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EAN : 9791041411665
288 pages
Points (07/07/2023)
3.68/5   1444 notes
Résumé :
Depuis que sa femme a disparu sans jamais faire signe, Paul Andersen vit seul avec ses deux jeunes enfants. Mais une année s'est écoulée, une année où chaque jour était à réinventer, et Paul est épuisé. Il espère faire peau neuve par la grâce d'un retour aux sources et s'installe alors à Saint-Malo, la ville de son enfance. Mais qui est donc Paul Andersen ? Un père qui, pour sauver le monde aux yeux de ses enfants, doit lutter sans cesse avec sa propre inquiétude et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (204) Voir plus Ajouter une critique
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sur 1444 notes
Paul Anderen décide de quitter Paris et sa grisaille pour fuir vers Saint-Malo en compagnie de ses deux enfants, Clément et Manon, ne supportant plus l'absence, le vide dû au départ furtif et incompréhensible de sa femme. du jour au lendemain, Sarah a disparu, sans crier gare, sans un au-revoir. Un véritable déchirement pour cette famille qui n'a rien vu venir. En a-t-elle eu assez de cette vie aux côtés de Paul et des enfants ? A-t-elle rencontré un autre homme ? Combien de temps compte-t-elle ainsi rester sans donner de nouvelles ? Autant de questions qui fusent dans l'esprit de ces trois êtres démunis auxquelles ils ne trouvent aucune explication.
Il est parti avec l'espoir d'une vie meilleure ou plus simplement d'un semblant de vie car tout part à vau-l'eau depuis que sa femme se fait ressentir un peu plus chaque jour par son insoutenable absence.
Il est parti pour tenter de redonner des sourires sur le visage des enfants et des rêves pleins la tête.
Il est parti retrouver les odeurs iodées de son enfance, le vent glaçant et piquant, son frère Alex avec qui il va travailler dans l'auto-école.
Mais peut-on réellement partir en croyant tout laisser derrière soi ?


Au plus près des émotions, des descriptions magnifiées par une plume poétique, Des vents contraires est malgré la noirceur du propos un roman lumineux empli d'espoir, de tendresse et d'amour intense. On compatit pour ces trois êtres cabossés que l'absence de Sarah a mis à mal. Olivier Adam révèle bien ici l'âme bretonne, ses vagues, ses embruns, ses vents, ses remparts malouins...
Des personnages secondaires tous plus ou moins ballottés par la vie renforcent cette idée de combat que chacun livre au quotidien.
Ce roman sent bon la mer, l'envie de fugue, l'espoir, les incompréhensions, les rêves et l'amour...
Ce roman très fort est à la fois sombre, dur et déchirant.

Des vents contraires... qui m'ont emportée...
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Dans ce roman, on retrouve la belle écriture d'Olivier Adam. Il pose les choses, tranquillement, les décors, la nature environnantes, sans fioriture, sans trop de ponctuation, il instaure l'ambiance. Ici, nous découvrons un papa et ses 2 enfants, sans la maman. Pourquoi ? Est-elle partie, on ne le sait pas vraiment. Elle est absente... Et la petite famille a l'air d'en subir tout le poids. le père déménage en bord de mer, en fin d'année. Ce roman me fait penser à un temps gris, constamment. Parfois quelques éclaircies, parfois blanc car la neige s'en mêle. Mais dans l'ensemble, tout est gris... Tout comme cet état familial qui semble être un no man's land, un état entre 2 mondes : le monde d'avant et le monde d'après, qui viendra peut être, ou pas !
Des vents contraires, c'est tout cela. Ce n'est ni triste ni joyeux. C'est la rencontre aussi avec d'autres personnages qui eux-mêmes se débattent avec leurs démons. C'est la part de chacun qui se débat avec les sentiments, les états "en attente". C'est le grand gris de la vie.
Et malgré ce gris, j'ai bien aimé ce roman. Une lecture d'entre deux, une pause imposée par le hasard des trouvailles littéraires mais qui finalement nous touche.
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Si vous aimez Saint-Malo comme moi, vous serez servi. Si vous aimez les histoires romantiques, pareillement. Qui plus est, c'est une histoire romantique qui se passe à Saint-Malo...
J'aime Olivier Adam pour sa manière d'effleurer les personnages de ses romans, les dessiner, les faire nous ressembler.
