En attendant Eden

Certains ont attendu Godot qui n'est jamais arrivé, moi j'attendais Eden et mes émotions ne sont jamais arrivées.

Aussi plat qu'un encéphalogramme d'un éponge de mer morte.

C'est ballot, vous me direz, surtout lorsqu'on lit les différentes chroniques de mes collègues Babéliottes (Babeliens ?) qui ne tarissent pas d'éloge sur le roman.

Pour sortir des sentiers battus, il en sort ! Un soldat parti en Irak qui revient sans ses jambes, brûlé de partout, inconscient, ne pensant plus que 31 kg sur les 100 du départ, en souffrance aux soins palliatifs et c'est son compagnon d'armes, décédé dans l'explosion du véhicule, qui nous raconte son pote, leur engagement, les exercices, la guerre en Irak…

On ne peut pas dire que le roman est mal écrit, loin de là, il y a de la pudeur, de la décence, des interrogations sur le droit d'euthanasie, sur la nécessité de garder un patient dans un tel état en soins palliatifs, sur le fait qu'on a tout tenté pour sauver ce soldat qui ne s'en sortirait jamais et qu'on a laissé mourir un autre à côté, qui lui, aurait pu s'en sortir…

L'auteur nous explique bien aussi le fait que certains soldats sont revenus accros de la guerre et qu'ils ont tout fait pour y retourner, même remanger leur parole, même laisser là sa femme enceinte.

Les personnages sont intéressants, surtout Mary et cette espèce de culpabilité, elle qui reste aux côtés de son mari, un quasi mort, alors qu'elle néglige sa fille et sa mère, toutes deux bien vivantes.

Les récits qui se déroulent durant la guerre sont peu nombreux, mais le peu qu'on en lit nous donne un avant-goût de l'enfer que c'était (comme toutes les guerres, me direz-vous). En ce qui concerne l'armée, l'auteur sait de quoi il parle, il a fait l'Afghanistan et l'Irak.

C'était un roman bourré d'émotions, de pudeur, de non-dits, de confession intimes, de lourds secrets, d'amour, de pardon, de folie, de souffrance et moi je l'ai lu sans ressentir une seule émotion.

Faut-il me piquer, vous pensez ??

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Les horreurs de la guerre ramenées à la maison.

Un soldat est allongé sur un lit d'hôpital depuis 3 ans. Il est inconscient, méconnaissable, maintenu en vie suite aux graves brulures dont il a été victime durant la guerre d'Irak.
Deux personnes l'attendent. Sa femme qui ne l'a jamais abandonné, s'accrochant au peu qui reste de lui. le fantôme de son ami, mort durant la guerre, l'attend dans l'autre vie.

Une lecture courte mais déchirante sur la guerre, les soldats qui la font et les familles qui doivent faire face.

Je me lance toujours dans les romans des éditions Gallmeister avec plaisir, je découvre ainsi la plume d'Elliot Ackerman avec En attendant Eden.

Ce roman est très court, peut-être un peu trop. Il est certes touchant mais pas assez émouvant à mes yeux, c'est une lecture plaisante sans être bouleversante. Je tiens à souligner que ce qui fait la force de ce roman est sûrement son réalisme, on sent que cela sonne juste, que cette histoire d'amour est véritable.

Après j'aurais sûrement aimé des flashbacks plus importants afin de m'attacher aux personnages, des moments plus privilégiés entre les deux protagonistes principaux. Il y a beaucoup de moments où Eden est dans l'effroi, dans l'attente, dans ce moment de conscience/inconscience. Il y a aussi de nombreux secrets dans ce couple qui font qu'on se demande si il aurait tenu envers et contre tout, il y a des non-dits, il y a des secrets mais néanmoins la vérité est que Mary est là auprès d'Eden.

Avec ce livre est aussi traité des sujets très contemporains comme la guerre ou encore la thématique importante de la fin de vie. La continuité absolue des traitements jusqu'au dernier souffle ou mettre fin aux souffrances, mettre fin à tout ? Persister ou laisser partir ? C'est un choix à assumer, à accepter, à vivre.

En définitive, une belle lecture sur l'amour, le sacrifice, la mort. Je suis sûre que je lirai avec plaisir les autres romans de cet écrivain.

En attendant Eden.
Elliot ACKERMAN (traduction Jacques MAILHOS)

En attendant Eden, Mary (sa femme), vient à l'hôpital tous les jours depuis 3 ans.
Depuis que le véhicule militaire de son mari a sauté sur une mine en Irak en tuant ses coéquipiers.
En attendant Eden, Andy (sa petite fille), grandit dans l'appartement des familles de grands brûlés de San Antonio et n'a pour autre horizon que les couloirs de l'hôpital où son père est hospitalisé depuis 3 ans… soit l'âge d'Andy.
En attendant Eden, le narrateur (et coéquipier d'Eden mort lors de l'accident) nous relate la vie d'avant où Eden était un roc pour sa femme et ses hommes.
La vie d'avant où Eden et lui étaient amis, où Eden et Mary voulaient fonder une famille.
La vie d'avant où Mary n'aurait jamais imaginé devoir un jour prendre une décision de vie ou de mort pour son mari inconscient, grand brulé dans un état végétatif…
Décision encore plus difficile à prendre quand un jour Eden montre des signes de compréhension mais que ces signes sont pour le moins terriblement dérangeants.

