Quand la nuit tombe : Lisou

A Paris de nos jours, une vieille dame, Lisou, se souvient de son enfance pendant la guerre quand sa famille a dû quitter sa Lorraine d'origine en 1943 pour l'Indre puis l'Isère pour se mettre à l'abri des persécutions nazies tandis que son frère et sa soeur ainés étaient déjà partis se réfugier en Suisse. Alors que la famille Veil, devenue Veillet, vit isolée à la campagne, les Allemands viennent les arrêter et ne trouvent que Mylaine, la soeur de Lisou, et l'emmènent. Lisou et ses parents se séparent, la fillette allant habiter chez le pasteur Tissot avant de partir tous les 3 pour la Suisse en avril 1944. A la fin de la guerre, les Veil reviennent à Grenoble et recherchent Mylaine qui aurait été déportée. Est-elle encore vivante ?

Je remercie Babelio et la maison d'éditions Delcourt pour m'avoir permis de découvrir ce premier tome d'une série de 2 BD consacrée à la vie d'une famille d'origine juive pendant la Seconde Guerre Mondiale.
J'ai beaucoup apprécié cette BD qui est touchante à lire car c'est une histoire vraie et écrite d'après le point de vue d'une fillette pendant la guerre. On voit les aspects sombres de la guerre mais aussi les joies simples de l'enfance, l'amitié, les rires, les bonheurs quotidiens en famille.
La BD s'articule autour de l'espoir de retrouver la soeur de Lisou, c'est un symbole fort et on espère pour Lisou et ses parents le retour de la jeune fille.
De plus, les dessins assez simples sont réussis, les couleurs utilisées autour des teintes sépia sont jolies ainsi que les grandes illustrations pleine page qui enrichissent l'album. j'ai beaucoup aimé le côté graphique.
J'ai apprécié aussi les informations à la fin de la BD, la postface écrite par le Directeur de la Maison d'Izieu, les explications et photos sur la famille Veil qui donnent encore plus de réalisme à l'histoire et les documents reproduits qui ancrent la BD dans L Histoire.
Je crois qu'une suite est prévue à cet album, je la lirai avec plaisir si je le peux.

Fuir. de la Lorraine à la Suisse, en passant par l'Indre et Grenoble. En ce mois de janvier 2022, Lise Veil dite Lisou, 89 ans, se souvient. Elle avait 6 ans. Comme beaucoup d'autres familles juives, les Veil doivent quitter la zone occupée. de septembre 1943 à mai 1945, elle raconte ces mois de fuite.

Marion Achard a fouillé dans les archives familiales de ses grands-tantes pour écrire ce récit à hauteur d'enfant. C'est le récit de Lisou mais aussi de ses parents, de sa soeur Mylaine, dont elle sera séparée. Un récit qui met en valeur ceux qui ont aidé les familles juives au péril de leur vie et qui montre aussi qu'elles étaient à la merci d'une dénonciation....

Le travail de Toni Galmès est une très jolie découverte. le dessinateur espagnol propose des planches d'une grande humanité avec ses personnages chaleureux et ses couleurs douces. Les pages sont claires, lisibles et il est impossible de ne pas s'attacher à cette jeune fille pleine de vie malgré les épreuves.

Un cahier final; riche en photos et en documents d'époque, ajoute encore en émotion à ce récit intime plein de sensibilité et de pudeur. Voilà une excellente lecture à mettre en toutes les mains, y compris celles des jeunes lecteurs.

Pour compléter le témoignage de ces deux grands-tantes, un deuxième volume consacré à Mylaine, la soeur de Lisou, est prévu !

En 1943, Lisou et sa famille se réfugient près de Grenoble pour échapper aux nazis. Mais en 1944, tout bascule et la petite fille échappe de peu à une rafle grâce au sacrifice de sa grande soeur. Elle vivra alors cachée jusqu'à la fin du conflit et aux retrouvailles avec ses parents. Cette histoire est celle d'une grand-tante de l'autrice, qui la lui a confiée tout en lui disant qu'elle n'avait pas grand intérêt puisqu'elle et sa soeur sont toujours vivantes. Et pourtant ! La guerre se raconte aussi par celles et ceux qui y survivent et peuvent en témoigner. Et c'est avec grâce que Marion Achard raconte l'histoire de Lisou et de sa « chance » d'être tombée sur des personnes qui ont tout fait pour la protéger jusqu'à son retour dans sa famille. J'ai été très touchée par cette histoire, par toute cette douceur qui transparaît dans le personnage, dans la façon de raconter (et ce malgré les horreurs que l'on tente de cacher à la petite fille) et dans les illustrations qui se marient parfaitement avec le récit. de fait, ça rend la BD très accessible à de plus jeunes lecteurs.
Je suis en tous cas désormais très curieuse de lire le récit de Mylaine, la deuxième partie de cette bande dessinée découverte grâce à Babelio et aux éditions Delcourt, merci !

