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EAN : 9782351782804
384 pages
Gallmeister (03/02/2022)
3.49/5   86 notes
Résumé :
Au cours d'une mission de routine en mer de Chine, la commodore Sarah Hunt repère un chalutier en détresse. Elle décide d'intervenir avec sa flotte de navires de guerre. Un choix dangereux, car les Chinois revendiquent sans relâche leur souveraineté sur ces eaux contestées.

Dans le même temps, un F35 américain surarmé flirte avec l'espace aérien iranien. Mais le pilote, Chris "Wedge" Mitchell, pourtant très expérimenté, perd les commandes et tombe au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre ultra réaliste où, en près de 350 pages, format poche, les auteurs décrivent une escalade en mer de Chine qui débouche sur une guerre nucléaire tactique.
Et en lisant ce roman de légère anticipation politique, dans le contexte actuel, on est un peu rattraper par une sourde inquiétude, alors même que ce roman nous semble fortement plausible.
2034, c'est demain ou presque. On comprend les tenants et les aboutissants de la géopolitique mondiale. Les États-Unis sont dirigés par une femme indépendante des partis démocrate et républicain qui se sont déconsidérés, notamment de par leur collusion avec la Russie. La Chine est encore plus puissante surtout militairement et la question de Taïwan lui brûle le bout des doigt, crispés sur le bouton nucléaire.
C'est en mer de Chine, que l'incident initial a lieu, que la Chine jour le jeu de la provocation contre les Américains avec l'île tant convoité en ligne de mire. Alors que les navires américains tombent dans un piège et sont détruits, l'auto-proclamée première puissance du monde, montre les muscles, mobilise sa flotte du Pacifique et avance vers l'ennemi.
Toutefois les Chinois ont préparé cette confrontation de longue date, maître dans le jeu de go avec une puissance technologique maintenant de leur côté. Les Américains découvrent que leur réseaux informatiques sont fragiles et manipulables.
Dans le même temps, l'Iran, allié providentielle de la Chine a fait prisonnier un pilote américain et capturé un avion dernier cri. le Russie semble aussi vouloir en profiter pour jouer sa partition pendant que les Américains sont occupés ailleurs. Et l'Inde paraît la seule à pouvoir servir d'intermédiaire pour une désescalade.
Mais la tension monte et l'arme nucléaire n'est plus un tabou. Les Américains seront les premiers à l'enfreindre. Les Chinois peuvent donc riposter.
Cette mécanique implacable présentée comme un thriller fait froid dans le dos. Même si les auteurs, anciens marines (dont l'un ancien amiral) ont oublié le rôle que pourrait jouer l'ONU et les Européens (mais l'ont ils oubliés, ou estiment-ils qu'ils n'ont plus une vraie place dans la géopolitique mondiale ?), la montée des périls est percutant de réalisme et prend en compte, le caractère même des élites des nations concernées.
Ce qui fait la force de ce livre, c'est l'incarnation de cette ambiance géopolitique glaçante par des personnages forts et crédibles que l'on suit dans leur déambulations pour provoquer l'escalade ou au contraire, l'éviter. La commodore Sarah Hunt, à la tête de la flotte américaine, présente du début à la fin pour obéir à des ordres qui parfois la met mal à l'aise, Chowdhury, le conseiller à la présidence, d'origine indienne qui tente de contrer les faucons de la maison blanche, l'amiral chinois Lin Bao, marionnette manipulé par le grand timonier du moment, et ce pilote Chris « Wedge » Mitchell dont l'arrière grand-père a connu Papy Boyington et qui rêve d'un exploit à l'ancienne. Peut-être qu'au moment où les technologies les plus modernes semblent paralysées, son moment de gloire arrive ?
Le style à quatre mains des anciens militaires est vif et dynamique. On passe d'une chapitre à un autre, d'une lieu à un autre avec une facilité déconcertante. La tension monte et on tourne les pages pour connaître la suite tout en la redoutant. On dirait du Tom Clancy de la grande époque (celle des années 1980, 1990) mais avec moins de pages et moins de patriotisme exacerbé. Les États-Unis ne sortent pas grandis de la lecture, au contraire. C'est ce qui rend le livre si réaliste. Même si les Chinois sont plus coupables que les Américains, le rôle des faucons de la maison blanche est tout aussi blâmable.
Si vous aimez vous faire un peu peur avec une anticipation géopolitique réaliste, dynamique et addictive, n'hésitez pas !
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Le monde dans 12 ans ?

