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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre est avant tout une très belle histoire d'amour entre un père et sa fille.
En 1973, Alysia perd sa mère quand elle a deux ans et se retrouve seule avec son père qui se révèle être homosexuel.
Malgré l'amour que lui porte son père, ce dernier se perd un peu dans le milieu gay de San-Francisco, enchaînant les liaisons et faisant vivre à Alysia une vie de bohème.
Cependant, son père s'est il rendu compte qu'Alysia n'était qu'une petite fille et en occurrence sa fille ? Toujours est-il qu'à un moment elle sent le besoin d'échapper à cette vie qui n'est pas la sienne et qui selon elle aurait dû être tellement différente si sa mère avait survécu à cette accident de voiture.
Alors qu'elle décide d'aller étudier à l'étranger, son père lui révèle sa séropositivité et lui impose de rentrer afin de profiter des derniers moments ensemble. Une fois de plus, Alysia est prise entre deux feux et ne peut que répondre à l'attente de son père occupant dans les derniers mois, le poste à la fois d'infirmière et de presque mère pour ce père devenu trop faible pour s'occuper de lui et de ses affaires littéraires.
Si cette histoire est très émouvante de part l'amour que se porte Steve et Alysia, c'est aussi très dure car on se rend compte que cette gamine a vécu très tôt des choses qui lui n'étaient pas destinées.
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Après la mort de sa femme, en 1973, le poète et militant homosexuel, Steve Abbott part s'installer à San Francisco avec sa fille Alysia. Ils emménagent au coeur de Haight-Ashbury, centre névralgique de la culture hippie. Alysia Abbott revient sur son enfance bohème, faite de lectures de poésie, de soirées entre amis, et soudainement obscurcit par le virus du Sida...

Je ne connaissais absolument pas Steve et Alysia Abbott et c'est chez Cellardoor il y a quelques mois que je les ai rencontrés pour la première fois. Ce n'est pas habituellement le genre de récits vers lequel je me dirige en premier lieu, non pas que ça m'intéresse pas, mais je n'y pense pas forcément, mais en lisant son avis, j'ai vraiment eu envie de le lire à mon tour, et j'ai adoré cette histoire !!
Dans cette autobiographie, il y a deux choses que l'on peut distinguer : l'amour qui unit Alysia à son père, leur relation fusionnelle, et le portrait d'une génération, avec ses fantasmes, ses réalités et ses difficultés. Les deux sont indissociables et prennent vie au coeur de Fairyland.

Fairyland

Alysia Abbott va nous raconter son histoire, de ses premiers souvenirs jusqu'au décès de son père, un récit pudique, sans concession, et écrit avec beaucoup d'honnêteté. En effet, il faut beaucoup d'intelligence pour écrire une histoire si forte, tout en gardant l'objectivité des personnages. Il aurait été facile pour Alysia Abbott d'arranger la réalité, de dépeindre les faits où elle aurait été à son avantage, mais elle ne tombe jamais dans cette facilité et offre un récit sincère et bouleversant. Les deux héros, Alysia et son père, sont réellement dépeints avec beaucoup de lucidité, ce qui fait qu'on les aime encore plus malgré leurs défauts ou les erreurs qu'ils ont pu commettre. Il faut également beaucoup de force pour raconter cet amour si spécial, si fusionnel, qui lie Alysia et son père, c'est quelque chose de très fort et d'incroyablement intime qu'Alysia offre aux lecteurs et tellement bien écrit...
Alysia Abbott ne travestit pas la réalité et parle des moments de bonheur, comme des moments de douleur, décrit avec justesse la complexité des relations parent/enfant, cette complexité qui fait qu'on aime au-delà de tout mais qui admet pourtant, par moments, la colère ou la honte - "La majeure partie de ces six derniers mois, j'aurais préféré ne pas avoir Alysia. Je n'ai aucune intimité à la maison, j'ai l'impression qu'elle interfère avec toute potentielle relation amoureuse […] Douze ans que je l'élève tout seul et je suis épuisé […] Et ensuite je me sens coupable. Je l'aime et très souvent j'aime passer du temps avec elle. Peut-être est-ce l'unique relation de ma vie, et la plus réussie."

