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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Fairyland ou ce cocon délicieux de libertés et d'émancipations sociales, culturelles, politiques et sexuelles que furent les années 60/70. Fairyland ou le quartier du Castro de San Francisco, un enclos fabuleux d'artistes et de bohèmes en tout genre, uniquement préoccupés d'art et de créativité. Fairyland ou cette bulle protégée d'amour filial, celui d'un père, Steeve Abbott, pour sa fille, Alysia. Son unique amour, son grand amour, sa seule compagne de vie. Fairyland ou l'amour inconditionnel d'une fille pour son père, poète fantasque et homosexuel, ardent militant de la cause gay, père dévoué et maladroit, amant souvent déçu, ami sincère et loyal.

Fairyland est tout cela à la fois ; une ode d'amour, que dis-je, une bourrasque d'émotions, une déclaration d'amour faite par Alysia à son père tant aimé et regretté, comme beaucoup mort du SIDA, trop tôt, trop jeune. Alysia Abbott nous raconte cet homme, ce père, ce poète, cet amant, nous dévoilant ces 20 années passées avec celui qui aura tout sacrifié pour elle et tenté de trouver sa place d'artiste et de père, binôme souvent délicat. Elle nous raconte les années de vache maigre, les désillusions, le regard des autres, son rapport à l'homosexualité de son père mais aussi son rapport à l'art, fillette très jeune adepte des lectures poétiques où qui le voulait venait déclamer ses vers et son mode de vie à la face du public. Un cocon intellectuel fait d'émulations esthétiques parfois étranges, mais qui ont façonné la jeune fille puis la femme adulte qu'elle est à plus de 40 ans.

Fairyland c'est aussi l'éveil d'une jeune fille vers l'âge ingrat de l'adolescence, puis la découverte des si vastes possibilités offertes à une femme talentueuse et passionnée. Alysia Abbott nous livre sa confession : comment elle a pu aimer mais détester tout à la fois son père, comment il est possible d'admirer mais également d'avoir honte de ceux qui nous aiment sans condition, d'être dur et tendre coup sur coup. Comment l'envie d'être près des nôtres peut être supplantée en un quart de seconde par le désir ardent de s'enfuir. Comment Alysia Abbott a soutenu son père dans la maladie mais n'a pas compris que cela impliquait de mourir, déterminée à faire la sourde oreille face à l'inévitable.

Magnifique, magistral, quel livre ! Tout en pudeur et retenue, sans faux semblants ni langue de bois, c'est un roman d'une intensité et sincérité rares, enrichi des photos d'Alysia et son père qui donnent encore plus de profondeur à un récit qui n'en a déjà plus besoin. Sublime roman d'amour filial, c'est un livre à comparer au Livre de ma mère d'Albert Cohen ou encore aux Promesses de l'aube de Romain Gary. Tout est dit.
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La vie d'Alysia Abbott démarre mal, elle a tout juste deux ans quand sa mère se tue dans un accident de voiture les laissant elle et son père seuls au monde. Tellement orphelins d'ailleurs que plus rien ne les retient et qu'ils partent s'installer sur la côte ouest où le père d'Alysia espère prendre un nouveau départ en vivant de l'art poétique qu'il pratique en amateur éclairé tout en laissant derrière lui une bisexualité hésitante pour expérimenter pleinement son homosexualité.

Compliqué de vivre cette vie de bohème et cette sexualité nouvellement assumée quand on a en charge une enfant aussi jeune mais Steve Abbott ne se laisse pas décourager et voit sa fille comme une chance, la seule personne qu'il sera capable d'aimer à jamais et décide d'en faire la complice de sa vie – toute sa vie – où qu'il aille il l'emmène, quoiqu'il fasse il la tient au courant, n'ayant aucun secret ni honte sur la vie qu'il mène. Alysia n'est à ses yeux plus simplement une fillette mais une confidente, la seule personne qui le connaitrait assez pour le comprendre et qui malgré cela, l'aimerait tout de même.

