Hiver 1561. le docteur Aymar de Noilat est en déplacement lorsqu'il croise la route d'un homme assez mal en point, qu'il va tenter de soigner.
Parallèlement, dans le petit village d'Ardeloup, la communauté s'inquiète qu'un des leurs n'ait pas donné signe de vie depuis quelques jours, et décide d'envoyer des hommes à sa recherche. Lorsque ces derniers tombent sur le médecin, c'est pour eux une aubaine, car le village aurait bien besoin de son savoir et de ses aptitudes. Surpris par la rudesse de l'hiver qui envahit ces contrées, Aymar de Noilat accepte de loger temporairement chez le laboureur. Mais, alors qu'il n'est sur place que depuis quelques jours, il doit faire face au terrible mal qui s'empare peu à peu des habitants, un feu ardent les consumant de l'intérieur, dans d'atroces souffrances.
Ce qui m'a marquée dans ce roman, c'est avant tout son atmosphère saisissante, qui rend palpable chaque scène de cette histoire ! L'air gelé qui s'infiltre dans les poumons, le froid glacial qui transperce les os, le brouillard intense qui désoriente et la famine qui noue l'estomac. La neige est lourde, épaisse, envahissante. Elle accapare toute énergie et rend tout déplacement particulièrement éprouvant. Un hiver redouté, qui bascule le village dans un enfermement subi, rendant tout ravitaillement impossible, jusqu'à la saison prochaine.
Nous sommes au XVIe siècle, une époque où les superstitions et croyances populaires sont monnaie courante, notamment dans les campagnes. Aussi, quand les malades, dans le délire de la fièvre, jurent avoir aperçu un démon, la peur se propage comme une traînée de poudre. D'autant que le médecin ne trouve rien de mieux que d'installer un hôpital de fortune dans l'ancienne maison d'une sorcière, pour y confectionner ses remèdes et placer les malades en quarantaine. Et si tout ceci était le prix à payer pour leurs actions passées ?
J'ai aimé la manière dont l'autrice amène son intrigue et les questions qu'elle soulève. J'ai aimé observer cette plongée inéluctable dans la folie collective, renforcée par cette atmosphère oppressante de huis clos, où les superstitions poussent aux plus effroyables agissements. La tension monte au fur et à mesure que la haine s'amplifie et que la paranoïa envahit les esprits. On constate, avec horreur, que les mêmes schémas peuvent se répéter inlassablement, d'autant plus quand les hommes, et pas les plus sensés, prennent les rênes de la communauté et décident de rendre la justice par eux-mêmes.
Pour conclure,
le loup des ardents est presque un coup de coeur. J'ai passé un excellent moment de lecture, dans une ambiance parfaitement réussie. Un thriller historique que j'ai littéralement dévoré et que je recommande chaudement.
Ma chronique est sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres