Et si je suis sidéré, si j’écris sur la sidération qui est la mienne, c’est pour dire ceci : que j’attends que le temps devienne souverain où je demeurerai dans la beauté des choses, y ayant demeuré, l’ayant connue comme le règne dont procède et auquel se rendra, déposant les armes d’un beau combat vain, mon être.
Toi qui va demeurer dans la beauté des choses, y demeurer enfin
Y demeurer enfin depuis la fin d’une vie belle d’arrachement libre
(Emmanuel Tugny)
La rampe simple piquée de rouille sous les couches de peinture.
Le vent dans les rayures bleues des parasols : tout est immobile sinon le souffle vers la mer.
Un hôtel sur la plage à l’arrière saison comment il est ancré on pense à une tortue vieille. En vigile du monde.
(Jeremy Liron)
Juliette pense béton pense terrasse bétonnée sous treille à claire voie – dessous la lumière bouge comme les abeilles – longtemps de ça : grand-mère, tartine et siestes obligatoires, Juliette pense bê pense bê bête pense béton pense Juliette pense précisément complicité des bétons entre eux qui communiquent, par capillarité, quelque chose de l’ordre de la télépathie entre terrasse bétonnée et mortier du brise-lames qui restitue Juliette pense bête qui restitue aujourd’hui comme chaleur les mots les sensations que le béton poreux de la terrasse a emmagasiné sous les pas de Juliette petite ces mots
(Juliette Mezenc)
La porte, les deux fenêtres
la géométrie décalée
du fer qui les occulte
« Erbaut 1872 »
la mémoire la seule lampe
le thrène à l’inconnu
qui se penche
et lit
et pleure
(Jean-Yves Fick)