Sarah, la femme de Paul Anderen vient de le quitter. Elle a disparu comme cela, du jour au lendemain, sans crier gare. Paul demeure avec ses deux très jeunes enfants, Clément et Manon. Cela fait déjà un an qu'elle a disparu. On ne sait rien de sa disparation. C'est comme une énigme insoluble.
Il revient avec ses deux enfants à Saint-Malo qui est la ville de son enfance. Revenir à l'enfance, faire ce voyage en arrière, quelque chose qui peut le délivrer du poids de la douleur et du chagrin.
Cette disparition au coeur du récit crée au début de l'histoire un vide sidéral dans la vie de Paul. Et puis le vide se referme peu à peu sur les gestes d'un père qui apprivoise une autre vie recommencée.
Je me souviens d'avoir lu ce roman touchant au moment où je vivais quelque chose de presque semblable, du moins une séparation... Mais une séparation, c'est aussi une disparition de quelque chose.
Comme Paul, je me suis surpris un soir, une nuit, venant dans la chambre de mes enfants tandis que c'était le week-end où ils venaient chez moi, j'étais malheureux, j'avais caressé longtemps leurs têtes chevelues pleines de rêves dans leur sommeil, en me disant dans cet instant-là qu'ils étaient ici près de moi et que je ne les reverrais pas avant quinze jours. Je me souviens d'une joie mêlée de tristesse.
Il y a cet esprit dans ce roman, une joie mêlée de tristesse. Il y a aussi cette cassure entre deux mondes, celui d'avant et celui d'après. On ne sait rien d'après. Et parfois on voudrait oublier le monde d'avant, puisque le refaire n'est pas dans nos possibilités.
Olivier Adam dit tout cela avec ses mots, son coeur, son âme océane, puisqu'il a fait le choix d'aller la confronter avec des vents contraires qui ne sont pas forcément ceux du large, mais peut-être les pires, les plus fougueux, ceux qui sommeillent dans nos vies intérieures.
J'aime l'écriture d'Oliver Adam, j'ai l'impression qu'à chaque fois c'est un ami qui me parle, quelqu'un qui me console. Ici j'avouerai que c'est plutôt peut-être l'inverse, j'ai eu envie de me pencher sur l'épaule de ce Paul Anderen qui ressemble sans doute comme deux gouttes d'eau à l'auteur.
Des vents contraires, ce sont souvent ceux qui nous font avancer contre toute attente. C'est l'histoire d'un père qui protège ses enfants, un homme brisé, qui se reconstruit comme cela par des gestes paternels. La beauté du paysage façonne ses gestes, lui donne peut-être une nouvelle énergie pour y parvenir.
La mer est là dans ce roman, avec ses vagues, ce va-et-vient toujours recommencé... qui cogne, balaie, qui nettoie, l'esprit, le corps, l'âme...
Je me souviens que chaque fois que je perds pied dans ma vie, il y a un chemin que je sais retrouver vers le large et des vents contraires.
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Un an que Sarah a disparu, un an que Paul n'en peut plus, de chercher des explications, de voir souffrir ses enfants, d'errer dans cette maison si pleine de son absence. Alors il décide de tout plaquer et de recommencer à zéro ailleurs. Et cet ailleurs, c'est Saint-Malo, la ville de son enfance où son frère lui offre un emploi dans son auto-école, parce qu'avec le chagrin, la plume de Paul s'est tarie et ses finances commencent à s'en ressentir. C'est donc parti pour une nouvelle vie dans cette Bretagne battue par les vents où Paul espère se reconstruire et faire renaître la joie de vivre dans le coeur de ses enfants.


Ce n'est pas exactement avec ce roman qu'Olivier ADAM sera couronné Roi du rire! C'est beau, émouvant, bouleversant mais à déconseiller au lecteur sujet à la déprime. Personnages à la dérive, Saint-Malo sous le vent et la pluie, larmes et désespoir...heureusement qu'il y a des éclaircies, des moments de grâce où Paul et ses enfants forment une bulle de tendresse et d'amour face à l'adversité.
Tout en délicatesse, l'histoire d'un homme qui se bat contre ses propres démons, pour le bonheur de ses enfants, une histoire simple sublimée par les mots d'un auteur qui sait à chaque fois toucher au coeur.
