- Bon, donc vous êtes des grands, n'est-ce pas, reprend Cédric en appuyant sur le mot grands et en haussant exagérément les sourcils, ce qui n'empêche que pendant ce séjour vous êtes placés sous notre autorité à nous. Chez vous, vous avez tous des niveaux d'autonomie différents, mais ici, chacun devra faire un effort et s'adapter au groupe.
Il égrène les règles une à une, des lits qui doivent être faits chaque matin avant de partir skier à l'organisation des douches en passant par l'obligation de demander la permission pour quitter le chalet, ne serait-ce que pour aller rendre visite à un frère ou une soeur chez les petits. Il nous parle aussi du respect des autres, de la violence, bannie sous toutes ses formes, et de la loi, la vraie, qui a cours ici comme à l'extérieur.
« C’est ce que je voudrais dire à tous les occupants de ce car : que j’ai bien d’autres préoccupations, que j’ai hâte que cette semaine passe. » (p. 13)
Je suis dégoûtée : je pars en colo. L'année dernière, j'avais pourtant fait promettre à mes vieux que c'était la dernière fois. Mais il paraît que j'ai particulièrement besoin de faire du sport et que l'air de la montagne me fera du bien.
Sybille revenait d'un après-midi nostalgie. Avec la bande, elle avait parlé des premières vacances entre copains, sans les parents. Chacun avait égrené souvenirs cocasses et anecdotes mémorables.
-Et les colos ! Vous partiez en colo, vous ? avait demandé Damien après avoir avalé une grande gorgée de thé glacé.
-Oh oui ! avait répondu Sybille. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai rencontré Jo.
En face d'elle, Jo avait réagi sur-le-champ.
-On était toujours très enthousiastes à l'idée de partir... On trépignait d'impatience, même ! N'est-ce pas ?
Sybille avait froncé les sourcils.
-Pas toujours, non... s'était-elle souvenue.
Son regard s'était perdu dans le vague.
Et à quoi ça sert que je m'entête pour quelqu'un que je connais à peine? pour quelqu'un qui ne manifeste aucun signe d'intérêt à mon égard? Tout ce que je risque, c'est de passer à côté de personnes passionnantes, pendant ce temps-là.