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Citations sur La renverse (114)

Le silence ne me gênait pas. J'en avais pris l'habitude au fil des années. J'avais grandi en son intérieur. C'était devenu ma matière même. Mon étoffe.
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On en revenait toujours là. Nos parents se foutaient complètement de nous, de ce que nous pouvions penser d'eux, de la situation. De nos vies, de nos émotions, de nos sentiments. De notre présent, de notre avenir. Le penser, le formuler, le comprendre ne me faisait rien. Ne me blessait pas. Ne me tourmentait pas. C'était un fait. Je vivais avec. Ou plutôt je vivais à côté.
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Quelques mois plus tard, Camille prononcerait les mêmes mots, évoquerait les mêmes scènes, toutes ces vérités proférées à voix haute à l'abri des murs de la maison familiale, devant des adolescents dont on ne tenait aucun compte, qu'on ne cherchait pas à protéger, ni à tenir éloignés de ces affaires d'adultes, des adolescents qu'on tenait pour quantité négligeable, tant on était préoccupé par sa propre personne, ses propres problèmes, son propre plaisir, ses propres névroses, ses propres perversions, et par les apparences qu'il fallait maintenir coûte que coûte afin de conserver sa position, son pouvoir, son argent, sa puissance, même dérisoire, même pathétique quand on y pensait, petit pouvoir dans une petite ville banale, petit pouvoir médiocre sur une petite ville médiocre.
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.... parmi le bois des bibliothèques et des tables couvertes de livres.... Dans cet endroit où l'on se sentait toujours protégé de tout, de la bêtise en particulier, comme si les millions de mots enfouis dans ces pages faisaient écran,...
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La mer avait rempli le havre, qui d'où j'étais se présentait comme un lac, la presqu'île s'avançant en quinconce des falaises, et par effet d'optique en fermant l'embouchure. A l'autre extrémité de la plage, les pattes dans les sables vaseux, des oies bernaches grelottaient autant que moi et finissaient par se demander si oui ou non cette coutume de descendre du Grand Nord pour se réchauffer en Bretagne en hiver était bel et bien pertinente. Moi aussi, parfois, il m'arrivait de me demander ce que je faisais là, dans cette ville, parmi ces paysages, et quelle vie je pouvais bien y mener.
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Nous avions tant à rattraper. J'avais tant à rattraper. Une vie entière me semblait-il. Cette vie dont, aussi loin qu'il m'en souvienne, je m'étais absenté. Il était temps de revenir. Il était temps de commencer à vivre. La vie n'est pas passée, me répétais-je. La vie n'est pas passée. La vie n'est pas finie. Elle n'a même pas commencé.
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J'aimais le soir avant de regagner le hameau m'autoriser une halte à La Perle noire, siroter un demi en terrasse, planté dans les dunes en surplomb des eaux émeraude, des sables filant vers d'autres falaises. Ou bien, aux beaux jours, dériver sans fin dans le soleil couchant, glisser le long des récifs et des îlots, crépitement des algues et regards hautains des cormorans indifférents dans le sillage lisse du kayak. J'aimais, les dimanches, lire sur la plage en observant à la dérobée les gamins s'envoyer des ballons ou bâtir leurs châteaux, leurs cabanes de bois flotté, leurs palais de cailloux et de verre poli...
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... ses études de sciences politiques (rien que l'expression, l'association des deux mots, le faisait hurler de rire) ...
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Ses parents se foutaient de lui, avec ses catalogues Conran, ses livres sur Starck et ses revues spécialisées. Eux qui n'aimaient que les vieux trucs chinés dans des brocantes, les meubles et les objets ethniques. Tout ce qui selon eux avait une âme, quelque chose d'humain.
Comme si des objets modernes, pourtant pensés, dessinés, fabriqués par des humains en étaient, par principe, dénués.
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J'étais encore en cavale. Je me planquais. Depuis tant d'années j'étais en fuite. Je m'étais mis entre parenthèses. Et j'y avais mis ma vie avec.
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