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3,66

sur 1383 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Livre lu dans le cadre du Prix Livre France Inter organisé à l'échelle de ma bibliothèque.

C'est l'histoire de Paul Steiner, quarantenaire, séparé de Sarah avec qui il a deux enfants. C'est de sa faute si les choses en sont arrivées là : écrivain, c'est un dépressif qui plonge dans l'alcool, dans sa Maladie comme il dit.
Ce n'est pas un homme vraiment gai, loin de là. Mais quand il est avec ses enfants ce sont les rois. Il est très proches d'eux, surtout de sa fille aînée, ils ont une jolie relation tous les deux. C'est un père mais assez inconséquent, qui préfère s'amuser que de jouer un vrai rôle de parent. Il ne comprend d'ailleurs pas les critiques de Sarah à son égard.
Dans sa famille, Paul va devoir aller aider son père qui a du mal à vivre seul dans sa maison depuis que sa femme est à l'hôpital. Sur l'insistance de son frère, Paul y va à contrecoeur, lui qui redoutait tant jusqu'alors la visite annuelle à ses parents avec Sarah et les enfants.
Loin d'être une partie de plaisir, cette cohabitation forcée va faire remonter à la surface leurs contradictions et oppositions. Car il faut avouer ils ont peu de choses en commun.
Depuis qu'il est parti de la maison de son enfance pour être écrivain, Paul est en effet considéré comme étant en-dehors de la vie réelle. Pour ses parents et son frère, être écrivain n'est déjà pas un vrai travail, et ils le voient comme un « bobo » de gauche ; son frère est vétérinaire et gagne plus que bien sa vie et est de droite, et il va découvrir que son père (qui a été ouvrier toute sa vie) a des tendances racistes et pourrait même voter pour « la Blonde » et son parti aux prochaines élections.
Quand il retourne chez ses parents, Paul va retrouver des amis d'enfance, et on va voir qu'il est devenu un étranger dans ce milieu social peu favorisé, lui qui est un écrivain réputé, même si actuellement il a du mal à écrire.
Paul ne trouvant pas sa place où que ce soit (il n'a pas de place de père, ni d'enfant, ni d'écrivain (le milieu littéraire le raccrochant sans cesse à sa parentèle ouvrière comme si la valeur d'un écrivain se faisait par rapport à son milieu social) il se pose sans cesse des questions.
Il est comme hypnotisé et focalisé par les évènements du Japon, pays qui semble représenter pour lui une terre des possibles, où il pourrait se trouver, être le « vrai » lui, et où il pourrait réaliser tout ce qu'il veut et avoir tout ce qu'il veut. Or avec les évènements post tremblement de terre, c'est un pays aussi dévasté que Paul l'est intérieurement.

On ressent bien son mal-être dans cette histoire. D'ailleurs on ne peut pas dire que ce roman soit des plus joyeux, il faut quand même ne pas avoir le moral trop bas pour l'apprécier je pense.
Les thèmes abordés dans ce récit nous sont quand même relativement proches car ils touchent tout le monde : la vie de famille (comment survivre à une séparation ? comment être un parent ? comment aider ses parents qui vieillissent ?...), l'ascension sociale (peut-on vraiment passer d'un milieu peu ou pas favorisé à une classe sociale supérieure et y être accepté ? comment est-on considéré quand on réussit sa vie professionnelle ?), la peur des autres (racisme, montée du FN), le chômage (est-il inévitable ? comment résoudre les problèmes qu'il engendre ?...), la vieillesse (comment aider ses parents ? le spectre de la mort), les secrets de famille…

L'histoire paraissant tellement réelle, je me suis demandée quelle était la part de fiction et de biographie dans ce roman. On se dit que tout ce qu'est Paul, on pourrait l'être ou le devenir. Toutes ses questions pourraient être les nôtres.
Par contre j'espère ne jamais être aussi dévastée que lui peut l'être.

J'ai trouvé que le livre se lisait bien, mais il y a quand même quelques répétitions qui alourdissent le récit. Ces répétitions sont tout à fait inutiles d'ailleurs. On comprend très bien en nous disant les choses une seule fois, les lecteurs peuvent quand même retenir ce qui s'est dit 30 pages avant.

J'ai moyennement apprécié la partie sur le « secret » de famille. Ça semblait être un peu tiré par les cheveux et être là juste pour que le narrateur puisse se rapprocher de ses parents, seul prétexte qui ait pu être trouvé.