Géopolitique, espionnage, militaire, un thriller de politique fiction étonnamment convaincant. Peut-être parce qu'il résonne avec l'actualité, mais pas seulement. Personnages attachants et rythme endiablé nous tiennent en haleine dans un engrenage irrésistible qui pourrait nous mener à l'apocalypse...

"2034" d'Elliot Ackerman et James Stavridis, traduit de l'anglais (États-Unis) par Janique Jouin-de Laurens, Gallmeister.

Écrit à quatre mains par un ancien marine et un ex-amiral, ancien commandant suprême de l'OTAN... ça en jette dans les chaumières sensibles à la chose militaire. Pas franchement ma tasse de thé !
Et pourtant, force est de constater que non content d'être efficace grâce à ses chapitres courts au rythme minuté, son propos étayé en fait un roman d'anticipation réaliste. le devenir et même l'actualité géopolitique y sont savamment décryptés. Un signal d'alarme sur les dangers que se créent elles-même l'humanité pour sa survie.
Une suite est en cours, 20 ans et 40 ans plus tard, donc "2054" et "2074". D'après mes informations, je peux vous dire que ce n'est pas prêt de s'arranger. Sur ces bons mots, bonne journée ! ;-)
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« Il faudrait du temps pour décider à qui reviendrait la responsabilité des événements de ce jour-là. La guerre devait venir d'abord. Puis la victoire répartirait les responsabilités. Il en était ainsi et en serait toujours ainsi ».

Quelle résonance avec l'actualité que la lecture en ce début mars de 2034, d'Elliot Ackerman et James Stavridis, traduit par Janique Jouin-de Laurens.

Pas tant dans l'histoire, puisqu'il est ici question d'une crise mettant en opposition les États-Unis et la Chine, mêlant ensuite de manière collatérale l'Iran, l'Inde et une Russie plutôt opportuniste. Une crise où les paliers de dissuasion sont successivement franchis sans remplir leur rôle, conduisant à l'utilisation de l'arme atomique.

Une histoire où une femme dirige les USA, un pays qui peut être paralysé par la simple coupure des câbles de ses réseaux de 10G sous-marins ; une histoire où le secret n'existe plus quand tout le monde écoute tout le monde ; une histoire où l'arme ultime redevient le raid d'un antique chasseur Hornet piloté à l'instinct comme au bon vieux temps de Pépé Boyington ;

Bref une histoire prenante, mais peu crédible. Sauf que…

Sauf que depuis le 24 février, l'impossible est devenu réalité et que l'escalade n'est plus une hypothèse de faible probabilité. Alors 2034 prend une autre tournure, dans le décodage qu'il propose du off, de ce qui se trame dans les arcanes secrètes des pouvoirs officiels, de ce bras de fer insupportable qui prend comme hypothèse unique que l'autre va céder.

Sans épargner ses compatriotes, Ackerman écrit sur la folie des hommes. Pas rassurant, mais de saison malheureusement.

