Les portraits ne sont pas l'apanage des grands; les nobles et même les bourgeois en demandent aussi, et les inventaires de tableaux nous en révèlent bien souvent : à Amiens, par exemple, on voit qu'un peintre laisse à sa mort, en 1619, plus de sept cents portraits ébauchés ou terminés dans son atelier.
Celui-ci dans les tableaux apparaît alors, avec l'essor de la peinture de chevalet, et avec les débuts de l'humanisme. La peinture, en effet, n'est plus seulement une oeuvre religieuse, elle est devenue profane : les tableaux sont emportés dans des étuis lors des déplacements des seigneurs, et placés dans les châteaux contre les tapisseries.
Rejetant les effigies d'une plastique conventionnelle, les portraitistes français depuis le XVe siècle se préoccupent avant tout de « l'être », en recherchent les affinités, l'élément psychologique, la personnalité.