Je pense que je retenterai l'expérience avec un autre livre d'Olivier ADAM car j'ai l'impression d'avoir trop peu vu son talent d'écrivain, peut-être à cause des nombreuses interrogations du personnage qui lui-même est écrivain on dirait qu'il n'a pas exploité son plein potentiel.
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Je retrouve avec plaisir Olivier Adam mais j'avoue que "Les lisières" ne m'a pas autant plu que certains de ses précédents livres. Moins convaincue cette fois-ci donc, parce que trop de longueurs, trop de thèmes communs à ses autres romans, un personnage principal peu attachant parfois même énervant. Heureusement le style est bien là, et c'est ce qui m'a permis d'aller au bout.
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Un livre très pessimiste dans lequel l'auteur n'épargne personne, surtout pas son narrateur (lui même ??). On peut parfois lui reprocher son côté nombriliste et pourtant ce narrateur est plutôt attachant.
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Mise en garde, effets indésirables : si l'hiver vous a éreinté, si vous connaissez une baisse de vitalité ou un moral à la baisse SURTOUT garder « Les lisières » dans votre PAL pour l'instant, attendez les beaux jours, sous peine d' anéantissement complet.
O. Adam continue de broyer du noir, il plonge un écrivain dans un marasme affectif terrifiant. Adam, je suis preneur, pourtant le roman ne m'a pas entièrement convaincu. Via donc Paul Steiner écrivain reconnu, dépressif, alcoolique, séparé, incompris, asocial (n'en jetez plus), Adam nous inflige son regard sur notre société. Nous vivons dans un monde égoïste, violent, insupportable souvent, d'y trouver un boulot et de le garder, difficile d'y trouver sa place, que le paraitre à éclipser l'intellect. Merci Olivier mais on est déjà au courant. Pour la plupart d'entre nous c'est notre quotidien. Ce parti pris m'a empêché d'apprécier entièrement son récit, d'autant plus qu'aucun des personnages ne change d'un iota, chacun reste sur la même ligne, avec ces oeillères, handicapés des mots, des sentiments, des attentions. Ajoutez à cela, une proportion à étirer son récit, le retour dans le quartier familial et certaines retrouvailles sont sans intérêt. Dommage car malgré tout, le roman est traversé de moments vraiment réussis, ou l'émotion pointe au coin d'un regard, d'un geste, d'un échange. Mais bon sang, Dieu que c'est triste.


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J'ai eu du mal, beaucoup de mal, à lire ce roman jusqu'au bout. Pour deux raisons. La première : certains thèmes (relations familiales, séparation, vie parisienne, la banlieue, les milieux artistiques...) me semblent lus et relus. La deuxième : j'ai été terriblement mal à l'aise par rapport au héros. Tantôt émue, tantôt agacée, tantôt compréhensive, tantôt en colère... Et c'est au fond ce qui m'a tenue en haleine : l'accompagner jusqu'au bout, pour le connaître le plus possible...
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Mes impressions

Voilà, je termine enfin "Les lisières" d'Olivier Adam. C'est le premier livre que je lis de cet auteur. Je suis partagée, j'ai mis du temps à le lire, je n'ai pas voulu l'abandonner, et j'ai bien fait.
J'ai aimé le style, ces phrases longues, kilométriques parfois qui dressaient les réalités de la vie, mais par moment cela me déroutait, me lassait, je ne voyais pas toujours où l'auteur voulait m'emmener, pourquoi tout ça, des descriptions qui m'éloignaient et me faisaient perdre le fil du sujet. Qui m'emmenaient ailleurs, je ne savais plus pourquoi il racontait tout cela, mais à d'autres moments j'aimais ce réalisme, un certain humour avec un clin d'oeil à l'actualité du moment, les livres, films, chanteurs, le tour de France....., cette vision de notre société.
Peut-être n'était ce pas le meilleur moment pour moi pour lire ce livre qui m'a demandé beaucoup d'attention, mais une chose est certaine il ne m'a pas laissé indifférente et me donne envie de lire autre chose de l'auteur?

L'histoire.

On fait connaissance avec Paul écrivain qui vient de se faire larguer et qui impuissant observe sa famille, ses enfants, sa femme, il aimerait tellement tout recommencer. Il a un frère qui est vétérinaire.
Sa mère est hospitalisée, il faut qu'il retourne chez lui, dans la maison de son enfance pour une dizaine de jours, il redoute de se retrouver dans cet environnement. Il a quitté son milieu social peu élevé (son père était éboueur, sa mère au foyer). Ils vivaient en banlieue parisienne dans un petit pavillon. Paul a toujours étouffé là bas. Il va se replonger dans son enfance, retrouver ses copains voir ce que chacun est devenu, et de plus en plus il va se sentir étranger à ce milieu qu'il a complètement quitté, il est passé de l'autre côté.. c'est comme cela.

Il a toujours ressenti un mal être, et n'a de souvenirs que depuis 10 ans. Pourquoi?? Il va essayer de le savoir en remontant dans ses souvenirs. Ses parents n'ont jamais été très expansifs, surtout son père, sa mère était souvent triste.