Alors on s'arrêtera sur sa dernière phrase empruntée à Faulkner : « Parce que les batailles ne se gagnent jamais… On ne les livre même pas. le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots ».
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Apocalypse tomorrow ?
J'ai déjà eu l'occasion de le dire, j'ai longtemps été une grande lectrice de « techno-thrillers ». Et puis mes goûts se sont diversifiés (heureusement !) mais je conserve cette petite attirance pour ce sous-genre… Aussi quand j'ai vu que Gallmeister proposait ce titre dans sa collection Totem, je n'ai pas hésité à me le procurer.
Les deux auteurs, Elliot Ackerman et James Stavridis, savent de quoi ils parlent : l'un est un ancien marine, ancien combattant en Afghanistan et en Irak dans les forces spéciales ; l'autre est amiral, ancien commandant de la flotte américaine. C'est dire si (malheureusement) leur livre est crédible !
L'intrigue se situe en 2034, autrement dit, demain. La Chine manigance un stratagème pour attirer les Etats-Unis dans une crise internationale qui ne porte pas le nom de guerre mais qui y ressemble fortement… Dans leur sillage, l'Iran et la Russie alliés opportunistes qui veulent tirer les marrons du feu, jusqu'à ce que l'Inde s'impose comme invité mystère…
Du côté américain, c'est une femme qui est en première ligne, Sarah Hunt. Elle commande la flotte qui patrouille en mer de Chine et qui va tomber dans le piège tendu par les Chinois, puis se retrouver à la manoeuvre finale (on notera au passage, qu'en 2034, les Etats-Unis ont une présidente -enfin !)… du côté chinois, on suivra plus particulièrement l'infortuné amiral Lin Bao jouet de la politique de Pékin (on notera au passage qu'en 2034, en Chine, rien ne semble avoir changé !)… le volet politique (intérieur aux pays concernés et également sur l'aspect des relations extérieures) est d'ailleurs très intéressant.
Mais ce qui fait vraiment (très) peur, c'est l'engrenage infernal qui s'instaure… Les armes nucléaires qui sont habituellement présentées comme des moyens de dissuasion sont au coeur du conflit. Et je te pulvérise une ville, et je t'en vaporise deux en représailles…
Au regard de l'actualité présente, ce thriller d'anticipation résonne comme un signal d'alarme : le futur décrit par les deux auteurs tel qu'ils l'imaginent est vraiment flippant… Et je ne peux m'empêcher de penser qu'il ne s'agit malheureusement pas de science-fiction mais d'une possible et tragique réalité.
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Nuit de Chine, nuit câline, nuit d'amour disaient les paroles d'une vieille chanson française, certainement que les marines du destroyer John Paul Jones n'en n'ont jamais entendu parler en ce mois de mars 2034 où ils évoluent en mer de Chine méridionale et tentent de porter secours à un chalutier en détresse dans des eaux où la souveraineté est contestée. Contestation au point que les chinois voient d'un très mauvais oeil ce qu'ils apparentent à un arraisonnement et réclament rapidement la restitution de ce navire. Dans le même temps, un avion de chasse américain viole l'espace aérien iranien afin de tester un nouveau système de vol furtif mais tout ne se passe pas comme prévu et le pilote, pourtant expérimenté, n'arrive plus à contrôler son aéronef et se fait intercepter. Deux incidents qui paraissent isolés mais qui entraînent une réaction en chaîne non seulement de la part des trois pays concernés mais aussi un effet d'aubaine pour d'autres. Assiste-t-on à l'avènement d'un nouveau conflit ?

Bon, les fans de Barbie peuvent remballer le camping car rose car ici on s'adresse plus aux admirateurs de GI Joe. On évolue dans un mixte entre une partie d'échec, de poker menteur et surtout de Risk. L'enjeu, en forme de planète bleue, est de taille. Les auteurs ont choisi fort habilement de situer l'action à un saut de puce de notre époque pour que le lecteur se réfère à la géopolitique actuelle et extrapole s'il le désire. On peut aussi établir un parallèle avec le conflit ukrainien dans une certaine mesure bien que ce livre soit paru avant le démarrage des hostilités. Mais on s'arrête là car il est bien mentionné qu'il s'agit d'un ouvrage de fiction.

Avant de démarrer la lecture, j'ai parcouru la biographie succincte des deux auteurs pour m'apercevoir que l'un est écrivain mais ancien marine couvert de citations avec notamment des interventions en Irak et en Afghanistan, et que l'autre est un ancien amiral quatre étoiles de la Navy tellement bardé d'honneur que son flanc gauche plie sous le poids des médailles. En tournant les premières pages, je me suis mis dans l'idée que j'allais avoir le droit à l'étalage habituel sur l'ultra patriotisme et la grandeur des US. Alors même si les méchants sont toujours du côté où on peut le penser, ils ne sont heureusement pas tombés dans cet écueil et s'orientent plus vers des propos plus nuancés et exposent la fragilité des grandes puissances, vues plutôt comme des géants aux pieds d'argile.