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J'aime l'écriture d'Olivier Adam. J'aime sa façon de raconter, intense précise puissante. J'aime ses descriptions approfondies de la nature, de la mer. On sent tellement la présence de l'eau du vent du sable, des éléments qui bousculent et soignent aussi. Et ces descriptions valent aussi pour ses personnages si tourmentés par la vie, essayant de résister et de garder la tête hors de l'eau. Il y a tant d'amour, de blessures, de fêlures, de non-dits en eux.

J'ai lu cette histoire presque en apnée, bousculée par le vent froid d'hiver, chahutée par le ressac incessant, les dents serrées et crissant sous les grains de sable. La nature a autant envahi mon corps que l'histoire a saisi mon esprit. Je n'ai pu m'en détacher qu'à la toute fin un peu plus légère qu'au début car rien n'est terminé même si l'horizon semble se découvrir.

Des vents contraires est un livre sur l'absence, sur la difficulté d'être sans, de ne pouvoir se projeter et construire autre chose, sur le manque de l'être aimé mais surtout de compréhension ou d'incompréhension. Sur les choses inexplicables ou inexpliquées. Mais c'est aussi un livre sur l'amour, sur la tendresse, sur la figure d'un père, d'un homme. C'est un livre émouvant, touchant dans lequel les abîmes sont scrutés à la perfection et les paysages peints très finement.

Sarah est partie, a disparu. Cela fait plus d'un an que Paul et ses enfants essaient de lutter contre cette absence. Aussi pour essayer de contrer ce manque, Paul quitte Paris et sa banlieue et embarque sa petite famille, destination Saint-Malo, la ville de son enfance. Peut-être que là-bas dans ces paysages maritimes, ils trouveront un apaisement, une réponse...
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Citations et extraits (116) Voir plus Ajouter une citation
J'imagine qu'il en est ainsi partout, qu'on grandit côte à côte sans jamais se croiser vraiment, méconnus et indéchiffrables. Le concret nous cimente, le quotidien nous lie, l'espace nous colle les uns aux autres, et on s'aime d'un amour étrange, inconditionnel, d'une tendresse injustifiable et profonde, qui ne prend pourtant sa source qu'aux lisières. Quand j'ai commencé à me soucier d'eux il était trop tard, le bloc de silence était trop dur, la pudeur trop ancrée, les liens trop fortement noués pour qu'on les questionne.
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La sourde angoisse des dimanches soirs est retombée sur tout ça comme un voile. Ca ne m'a pas alarmé. Le lendemain l'école reprenait et ce serait mon premier jour, c'était même rassurant d'être pris à la gorge par un sentiment si familier, identifiable et dont on connaissait la source. Une sensation qui vous remontait de l'enfance, en pyjama les cheveux mouillés on dinait devant la télévision, après les frites du samedi midi les hot-dogs du soir et le rôti du dimanche, le repas lui-même avait quelque chose d'austère et indiquait qu'on reprenait le cours des choses, devant notre assiette tout nous paraissait soudain rétréci, nos poumons la dimension des pièces, le temps lui-même. Une tristesse diffuse nous collait aux pattes jusqu'au coucher et des années plus tard, alors même que je n'aurais plus à me rendre nulle part, ni dans aucun bureau ni dans aucune classe, alors que rien de précis ne me permettrait de différencier le lundi du dimanche, le même sentiment me viendrait, d'air raréfié et de ventre noué."
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Ma mère était souvent à la maison , toujours à préparer le café les biscuits pour les voisins qui passaient, qu'elle sorte si peu m'était un mystère, elle s'ennuyait dans cet appartement et la mer était à portée de main.Au fond je n'ai jamais su qui elle était véritablement ,qui se cachait derrière ses robes à fleurs et le soin qu'elle prenait de nous.Je ne le lui savais ni passions ni véritables amis, je l'avais toujours connu d'humeur égale, ni triste ni joyeuse, discrète et monochrome.Dans l'esprit des gens je crois qu'elle se confondait avec nous , qu'elle se fondait dans la famille, une pièce de puzzle.Quant à mon père il prposit ce mélange classique et trompeur de silence autoritaire , de froideur, d'attentions réprimées, d'approches maladroites, de virilité bourrue et d'élans contrariés, et je m'en suis toujours tenu là.J'imagine qu'il en est ainsi partout ,qu'on grandit côte à côte sans jamais se croiser vraiment , méconnus et indéchiffrables. Le concret nous cimente, le quotidien nous lie, l'espace nous colle les uns aux autres, et on s'aime d'un amour étrange, inconditionnel, d'une tendresse injustifiable et profonde , qui ne prend sa source qu'ux lisières .Quand j'ai commencé à me soucier d'eux il était trop tard, le bloc de silence était trop dur , la pudeur trop ancrée, les liens trop fortement noués pour qu'on les questionne.
