, si je vous assure, en lisant les phrases de Martine, j'avais les dans la tête les mots qui chantaient.
Je vous avez prévenus, la lecture de ce titre, le vrai faux et même pire, est jouissive.
Donc pas d'excuses possibles, vous devais lire Martine Nougué.
Et si vous ne la connaissez pas encore, découvrez son premier roman, Les belges reconnaissants
Lien : https://collectifpolar.com/
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Autant vous dire que ce livre je l'ai dévoré! Parce que quand on a lu le premier ( les belges reconnaissants) , on a qu'une envie, celle de découvrir la deuxième enquête du capitaine Pénélope Cissé !

Martine Nougué nous emmène sur la lagune de Thau, là où se cultivent des huîtres savoureuses, tout prés de la ville de Sète. Et plus particulièrement dans le quartier de la pointe, microcosme peuplé de personnages hauts en couleur mais aussi peu recommandables.
Il y a Marcelline, dont les 80 printemps n'ont rien enlevé à sa verve féministe, toujours prompte à défendre les femmes, ici plutôt malmenées. La lagune n'est pas tendres avec elles, milieu d'hommes peu enclin à céder du terrain à ces femmes entreprenantes. Et puis il y a le bistrotier de la pointe, Armand, et Jocelyn le plus gros producteur d'huîtres de lagune, qui disparaissent, suivi par Guidoni, petit malfrat sans grande envergure. Trois pourritures que personne n'est pressé de retrouver.
A part Pénélope bien sur, c'est son boulot. Et elle va chercher, fouiner, interroger jusqu'à soulever non pas un lièvre mais une coquille d'huître au parfum de LSD.

Martine Nougué nous balade, et ça sent plutôt mauvais du coté de la pointe, entre la malaïgue, les chats fous, des pluies étranges de pelotes de filaments. Des théories bizarres surgissent, plus alarmistes les unes que les autres. Et le vrai du faux dans tout ça ? Encore pire que ce qu'on pouvait imaginer!

Une autre enquête donc, tout à fait passionnante, où j'ai retrouvé avec grand plaisir Pénélope, Luigi son ami bouquiniste et épicurien ( ah le gout de seiche à la rouille, de la parillada ! ) , Lisa- Fatouh sa fille venue du Sénégal, et Marcelline bien sur.

Une écriture qui se déguste, qui sent bon, où l'humour se glisse avec aisance ( fameuses les premières pages ! ) et une intrigue captivante.
Vous l'avez compris, j'aime, et quand j'aime je le dis.




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A parfois vouloir trop en faire, certains auteurs perdent une partie de la crédibilité de leur récit. L'emprunté prend le pas sur la réalité et la projection devient alors impossible.

Ho, nul besoin de se projeter systématiquement dans une histoire, cela anéantirait toutes les chances de certaines mais il est parfois intéressant de réussir, par empathie, à se glisser momentanément dans la peau de quelques personnages et de pouvoir, l'espace d'un instant, s'imaginer autre et différent. C'est la magie de la lecture et cela fait appel au talent de l'ecrivain.

Le vrai du roman de Martine Nougué prend le pas sur le faux de l'histoire qui est contée et malgré les 240 petites pages de ce court récit, l'auteure réussit à y insuffler la vie et à proposer une galerie de personnalités assez savoureuses , bien dessinées, presque « réelles ».

Sous des allures désinvoltes et une écriture un brin naïve, Martine Nougué fait pourtant preuve d'un réalisme certain. le racisme se cache derrière la légèreté de certains dialogues. L'acceptation de l'autre se voile sous une enquête qui pourrait sembler n'avoir ni queue ni tête et qui, pourtant, s'assoit sur quelques faits réels surprenants et ignorés ( ou oubliés) du grand public.

Ajoutons à cela les questionnements d'une mère et la place difficile d'une femme dans un univers presque exclusivement masculin et l'on s'aperçoit que Martine Nougué à savamment mélangé des thèmes extrêmement différents dans un format très court. Exploit, s'il en est car l'intrigue n'est en rien oubliée et quand bien même le final pourrait paraître par trop simpliste et (trop?) rapidement mis sur le papier, voilà un roman qui se lit presque comme une récréation et qui apporte un souffle de mistral et une légèreté méridionale des plus rafraîchissants.

« le vrai du faux et même pire » est un second roman qui mérite la découverte du style de cette auteure bien ancrée dans son terroir. Elle y met ce qu'elle connaît et ce qu'elle sait mais aussi ce qu'elle devine derrière les individus. Nul besoin de lire le premier opus pour en apprécier toutes les subtilités car la vie des personnages qui sont récurrents y est retracée de façon intelligente et intelligible.

Il y a un petit air de poésie dans la prose de Martine Nougué. Ce petit « je ne sais quoi » qui peut transformer une histoire somme toute assez banale en prose séduisante et des plus agréables à lire. Un léger ton contemplatif et bienveillant d'une auteure en devenir.
Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
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Seth - Bassin de Thau - Trois figures locales ont disparu.N'étant pas des enfants de choeur, la faune locale n'est pas trop attristée.Néanmoins, là où les habitants commencent à paniquer, c'est quand se produisent des événements inattendus: une nuée de chats agressifs, des odeurs infectes, des filaments venus d'on ne sait où.....
Le capitaine Cissé est chargée de l'enquête.
Voilà un roman qui sent bon l'iode et l'accent du sud, peuchère!
Avec sa plume incisive, Martine Nougué nous fait découvrir la région avec les dialogues haut-en-couleur des personnages du cru (un vrai régal).
L'enquête est surprenante entre les suppositions tarabiscotées, les faits probables etc...
J'ai beaucoup aimé Pénélope Cissé, femme de caractère. Pas évident dans un microcosme macho d'être femme de couleur, flic et mère célibataire dont la fille a, elle aussi, un caractère bien trempé.
Vous l'aurez compris, j'ai passé un très bon moment avec ce polar "du terroir".
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
– T’es cette flic amie de Luigui, hein ? La mère de la petite Noire ? Viens à l’intérieur, y fait plus frais, y’a moins de monde et j’ai à te causer, lui lança-t-elle sans plus de formalités.
– Vous semblez être chez vous, ici ? contata la policière.
– Oui, je suis partout chez moi, la Pointe. Et d’ici, dans ce bar, je veille au grain…T’en veux ? lui demanda-telle en saisissant la bouteille.
– Qu’est ce que c’est ?
– Tisane de thym. Avec du citron. C’est bon pour les bronches, et c’est bon tout court. Bon on va pas tourner autour pendant vingt ans, reprit Marcelline après avoir rempli les verres et commencé à se rouler une cigarette. Je sais que tu recherches les trois types qu’ont disparu. Luigi me l’a dit.
– Pas tout à fait, non… Je me renseigne juste. On a pas ouvert d’enquëte : Il n’y a ni plainte ni signalement de disparition.
– Ben y’en aura pas. Et c’est pas plus mal.
…/…
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Le quai encore si calme quelques instants auparavant était devenu un champ de bataille en proie à la furie : des chats, des dizaines de chats agressifs sautaient des toits alentour. Ils se ruaient sur les consommateurs, griffant et mordant les visages, semant la terreur parmi les gens tétanisés par la soudaine attaque. Il en sortait de partout, des toits, des ruelles, des barques amarrées, et tous se jetaient en crachant sur la petite foule, bondissant sur les gens qu’ils lacéraient, de plus en plus excités par le sang des premières blessures […] La terrasse n’était plus qu’une clameur terrorisée s’élevant au milieu des tables renversées par les fuyards et des verres brisés qui jonchaient le quai.
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