En plus de cette relation, Alysia Abbott nous plonge dans une époque désormais révolue, celle des années 60/70, des années hippie, où soufflait un vent nouveau de liberté. Après leur déménagement, le couple s'installe à San Francisco, vivier d'artistes, ville à part, ville d'écrivains, d'homosexuels, le San Francisco d'Harvey Milk et d'une importante et solide communauté gay dans laquelle Alysia va évoluer. On va découvrir cette ville, ce quartier si joyeux, si hors du temps, où la vie d'Alysia était rythmée par des ateliers d'écritures, des festivals, des conférences littéraires, des lectures publiques, par des soirées, des rencontres, toute une vie foisonnante. Une vie peu à peu entachée par l'arrivée du Sida, l'incompréhension de cette nouvelle maladie, le manque de soins, de compassion, le déni un peu, c'est à la fois très intéressant et totalement bouleversant.

Fairyland est un livre beau, poétique, empreint de libertés et de tendresse, un livre qu'on aime, un livre que j'ai envie de relire alors que j'en parle ici, un livre sublime et subtil !
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Profondément émue par le portrait de ce père veuf, gay et poète à Sans Francisco antre les années 70 et 90.

Il y a les doutes et les angoisses, il y a l'amour et le partage, des moments de tristesse et de joie entre cette fille et son père, deux personnes/personnages touchants et sensibles qui n'hésitent jamais à se dire les choses en face.

Il y a aussi de la poésie, la beat generation, San Francisco et ses artistes, l'arrivée du sida, un gouvernement qui ne fait pas son devoir en matière d'information ou de prévention, il y a toute une génération condamnée et des amis qui partent.

Mais il y a la vie, les souvenirs, la trace que les gens aimés nous laissent et ce que l'on en retient...

Magnifique hommage, témoignage, lettre d'amour à ce père trop tôt parti.
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Un récit qui m'a marquée. Lu dans le cadre d'un cercle de lecture. Très intéressant, passionnant même, à divers titres.

Humain: comment un homme seul, (veuf), et gay, vivant dans le San Francisco des années 70, 80 et 90, va s'y prendre pour élever sa fille. Il reste tout de même à Alysia ses grands-parents paternels. Et une galaxie d'amis de son père. Et ses propres amies. Éduquer un ou des enfants est, pendant longtemps, une école d'oubli de soi. Et quand on est seul, il faut en plus, assumer tous les rôles, être les deux parents, veiller au bien être de l'enfant, traverser la crise de l'adolescence, donner des avis judicieux. Certaines lettres de steve Abbott à sa fille sont des lettres qu'on voudrait bien avoir reçues de ses parents.

Culturel: le San Francisco littéraire, artistique de ces mêmes années est mal connu, en Europe, or, la vie culturelle y a été extrêmement foisonnante et Steve Abbott en a été un membre extrêmement actif. Également sur le plan politique (cfr. Les circonstances de l'assassinat de Harvey Milk.) San Francisco semble avoir toujours été une ville un peu différente d'autres mégalopoles américaines, elle a une école d'art réputée, le San Francisco Art Institute qui a été un vivier de grands talents. Et c'est aussi une ville universitaire. Comme je m'intéresse particulièrement à cet aspect-là de la ville et de son histoire, j'ai été passionnée par cet ouvrage.

Malheureusement, quand Alysia Abbott est devenue adulte, l'épidémie de sida faisait déjà des ravages, et des poètes et personnalités brillantes en ont évidemment été victimes - avant le père d'Alysia. Elle raconte le quartier où elle a vécu qui s'est vidé, entraînant de l'insécurité, mais elle dit aussi les nombreuses initiatives solidaires qui ont vu le jour.

Et comment ne pas faire le parallèle avec ce que nous avons connu en Europe... cette partie du récit m'a fait me souvenir des amis que mon entourage et moi avons perdu... à la même époque, entre 1987 et 1994... voire plus. Et tout ce que j'ai pu observer, le silence, face à une maladie inconnue, mais aussi les manifestations de sympathie, qui tombaient sous le sens, pour certaines personnes, les jugements, mais aussi l'activisme et une lente évolution dans le regard et les lois de la société...

À lire sans hésiter.
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Magnifique oeuvre autobiographique. Fairyland, c'est l'histoire bouleversante d'un père poète, militant pour la cause gay, et de sa fille Alysia, qui retranscrit non pas son histoire mais leur histoire. Un amour inconditionnel envers son père, souvent absent, souvent maladroit ou tout simplement trop décalé pour elle.
Fairyland est cependant un voyage à travers les années 70-80 dans le quartier de Castro, un cocon de bohèmes et de créativité. On se perd dans le Golden Gate Bridge ainsi que leur petit deux pièces dans le Haight et on voit mûrir les réflexions d'Alysia ainsi que sa volonté d'avoir sa vie à elle.
Fairyland est une bouffée d'air frais, un récit emprunt d'énergie
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