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Le salon s'ouvrait sur le ciel, surplombait la mer immense, elle y avait installé son lit dans un coin et à l'étage, quatre chambres n'attendaient plus personne, délaissées les unes après les autres par le départ des enfants, devenus grands sans qu'on s'en aperçoive, disparus avant même qu'on n'ait réalisé qu'ils poussaient et s'éloignaient irrémédiablement.
(...) je l'ai prise sur mes genoux, ses cheveux me caressaient le visage j'ai embrassé son cou, et de la voix la plus tendre possible, j'ai murmuré à son oreille.
- Tu sais, après les vacances, tu vas aller dans une autre école.
- Encore ?
- Oui. Encore. Mais une école encore mieux. Avec des tas de jeux dans la cour, des jouets tout neufs dans la classe et surtout une maîtresse très gentille qui ne crie jamais.
(...)
- C'est parce qu'ils ne veulent plus de moi ?
J'ai sursauté. Au bout de ma main Manon me tendait son visage minuscule et inquiet, cette gamine on ne pouvait rien lui cacher, elle avait toujours un temps d'avance et même quand elle paraissait s'absenter, ses oreilles et ses yeux captaient tout.
- De quoi tu parles mon ange ?
- C'est parce qu'ils ne veulent plus de moi que je dois changer d'école ?
- Mais non ma chérie. ça n'a rien à voir. C'est ma faute. Je me suis disputé avec ta maîtresse parce je n'aime pas la manière qu'elle a de parler aux enfants, et encore moins de les traîner par le bras ou de leur tirer les cheveux.
(...)
- Mais elle avait raison, tu sais. J'ai fait une grosse bêtise quand j'ai mangé la peinture.
Je me suis accroupi à sa hauteur, j'ai replacé son écharpe dans le col de son manteau, écarté une mèche de son front, essuyé le sucre au coin de sa bouche à l'aide d'un mouchoir. Dans mon dos, ça s'est mis à hurler, quand je me suis retourné la barque avait rejoint le sol et Clément ouvrait des grands yeux terrorisé. Je crois que s'il avait pu il serait ressorti aussitôt mais c'était trop tard, déjà l'engin remontait vers le ciel.
- C'est vrai que c'était une grosse bêtise mais personne n'a le droit de te pincer ou de te tirer les cheveux, tu comprends ?
- Même pas toi ?
- Même pas moi. De toute façon jamais je ne pourrais faire un truc pareil. Même si tu m'énervais au plus haut point, même si tu étais la pire des petites filles.
Mes explications ont eu l'air de la satisfaire.
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Quand j’ai rouvert les yeux nous étions gelés tous les trois, le bruit de la mer était devenu le monde entier, nous contenait, nous digérait et c’était doux d’être ainsi dévorés, ensevelis, noyés, oubliés pour de bon. La nuit nous protégeait et à ce moment précis, j’avoue avoir pensé que les choses allaient devenir possibles, ici j’allais pouvoir recoller les morceaux et reprendre pied, nous arracher les enfants et moi à cette douleur poisseuse qui nous clouait au sol depuis des mois, à la fin la maison, les traces et les souvenirs qu’elle gardait de nous quatre, c’était devenu invivable, je ne sortais presque plus et les enfants se fanaient sous mes yeux, j’avais l’impression que la lumière rechignait à entrer et que tout ça finirait tôt ou tard par nous engloutir. Les herbes du jardin, le lierre et la vigne, le tamaris, tout semblait se refermer sur nous, nous recouvrir et nous enterrer vivants. Tout devenait jungle, et je nous croyais perdus dans le cœur noir des forêts. Il nous fallait fuir, je ne voyais plus d’autre issue, j’avais mis la maison en vente et nous étions là, c’était ici que nous allions tenter de vivre, dans cette ville au bord de la mer, j’y avais passé mon enfance et sans même en avoir pris la peine d’y réfléchir, c’était à elle que je nous confiais désormais.
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Un roman sur l'éveil des sens, l'amour et la mort entre sessions de surf et fêtes ardentes d'un été sauvage.
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