Voilà de quoi est fait Fairyland : de souvenirs qui reviennent en mémoire d'une Alysia Abbott, adulte cette fois quand elle vide la maison de son père décédé du sida et trie ses papiers. Elle revisite sa jeunesse à travers les journaux intimes que Steve tenait scrupuleusement, se souvient des garçons qu'elle découvrait le matin dans le lit de son père et qu'elle considérait souvent comme ses propres amis et, dans la foulée, met à jour des vérités qui avaient été par le passé pas mal édulcorées (notamment sur la mort de sa mère, accident de voiture oui mais dans des circonstances dont elle n'aurait jamais douté, et pourtant, son père lui racontant absolument tout c'est dire si ce coup-ci, pour lui cacher une partie des faits, la réalité était graveleuse).
De notre côté, on en profite pour visiter le San Francisco des années 70-80 qu'Alysia Abbott, grâce à moult détails et anecdotes, nous rend aussi vivant que si on s'y promenait de nos jours, entre Haight Ashbury et le plus que mythique Castro, l'émergence du sida, les gays qui n'y croient pas encore et tombent comme des mouches, le militantisme, l'ascension tourbillonnante d'Harvey Milk et son tragique épilogue, les rencontres avec Allen Ginsberg...
En bref, Fairyland c'est une histoire de vie, d'espérance, de tristesse, de joie, de création et de perte mais avant tout c'est une histoire d'amour sans faille d'un père pour sa fille et – l'adolescence étant ce qu'elle est, même si elle n'a pas toujours hésité à le rejeter lui et ses moeurs qui parfois lui faisaient honte – aussi une histoire d'amour indéfectible d'une fille pour son père, différent des paternels plus ordinaires mais peut-être grâce à ça, aux difficultés rencontrées tout au long de la route, plus aimant. Oui, peut-être.
Un livre en forme d'album de souvenirs comme un cri du coeur, une déclaration d'amour ultime d'une fille unique pour son père qui, malgré ses erreurs de jugement et ses défaillances a tenté de faire du mieux qu'il pouvait avec ce qu'il avait et tout compte fait, y a réussi, largement.
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J ai adoré ce roman autobiographique .
Alyssia-Rebeccah naît en pleine période « flower power',milieu des années soixante en Californie ,de très jeunes parents hippies ..
Le papa ,hippie barbu et gay (mais pas encore tout à fait sorti du placard à ce moment là ) et la maman ,ouverte à toute expérience anticonformiste, sont touchants de sincérité dans leur désir de se reconstruire un monde doux ,sans préjugés ,loin des impératifs de la société de consommation ,un monde plus fraternel ,plus proche de la nature ,un univers ouvert...bref immergés dans ce que l'on qualifierait chez nous d' «  idéaux de mai 68 »
- pas besoin de faire un dessin à tout ceux qui ,comme moi ,on le même âge qu ‘Alyssia-
La maman décède dans un accident de voiture et la jeune Alyssia est élévée par un père célibataire et ouvertement gay dans le San Francisco de la révolution sexuelle ,des trips sous substances diverses et d Harvey Milk...
Quelques références littéraires qui peuvent être obscures aux européens non initiés pourraient égarer ,mais passez outre ,ce roman est une vraie perle .
Alyssia est touchante et sincère et n'essaie pas de nous embobiner dans un compte de fées sirupeux :en effet,être la fille unique d un père gay dans un univers peuplés d originaux baba -cool et bohème et d artistes presque tous de sexe masculin ,n était pas un chemin de roses !
Ne zappez pas la fin ,émouvante et sans fards .
Une relation père -fille très forte qui met en lumière ,si c était encore nécéssaire ,que pour se construire ,un enfant a surtout besoin d amour ,de sécurité et d affection et non d un couple de parents à tout prix ‘straight » et traditionnels .
L univers du livre semblait fait sur mesure pour Sofia Coppola qui l à adapté au cinéma.
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Alysia Abbott est la fille de Steve Abbott, écrivain et militant homosexuel, auprès de qui elle a grandi dans le San Francisco des années 1970. C'est en découvrant les carnets de son père après sa mort qu'elle a décidé de lui rendre hommage en racontant leur histoire. C'est un bel hommage, sincère, qui ne cache rien des difficultés pour un père célibataire d'élever un enfant, et encore plus d'avoir une vie professionnelle ou personnelle.
Surtout, c'est un portrait du San Francisco de ces années-là, et du quartier de Haight Ashbury dans ces années bouillonnantes sur le plan culturel, de l'arrivée du sida et de sa litanie de tragédies. Une belle plongée dans le temps en compagnie de gens qui méritent d'être connus.
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Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est la tendresse et la lucidité de son auteur, deux ingrédients indispensables pour offrir un récit à la fois sincère, véridique et objectif. Rien ne m'agace plus dans la vie que les histoires manichéennes. Cela fait bien longtemps que je ne crois plus que les méchants sont toujours méchants et que les gentils sont gentils en toutes occasions. Je trouve les défauts et les contradictions plus intéressants que les qualités.

