Chacun sait que les contes pour enfants ont pour la plupart des significations profondes, pédagogiques, philosophiques, voire politiques et vont bien au-delà du gentil propos qu'ils semblent offrir.
Ceux que nous propose aujourd'hui
Nicole Tersis, spécialiste de recherche en linguistique pour le CNRS pour les langues zarma du Niger et inuit du Groenland, ne démentiront pas cette affirmation.
L'édition ici proposée par
L Harmattan est bilingue français-zarma. Cela pourrait n'intéresser qu'un nombre restreint de spécialistes ou locuteurs du zarma, en fait, il n'est pas inintéressant d'observer l'écrit de cette langue et même d'essayer de la lire à l'oral. Chacun sera sensible à tel ou tel aspect musical du zarma. Bien entendu, on aimerait pouvoir l'entendre dans la bouche d'un natif.
Pour revenir aux contes, ils abordent plusieurs sujets sérieux ; que se passe-t-il, petit enfant du Niger, si tu es vantard, si tu cèdes à la peur, à la jalousie ? Si tu exagères beaucoup dans tes pratiques ?
Leçons éducatives universelles mises en scène via des animaux et des humains emblématiques.
De la Hyène aux dents acérées et à l'appétit glouton ou du Lièvre futé, agile et réfléchi, qui va remporter le défi pour s'emparer de tout l'or recelé par le ventre du Baobab ? La soif de richesse et de pouvoir, associée à un manque de discernement, n'engendre pas forcément la victoire...Surtout si en face, il y a courage, persévérance et sens de la mesure.
Et quand une douce jeune fille reçoit les déclarations d'amour de tous les animaux pour finir par se laisser séduire par un redouté génie de la nature, pourtant astucieux et généreux, qui peut affirmer qu'elle a fait le bon choix ?
Choisir son chemin n'est pas chose aisée.
La femme est très présente dans ce recueil, objet de convoitise mais aussi futée, ambitieuse, envieuse, maîtresse de ses choix.
Quelques illustrations viennent orner les pages, malheureusement en noir et blanc (problème de coût, sans doute) et la voix du conteur nous charme et nous interpelle, « Voici mon conte ! Voici mon conte ! », nous transporte dans ces soirées africaines où tout se tait pour écouter, rassemblés, la voix de la culture immémoriale.
Merci à
Nicole Tersis, scientifique, traductrice, pour ce partage.