Une partie de badminton

Dans la vie on avait ce qu'on méritait et on méritait ce qu'on avait. La définition même du parfait salaud, soit dit en passant.

T'as le droit de faire la gueule. Mais pas de passer outre. Désolé si ça te paraît archaïque mais jusqu'à nouvel ordre, les parents décident et les enfants obéissent. Point barre...
On est peut-être des vieux cons mais pas à ce point.

Un auteur qui n'écrit plus, un comédien dans l'attente d'un rôle.

Avant ça c'était juste un couple mal assorti, dont l'une des parties s'emmerdait plus que l'autre, dont l'une des parties tenait plus à l'autre.

Désolé si ça te paraît archaïque mais jusqu'à nouvel ordre, les parents décident et les enfants obéissent. Point barre.

Dans son esprit ça n'avait pas d'importance. Un mot était un mot. Chacun avait sa force propre. Et les plus gros étaient parfois les plus forts.

Un modèle d'élévation républicaine, de culture ouvrière et de foi en l'école, la rigueur morale, le mérite, le travail,le sérieux, qui ne laissait que peu de place à la fantaisie et au rêve.

Un auteur qui n'écrit plus, un comédien dans l'attente d'un rôle. Ils se ressemblaient au fond.

Personne ne comprenait. Tout le monde était ouvert ici, et même les opposants du début devaient convenir maintenant que tout se passait bien, on avait noté aucun incident pour le moment et même s'ils se montraient toujours méfiants, les réfugiés demeuraient discrets et polis. Bien sûrs certains autochtones se demandaient où la mairie trouvait l'argent pour les accueillir alors qu'elle en manquait tant pour venir en aide aux nécessiteux d'ici, mais ça n allait pas plus loin.

C'était ça, la vie. Des emmerdes, des deuils, des amitiés brisées, des secrets, des mensonges, des enfants qui partent en vrille, des pépins de santé, des hauts, des bas, le grand manège, du grand n'importe quoi. Et il fallait s'en contenter. La regarder bien en face, telle qu'elle était, et s'y mouvoir debout.