Plusieurs décennies après les faits et après la mort de son père, Alysia aurait pu nous dépeindre un quotidien fantasmé, une vie améliorée par la douceur des souvenirs et par la tristesse d'avoir perdu ce papa très aimant et en même temps, délibérément perdu sans son monde d'artiste/poète/homme adulte en quête d'amour.. Quand on est un peu sentimental, c'est parfois agréable d'embellir un peu le passé… non ?

Si on attrape l'histoire dans un autre sens en considérant la vie instable qui a été celle d'Alysia, une vie sans repères, sans règles, sans cadre, une vie où son père brillait souvent par son absence, on aurait pu s'attendre à une sorte de « procès » littéraire. le procès d'un père qui a imposé ses petits amis, ses réunions littéraires jusqu'à pas d'heure, ses déménagements et sa vie bohème-sans-le-sou à une enfant qui s'est souvent sentie : bizarre/seule/décalée/en manque d'attention à une époque où les pères gay n'étaient pas si nombreux à élever leur enfant. du moins, c'est l'impression qu'elle en avait.

Mais non.

Alysia Abbott ne sombre dans aucun de ces travers. Si elle montre avec sincérité (et parfois même avec brutalité) les vices, les défauts et les erreurs d'un homme qui était parfois perdu, irascible, vulnérable, drogué à une époque et égoïste, elle démontre aussi qu'il a toujours tout fait pour conserver son enfant à ses côtés. Qui n'a jamais eu envie d'être autant aimé par un de ses parents, avec bienveillance et sans conditions ?

Je parlais plus haut d'objectivité et c'est justement avec objectivité qu'Alysia se met elle même en scène. de ses peines d'enfance à ses émois de jeune femme, elle se livre avec sincérité mais toujours avec une extrême pudeur. Au cours de ses histoires, de ses moments de vie, elle ne tend jamais le bâton pour se faire battre mais elle n'hésite JAMAIS à mettre en avant ses propres faiblesses et surtout, sa propre intolérance face à un père à la personnalité excentrique. Surtout au moment de son adolescence.

Mais Fairyland, c'est également le portrait d'une génération, un monde littéraire et d'une communauté gay. Nous sommes dans le San Francisco d'Harvey Milk… Forcément, c'est passionnant ! L'auteur nous dépeint parfaitement l'effervescence de cette époque tandis que les références aux oeuvres et aux actions de son père prouvent l'implication politique d'un homme qui aura constamment lutté pour les droits des homosexuels.

Je n'ai pas été particulièrement sensible à la poésie de Steve Abbott, dont nous avons certains extraits mais j'ai beaucoup aimé les quelques dessins qu'Alysia nous livre. J'ai surtout eu un gros coup de coeur pour les extraits de son journal intime qui révèlent un homme parfois torturé, tiraillé entre son désir d'indépendance et son besoin d'offrir une belle vie à sa fille (un temps, il a même essayé de reconstruire une famille factice en vivant avec une inconnue et l'enfant de cette dernière).

Steve Abbott est CONSTAMMENT au coeur du récit. C'est Alysia qui nous parle de lui mais à bien des égards, le roman semble avoir été écrit à quatre mains.

La dernière partie de l'oeuvre parle également de la montée du sida aux États-Unis et évidemment, dans la ville de San Francisco où la communauté gay était très importante. La père d'Alysia n'y échappera pas. Jamais pleurnichard ou triste, le livre nous parle d'une hécatombe mais également de la fin d'une époque bénie, de cette fameuse « féérie » qu'Alysia et son père auront connu dans leur quartier populaire. le San Francisco des années 70 a disparu mais ce genre de témoignages nous permet d'y faire un voyage agréable et passionnant.