Un jour il tombe sur une photo d'un nouveau né en couveuse, qui est-ce?? Est ce le début de la clé de ses problèmes....

On part à la découverte de son histoire, de son passé, de l'influence du comportement de ses parents, des non-dits, de l'absence, beaucoup de sujet qui nous amène à des réflexions personnelles et sur notre société.


Lien : http://nathavh49.blogspot.be/
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Agaçant par ses tics et sa complaisance, pris au jeu de son propos de "distanciation - auto analyse", et attachant par ses défauts mêmes. le Paul Steiner de Olivier Adam est cet ado que nous avons été, et pour lequel nous gardons une sympathie douloureuse, cet adulte qui se sent maladapté dans un monde déboussolé. Beaucoup de nostalgie, et un roman beaucoup trop long, que l'on voudrait pourtant ne jamais voir se terminer. Bref un sentiment complexe d'attraction-répulsion. Et un bouquin qu'on aime...finalement pas trop mal :-)
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En cette veille de noël, je viens de lire la dernière page du dernier livre d'Olivier ADAM "Les Lisières".

Je suis très partagée sur ce livre et je ne suis sans doute pas la seule il suffit de parcourir quelques unes des critiques sur BABELIO !

Le narrateur ne se montre pas sur son côté le plus sympathique : dépressif "la maladie", alcoolique, violent ; Qui aime-t-il et qui trouve grâce devant ses yeux en dehors de sa femme, qui vient de le quitter, et de ses deux enfants ? peut-être Guillaume, ce bébé décédé à l'âge de 3 jours et dont il découvre l'existence en trouvant une photo lors de son séjour chez son père, et dont il n'aura de cesse de savoir qui est cet enfant.

Avec ses parents il entretient des liens très distendus ; il a fallu l'hospitalisation de sa mère et l'appel de son frère pour qu'il vienne s'occuper de son père; entre eux règnent l'absence de dialogue et une totale incompréhension.

Il méprise son frère parce que à ses yeux il est devenu un petit bourgeois : vétérinaire de droite.

Quant aux autres membres de sa famille il n'en a strictement rien à faire.

Il regarde un peu de haut ses anciens condisciples qu'il retrouve lors de son séjour dans sa ville natale et qui ont tous, du moins ceux qu'il rencontre, raté aussi bien leur vie privée que professionnelle.

Il se moque de Sophie, son premier amour "je l'ai regardé et j'ai eu pitié d'elle"

A sa décharge le narrateur est toutefois lucide sur lui même :"et je me suis méprisé pour ça, d'être devenu ce sale con méprisant, arrogant, capable de se plaindre sans rien savoir de sa vie, ne se fiant qu'aux apparences, au vernis, à la surface".

Il n'est pas plus tendre avec le monde dans lequel son talent d'écrivain l'a fait rentrer "je les regardais et ils me semblaient tous si surs d'eux et de leur supériorité - j'avais remarqué depuis longtemps combien les écrivains considéraient d'emblée que leur statut d'auteurs et d'amoureux de la littérature les plaçait d'emblée au dessus de la moyenne.."



Il m'est arrivé au cours de la lecture d'avoir envie d'abandonner car certains passages m'ont paru ennuyeux, remplis de lieux communs notamment sur la vie en banlieue , les "banlieusards".... mais heureusement d'autres passages, beaucoup plus nombreux , m'ont retenus.

Pour conclure je dirais que c'est un livre intéressant.



Cependant, Je ne suis pas en mesure de comparer ce dernier ouvrage avec les précédentes oeuvres d'Olivier Adam car en dehors des Lisières, je n'ai lu que ""je vais bien, ne t'en fait pas", livre que j'avais beaucoup aimé.

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Les livres de l'auteur sont des valeurs sures. Ce livre est remarquablement bien écrit et fort en émotion. Un bémol : le rythme ronronnant et répétitif des chapitres. Et malgré cela, on ne lâche pas ce très beau livre et quelle fin !
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Paul Steiner, écrivain, la quarantaine vit en Bretagne. Séparé de sa femme, il ne se remet pas de l'absence trop pesante de ses enfants et s'enfonce peu à peu dans une dépression. Ses seuls moments d'évasion sont ceux qu'il consacre tant bien que mal à l'écriture. Il se voit contraint de revenir dans la banlieue parisienne, là où il a grandi, pour veiller sur sa mère malade.
Olivier Adam nous transporte dans l'univers actuel d'une France prolétaire avec le quotidien des ouvriers, employés… au sein d'un cadre banlieusard, avec ses lotissements… dans un contexte de crise. On retrouve ses thèmes de prédilection comme la dépression, les relations familiales, le social ou encore l'affectif. On sent une part de vécu dans ce douzième roman plutôt bien raconté avec une langue claire bien qu'il persiste quelquefois certaines longueurs.
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