Lise surnommée Lisou est une petite fille vivante de 10 ans qui aime sa famille, ses amis. Tout va bien pour elle jusqu'au moment où les allemands envahissent la France en 1940. Alors elle va devoir fuir avec sa famille. En 43, elle habite une maison pas très luxueuse au dessus de Grenoble, sans eau courante. Sa soeur et son frère ainés sont passés en Suisse. Avec ses parents et sa soeur Mylaine, elle doit se cacher. Pas d'école évidemment. Mais les allemands ont envahi à leur tour cette enclave gérée par les italiens. Alois Bruner a systématisé la recherche des juifs et un soir, ils frappent à la porte de leur maison. Mylaine et Lisou sont seules. Mylaine réagit vite, elle presse sa soeur de sortir prévenir leurs parents sur le chemin de la maison tandis qu'elle brule quelques papiers. Quand Lisou et ses parents reviendront, la jeune fille a disparu et sera déporté en Pologne via Drancy.
Pour Lisou commence une longue fuite séparée de ses parents pendant quelques semaines et qui aboutira à un séjour prolongé en Suisse.
Allié à un graphisme soignée, des dessins légèrement surannés mais précis et joliment colorisés.
Basé sur l'histoire vraie, celle de la famille Veil du futur mari de Simone Veil. Un second tome est prévu qui devrait raconter l'odyssée de Mylaine, déportée ci jeune mais qui en est revenu.
Une documentation complémentaire à la fin de ce tome reprend quelques photos de la famille de Lisou et de ceux qui les ont aidés.
Un très joli album qui allie une histoire forte avec des dessins délicats.

Inspirée de la vie des grands tantes de Marion Achard, « Quand la nuit tombe » est un cycle de BD en deux tomes, dont le deuxième est à paraître.
Ce premier volume s'ouvre sur le récit de Lisou, 91 ans aujourd'hui, et petite dernière d'une famille juive alsacienne, qui a subi, comme tant d'autres, les persécutions nazi pendant la seconde guerre mondiale. On suit, racontée par la fillette de l'époque, la fuite de la famille à travers la France, jusqu'en Isère, où elle se cache dans un chalet isolé.
Les membres de la famille vont être séparés plusieurs fois, et survivre entre pensionnats et planques clandestines, délateurs et bienfaiteurs. Un sort en demi-teintes, avec une fin miraculeusement heureuse, racontée sans pathos et accessible dès 9-10 ans, grâce à une narration à hauteur d'enfant.
Les illustrations sépia, à l'aquarelle, aux douces teintes jaunes et orangées, ne sont pas effrayantes, accueillent rondeurs de l'enfance et petites espiègleries, mais aussi gravité. Sans rien cacher du sort des Juifs, elles accompagnent parfaitement le récit de cette époque, entre insouciance et guerre.
Un beau moment de lecture, classique mais efficace, « habité » par la force du témoignage et le respect que l'on doit à ces derniers héros malgré eux.

Lisou a 89 ans. Sa mémoire s'égare vers ses douloureux souvenirs d'enfance, pendant la guerre.
Lisou a grandi dans une famille juive. du jour au lendemain, son univers s'effondre. Sa famille est contrainte de quitter la Lorraine et l'usine familiale de textile. Elle se réfugie d'abord dans l'Indre, puis à Grenoble.
Au travers de cet album, nous suivons le quotidien de la petite Lisou qui tente, par son insouciance et sa légèreté, de retrouver un semblant de normalité.
Mais la guerre rattrape cette famille. Un jour, la Gestapo frappera à leur porte...

Cet album est une vraie réussite. Il nous conte l'émouvante histoire de la famille Veil et de ses quatre enfants obligés de se cacher pour échapper aux allemands. Par des mots simples, la petite Lisou témoigne du déracinement quand il faut quitter ses attaches, de l'enfermement quand chaque sortie est une prise de risque et de cette peur quotidienne qui peut vous paralyser.
Mais Lisou se raccroche aux jeux d'enfants, à ses camarades de passage qui lui apportent un peu d'amusement et de légèreté.
Les dessins m'ont beaucoup émue. Ils révèlent si bien les émotions si contrastées que doit ressentir Lisou, au cours de son enfance: de l'incompréhension, de la peur mais aussi des moments de joie.

Bref, ce témoignage de la petite Lisou raisonnera longtemps en vous!