Fairyland est une fantastique plongée au coeur du San Francisco gay/littéraire des années 70. Mais pas que. Car dans la dernière partie, nous suivrons également Alysia à New York et même en France. J'ai adoré suivre l'évolution de ce père et de sa fille et j'ai trouvé leur histoire et leurs rapports vraiment très émouvants. J'ai souvent eu les larmes aux yeux en lisant les lettres de Steve Abbott mais j'ai également été très touchée par les mots d'Alysia, par son écriture « sensitive » et tellement parlante. Ce livre m'a bouleversée et va me suivre longtemps. J'ai hâte de voir ce que Sofia Coppola va en faire…
Lien : http://cellardoor.fr/critiqu..
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Je ne vais pas trop m'étendre. J'ai a-do-ré.
On suit Steve et Alysia pendant une vingtaine d'année. le décès de la mère, San Francisco, la vie de bohème, l'école primaire, la crise d'ado de la fille, l'évolution artistique du père, les études entre NY et Paris et .... l'arrivée du SIDA.
Mais ce livre est avant tout le récit d'une magnifique relation père-fille. Malgré des périodes un peu tendues, ces deux là forment un tout. Leur amour est inconditionnel.
Je dois bien admettre que j'ai versé ma petite larme à la fin.

Lien : http://le-club-des-incorrigi..
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Il y a des lectures qui envoutent. Ce livre est un hommage d'une fille à son père, portée par l'admiration et le respect. Tout dépeint une époque, une société. le regard des autres sur sa cellule familiale atypique, différente et tout ce que cela lui a permis de vivre, de développer et de grandir sans occulter la dureté et les épreuves. Un regard empli de tendresse, de force, de bienveillance et bien sûr, d'amour.
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A la mort de sa mère, la petite Alysia âgée de 2 ans se retrouve sous la responsabilité de son père, Steve Abbott, poète bohème et homosexuel. Tous deux partent s'installer à San Francisco où l'on suit leur épopée difficile, d'abord dans l'exaltation des années 1970, puis la noirceur surjouée des années 1980 marquées par la New Wave, et enfin des années 1990 qui sont aussi les années sida. San Francisco et plus particulièrement le Haight forment le décor magique et fascinant de ce récit intime, profondément enraciné dans l'identité de la cité californienne et dans l'esprit d'une époque mythique.

C'est un condensé d'émotions que nous livre ici Alysia Abbott, nous faisant revivre son amour véritable pour son père, mais aussi leurs moments les plus durs, l'insouciance et l'incompréhension de l'enfance, la colère de l'adolescence. Sans complaisance ni pour lui ni pour elle, elle retrace les souffrances et les joies de sa différence, en tant que seule enfant au milieu d'un cercle d'hommes s'aimant entre eux, dans une Amérique encore fortement homophobe. Sa difficulté à trouver son identité mais aussi le bonheur de se sentir spéciale et unique, enveloppée dans une relation fusionnelle avec cet homme de génie qu'est Steve Abbott.

Puis vient l'épidémie, terrible et effrayante parce que vécue de l'intérieur : le déni face au sida tant qu'il n'est pas encore "déclaré", les amis et les proches qui sont emportés les uns après les autres, la honte de s'avouer malade et la mort qui vient dans la solitude et la misère, la lente dégénérescence du corps et de l'esprit. On ne peut que partager la colère d'Alysia, quand on sait que seulement quelques années plus tard le sida cessera d'être considéré uniquement comme une maladie de déviants et ne sera plus systématiquement mortel. Combien d'années auraient été gagnées sans les a priori homophobes qui ont conduit les pouvoirs publics à fermer les yeux ?

Je ne suis pas spécialement fan du genre autofiction, mais ici j'ai été emportée dès les premières lignes par cette histoire à la fois tendre et dure, révoltante et magnifique. On est pris aux tripes et on ne lâche pas le livre avant la dernière page. Dans la dernière partie du livre, j'ai revécu la stupeur et la nausée ressenties en me promenant dans le mémorial du sida au Golden Gate Park, où la beauté et le calme paisible de la végétation côtoient le fantôme d'un drame d'une ampleur qu'on parvient à peine à imaginer.
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J'ai eu envie de lire ce livre suite à la vidéo de Floflyy pour le #loveislovereadingchallenge. Je ne pensais pas le sortir aussi vite mais je me suis dis que même si le challenge s'étendait sur 3 mois, j'avais quand même envie de terminer le mois de la pride avec une lecture #LGBTQIAP+ et celui là était parfait, pas trop long donc nickel pour être lu sur 2 jours.