Est-ce un roman de guerre ? Evidemment je ne répondrais pas. Ecrit par des militaires oui cela saute aux yeux déjà dans l'intitulé des sous chapitres ainsi que par le passage en revue de pléthores d'engins un tantinet rébarbatif. Mais ce roman brille surtout par son côté politique et aborde les différentes sphères d'influence, les désirs d'expansion, de domination. le jeu de pouvoir est omniprésent et cela dans divers camps ce qui permet non seulement une comparaison mais aussi de constater une similitude quant à l'attitude des hommes, tantôt napoléons de pacotille ou stratèges émérites, tantôt serviteurs de l'Etat mais tellement humains, tantôt soldats ayant foi en la patrie et aux idéaux bien trempés.

Un questionnement sur notre monde, sur nos croyances envers des empires indestructibles, sur la résilience ; un final tout en surprise ; un style aux accents de thriller font de ce livre non seulement une lecture agréable mais également enrichissante.
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critiques presse (1)
Liberation
14 septembre 2022
L’Américain Elliot Ackerman publie avec l’amiral James Stavridis un livre de guerre hyperréaliste qui voit les grandes puissances s’affronter en mer de Chine.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
— Je l'ai mis là pour deux raisons, Sandy. D'une, pour me souvenir que l'excès de confiance tue – un navire rempli de pétrole et de munitions peut exploser à chaque instant. Mais surtout pour me rappeler que quand le Maine a explosé en 1898 – avant les réseaux sociaux, avant les chaînes d'info en continu – nous n'avons eu aucun problème à nous retrouver en pleine hystérie collective, tenant les "terroristes espagnols" pour responsables, ce qui, bien sûr, a conduit à la guerre hispano-américaine. Cinquante ans plus tard, après la Deuxième Guerre mondiale, quand nous avons pu enfin mener une enquête approfondie, tu sais ce qu'ils ont découvert ? Le Maine avait sauté à cause d'une explosion interne – une chaudière qui avait éclaté ou une soute à munitions endommagée. Ce que nous apprend le Maine – ou même l'Irak, où jai combattu - cest qu'il est fichtrement conseillé de savoir ce qui se passe avant de se lancer dans une guerre.

Pages 99-100, Gallmeister.
Commenter  J’apprécie          350
– À l'époque impériale, nos tsars parlaient français à la cour, dit Kolchak. À l'époque communiste, notre économie était une coquille vide. Aujourd'hui, sous la Fédération, nos dirigeants sont considérés comme des criminels par le reste du monde. A New York ou à Londres, ils ne nous respectent pas, pas même le président Poutine. Pour eux, il n'est pas le grand-père de notre Fédération; non, pour eux, ce n'est qu'un Russe pauvre de plus, au mieux un gang- ster, même s'il a repris nos anciens territoires de Crimée, de Géorgie et de la grande Ukraine; même s'il a miné le système américain, si bien que maintenant, leur présidente n'a même pas de parti mais doit se présenter sous l'étiquette fragile "d'indépendante". Nous sommes un peuple rusé. Notre dirigeant est l'un d'entre nous et il est tout autant rusé. Vous demandez ce que fera la Russie si les Etats-Unis passent à l'acte? N'est-ce pas évident? Que fait le renard dans le poulailler?

Pages 171-172, Gallmeister.
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Dans chaque guerre, savait-il, il y avait une part de mauvais calcul; de par sa nature même, c'était inévitable.
Parce que lorsqu'une guerre commence, les deux camps pensent qu'ils vont gagner.
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Une nation d'hommes libres.
Chowdhury se comptait parmi cette nation, qu'importe l'endroit où elle existait, à Washington, New-Delhi ou ailleurs. Il retournerait alors en Amérique, avec l'espoir que l'esprit de cette nation n'avait pas encore quitté les lieux.
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Des décennies d'erreurs de jugement à Washington et à Pékin avaient semé la discorde dans l'ordre mondial ; les Russes n'avaient eu qu'à récolter ce qui avait été semé.
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Videos de Elliot Ackerman (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elliot Ackerman
À l'occasion du Quai du Polar 2022, Elliot Ackerman vous présente son ouvrage "2034" écrit avec James Stavridis aux éditions Gallmeister.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2590300/elliot-ackerman-2034
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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