Les machines [...] peuvent être plus intelligentes que les hommes. Mais elles n'ont pas de conscience.
- J'ai décidé de m'enfermer dans le seul monde qui ne m'a jamais trahi : celui de la beauté et de la connaissance. Si je n'étais pas empereur, je serais devenu antiquaire et archiviste. Rien n'aurait heurté mon regard par sa laideur et sa médiocrité.
– Les machines sont-elles moins intelligentes que les hommes?
– Les machines, Zelmira, peuvent être plus intelligentes que les hommes. Mais elles n’ont pas de conscience.
– Qu’est-ce que la conscience, Maharal?
Le Maharal se leva et demanda au Golem :
– Joseph, va combattre !
Le Golem se leva et commença à marcher vers la sortie.
– Joseph, reviens !
Le Golem fit demi-tour et revient prendre place à côté de nous
(…)
– Golem ! Sais-tu qui est le Golem?
Le Golem le regarda, l’air vide.
– Voilà la conscience, Zelmira.
-Un miracle ! dit un homme. C'est un miracle !
- Qui parle de miracle ? Seules la réflexion et la prière peuvent infléchir le cours de la vie et transformer le monde en changeant les hommes, rétorqua le Maharal.
Hélas, l'homme n'a pas seulement en lui l'étincelle divine, il a aussi le penchant au mal, c'est ainsi que Dieu nous a faits...
- Qui parle de miracle ? Seules la réflexion et la prière peuvent infléchir le cours de la vie et transformer le monde en changeant les hommes.
Dans la Cabbale, on dit que Dieu s'est retiré du monde lors de la création. Pour que l'homme soit libre. C'est-à-dire libre de choisir le bien et le mal.
- Cessez avec votre Démon ! Je n'y crois plus à ce Démon que vous me brandissez à chaque phrase !
Le temps est venu pour moi de vous dire la vérité. Ne le voyez-vous pas ? Ne le sentez-vous pas ? Je le sais, il est là, je le sens, parmi nous, partout où les machines ont un nom, un nom qui lui ressemble. Partout où les machines entrent dans nos vies en tant que machines pour finir par prendre possession de nous et nous dominer. Ce nom, je suis sûre que vous le connaissez, je l'ai déjà prononcé devant vous, il commence par un G et un O. Comme Golem.
Le Maharal caressa sa barbe et ferma les yeux, comme pour mieux se concentrer. En faisant ce geste, il semblait puiser la sagesse en lui et chaque fois qu'il effleurait son menton, il hochait la tête en se balançant légèrement, comme pour adresser une prière à Dieu afin qu'il l'aide à voir clair. Il ouvrait de temps en temps un œil devant le spectacle de ses disciples qui se querellaient et le refermait, préférant les laisser penser qu'il s'était assoupi. Et puis, tout d'un coup, il sembla sortir de sa rêverie.