De quoi ça parle ? « En 1973, après la mort de sa femme, Steve Abbott, écrivain et militant homosexuel, déménage à San Francisco. Avec sa fille de deux ans, Alysia, il s'installe dans le quartier de Haight-Ashbury, le centre névralgique de la culture hippie. Là où Joan Baez a pris le micro dix ans plus tôt pour appeler à lutter contre la censure et en faveur de la liberté d'expression. Là où les représentants officiels de la Beat Generation - William Burroughs, Jack Kerouac, Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Neal Cassady - annoncèrent l'avènement de la révolution psychédélique. Steve Abbott découvre une ville en pleine effervescence dans laquelle la communauté gay se bat pour ses droits, il rejoint la scène littéraire de l'époque et fréquente cette génération de jeunes gens bien décidés à tout vivre, tout expérimenter. Commence pour le duo père-fille une vie de bohème, ponctuée de déménagements, de fêtes et de lectures de poésie à l'arrière des librairies. Alysia Abbott revient sur les aventures de son enfance alors que le virus du sida ronge peu à peu la ville.»


Que dire de ce roman à part WAOU ? Vraiment j'ai adoré ! Alysia Abbott nous raconte son père le poète Steve Abbott à travers les 400 pages de ce roman.
Alysia est née à Atlanta en pleine révolution sexuelle, d'une mère ouverte à toutes les expériences et d'un père gay ou plutôt bi à ce moment-là qui ne se sentait pas forcément la fibre paternelle. Seulement voilà, Alysia se retrouve orpheline de mère à 2 ans et son père décide de l'élever seul. Il part à San Francisco et sort totalement du placard, Alysia nous raconte son enfance et son adolescence dans le milieu queer. Les difficultés à cette époque d'assumer l'homosexualité de son père face à ses amis. Alysia nous dépeint un S.F des années peace and love libéré et insouciant. Elle nous raconte les soirée gay auxquelles elle participe, les lecture de poésie que fait son papa et les premières Pride auxquelles elle assiste et à quel point elle se sent bien dans cette fête des fiertés elle qui a tant de mal à assumer la sexualité de son père. Et on voit au fil des années tout ce que Steve fait pour le bien être de sa fille. L'amour inconditionnel qu'il lui porte, la fierté de ce papa et puis l'amour d'Alysia pour son père. On nous raconte l'arrivée du sida, tout ce qui a changé à cause de ce virus.
Et puis on voit Alysia grandir, s'émanciper de son papa, se raconter, écrire son histoire entre NY et Paris. Elle nous raconte bien tout ce qu'elle n'avait pas vraiment compris à l'époque mais qui lui semble si évident avec les années de recul.
Alysia qui mettra sa vie entre parenthèse pour être avec son père dans ses derniers instants ! La fin est à la foi belle et triste, moi qui suis un peu sensible j'ai versé quelques larmes !
Ce roman est une autobiographie, Alysia se raconte à travers les yeux de son papa, le récit est entrecoupé de quelques lettres d'archives que Steve envoyé à sa fille. La plume d'Alysia Abbott est parfaite, le récit ne souffre d'aucune longueur, c'est fluide et écrit avec beaucoup de sincérité ! Un très bon moment de lecture !

Note 10/10 COUP DE COEUR
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Un livre magnifique, formidable, génial ... j'ai pas de mots pour dire que j'ai adoré ce texte. Tout est dit sur la page de couverture : un papa homosexuel dans les années 70 à SAN FRANCISCO. La fille de Steve Abott raconte l'aventure de son père, poète, éditeur de revues, toujours fauché, mais élevant sa fille aussi dignement que possible tout en vivant sa vie d'homme qui aime d'autres hommes. Un vie de parent isolé (son épouse est morte dans un accident de voiture) dans une ville ouverte et changeante comme l'époque où il arrive avec sa fillette. Alyssia se raconte aussi : l'amour qu'elle porte à son père, sa colère à l'adolescence d'être issu d'un milieu marginal, son désir d'en sortir et sa fierté aujourd'hui d'avoir vécu ces moments à cette époque avec son papa. Ce livre est d'une grande tendresse : ce papa, cet homme peut être fier de sa fille et vice-versa. A lire plus, plus ...
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