« de par son titre, la thématique qu'il véhicule et le souffle qui le traverse, ce beau texte poétique marque sans aucun doute une date importante dans notre littérature. (...) Rêve d'un monde nouveau où tous les contraires seraient fusionnés en une utopique foire de l'amour fou, où les notions de temps, d'espace, de poids, de race et d'espèce seraient enfin abolies au profit d'une explosion amoureuse, sans raison, sans frontière.» (Robert Giroux, Livres et auteurs québécois, 1973)
«La divagation poétique qu'est le mangeur de neige est absolument foudroyante: j'en ai été terrassé, j'en frissonne encore.» (Gilles Leclerc, Lettre à l'auteur, 1973)
«C'est un livre que j'aime beaucoup, fidèle aux hallucinations, aux visions puissantes de votre premier livre, mais dépouillé de sa candeur et ouvert sur un océan plus vaste de terreurs, de revendications, de révolte. Un chant de guerre et de solitude.» (Marie-Claire Blais, lettre à l'auteur, 1973)
«Ce cri épique qu'est Le mangeur de neige atteint à une intensité à laquelle il est difficile de parvenir et à une beauté dont la violence n'atténue en rien la grandeur. Quelle vision! Quelle série d'éclatants jets de lumière!» (Gilles Boulet, recteur de l'U.Q.T.R., lettre à l'auteur, 23 février 1973)
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«Je veux qu'on me retrouve ici, poing dressé vers le ciel, dans dix mille ans, comme on retrouve un mammouth sous la transparence d'un glacier. Je hurle avec le vent, je tente de saisir le vent du nord avec mes dents. (...) Je suis le vent du nord qui fonce aveuglément, ma peau tannée est une voile et je glisse à une allure vertigineuse sur les patins de mes os. Cette course n'aura pas de fin et je ne serai plus qu'un os immaculé traîné pendant l'éternité par les chiens blancs de la poudrerie. J'ai dans les entrailles un cri qui me dévore et ne sortira pas. Je suis une erreur et je me raye de ce monde.»
...ivre- mort dans mon banc de neige. Voici la mort qui vise avec son long fusil de givre. Non ! je ne veux pas! je ne veux pas! je refuse! j'ai la bouche rivée de verglas et je ne peux pas crier. Je dévale la Côte-des-neiges, péniblement , à la vitesse de la lumière. Que la vitesse de la lumière est lente lorsque l'on fuit la mort.