Un roman bouleversant qui traite autant de la guerre et ses ravages à courte et longue durée.
(tant au niveau physique que psychologique) que la difficulté pour les familles de faire avec l'absence du mari ou du père.
Elliot Ackerman maîtrise parfaitement son sujet puisqu'il a lui même participé en tant que Marine a 5 missions.
Les mots sont justes, les termes médicaux exacts (et pour moi c'est très important surtout dans le domaine de la brûlure qui m'est très familier).
La traduction de Jacques Mailhos rend d'ailleurs toute sa justesse à ce roman.
Certaines ambiances m'ont rappelé « Les choses qu'ils emportaient ».
Elliot Ackerman est un jeune auteur que j'aurai plaisir à lire à nouveau.

Bon allez petit maintenant dis moi c'est quoi cette tendance à se pousser au masochisme quand tu lis un livre avec une si jolie couverture ?

J'en ai aucune idée. J'ai l'empathie qui déraille et je chiale devant des Disney. Alors imagine quand j'ai fini la dernière page d'En attendant Eden.

T'as déjà vu ce super film avec Natalie Portman et Jake Jake Gyllenhaal et Tobey Maguire où c'est l'histoire des gars qu'ont fait la dernière guerre à l'Irak à cause du World Trade Center ? C'était un film chouette tu trouves pas ? parce que c'est un triangle amoureux qui te rend tellement triste que tout ce que tu voudrais pour soigner c'est au moins 20 pots de Ben & Jerry's Brownie.

Bah le roman d'Elliott Ackerman c'est en partie ça et en partie il file dans la tradition de Johnny s'en va-t-en guerre auquel je fais souvent référence à cause que dedans y'a toujours un soldat amputé de partout qui ressemble plus à rien d'humain à l'intérieur comme à l'extérieur mais qui vit encore et qu'on essaye de se mettre à sa place mais que t'en sais rien vraiment et du coup ça te renvoie un peu au malaise du Scaphandre et le Papillon tu vois ?

J'ai les hormones qui déconnent à plein tubes. Genre je voulais aller jusqu'au bout malgré l'embuement dans les yeux et le coeur qui cogne pour te prévenir genre "mais arrête espèce de trou duc". Sauf que tu vois la plume traduite d'Elliott Ackerman bah t'as envie de continuer tellement elle est belle.

Et tu peux pas t'empêcher d'imaginer l'histoire en mettant des visages à la place des personnages mais des visages familiers qui sont de ton entourage par exemple, ce qui rend la lecture encore plus difficile.

C'est un roman qui parle de guerre mais je crois que le message dedans c'est un truc sur l'amour. Sûrement j'aurai pissé dessus quand j'étais petit en me moquant et tout que c'est tous des trous de balle et tout mais là j'm'en suis nourri et j'ai pas du tout envie d'ouvrir mes volets.

Si t'as envie de te faire du mal pour te sentir bien c'est pile l'histoire qu'il te faut. En plus il dure pas longtemps alors vraiment. tu peux y aller. J'espère juste que t'as un truc pour te remonter le moral derrière sinon on peut se rejoindre sur la PS4 pour débriefer dac ?

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Après la lecture de ce roman, j'ai laissé passer un peu de temps, le recul nécessaire afin de ne pas donner un avis en demi teintes !
Le temps ne m'a rien apporté de plus alors je me dis que cela arrive quand on attend trop d'un livre que sa réputation précède…
Eden revient d'Irak moribond, brûlé après que son véhicule militaire a sauté sur une mine, seul survivant mais à quel prix ?
Trois ans plus tard, la situation ne s'est guère améliorée, Mary son épouse le visite chaque jour, avec ou sans Andy, leur petite fille, qu'Eden ne connait pas. Mary s'accroche à la vie …pour deux, pour quoi et pour qui ?
Personne n'arrive à lui faire comprendre que c'est terminé, ni sa mère, ni le personnel médical.
Pourtant, un jour, alors que Mary semble fléchir, lasse et proche de l'abandon quand Gabe, l'infirmier attitré d'Eden semble déceler un signe, un soupçon de communication…
Cette histoire est relatée par l'ami et coéquipier d'Eden, mort dans l'expédition, sorte de fantôme nostalgique, suspendu entre deux mondes, ses révélations prennent formes et nous éclairent sur la vie de Mary et d'Eden, avant, leur amour et leurs fissures, les illusions, l'engagement…
Bien sûr il y a de l'amour dans ce livre, même si en filigrane se profile une histoire de loyauté et de culpabilité, et puis il y a la vie malgré tout, par-dessus de tout et en dépit de tout.
Elle est belle cette histoire mais je crois qu'elle aurait pu être plus belle encore, il m'a manqué deux trois choses pour qu'elle m'emporte. J'ai eu l'impression d'être tenue à distance, la sensation d'une économie d'émotions, le personnage de Mary m'a paru dénué de consistance.
Je n'ai pas vibré, je suis restée au bord du livre et je le regrette car le sujet était intéressant et le questionnement profond et douloureux mais la façon dont il a été traité par l'auteur m'a semblé trop clinique, trop froid.
Néanmoins « en attendant Eden » est un de ces livres qui vous trotte longtemps dans la tête.