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3,22

sur 223 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En Sardaigne, à Cagliari,

Dans le quartier de Castello, un palais du XVIIème siècle raconte une splendeur passée ; balcons ouvragés, statues en façade, escalier en marbre, stucs sculptés… Mais de nos jours, cette fortune n'étant qu'un souvenir, il se retrouve fragmenté en appartement, disloqué et décrépi.
Descendantes de cette famille riche, noble, qui recevait leur roi, trois soeurs en sont les héritières ; les comtesses.
Au n°1, habitent la comtesse de Ricotta et son fils Carlino. Cadette de la fratrie, elle est affublée de ce surnom. Emotive, rêveuse, maladroite, molle comme le fromage de brebis, elle n'est heureuse que quand elle peut rendre service. Rarement remerciée pour sa générosité, naïve, elle est souvent malmenée, moquée, par les autres. Son fils, un petit garçon de cinq ans, est tristement ridiculisé lui aussi. Un air toujours un peu niais, des lunettes qui lui mangent le visage, un élan d'amour qui déborde sur le monde, le désir exubérant, démonstratif, d'avoir un papa, il donne de lui l'image d'un idiot. La comtesse de Ricotta fait des remplacements dans l'enseignement. Peu sûre d'elle, souvent dépressive, elle désespère de ne pas avoir un amoureux.
Au n°3, habitent Maddalena, son mari Salvatore et leur chat-tigre Micriou. Benjamine des soeurs, elle est la passionnée. Pulpeuse, bienveillante avec sa famille qu'elle aime materner, elle est heureuse… Heureuse ? Non, pas vraiment, pas du tout. Il lui manque un enfant. Tous les jours, plusieurs fois par jour, elle communie charnellement avec Salvatore. Elle sait y faire, elle sait jouer de ses formes, de sa séduction, et elle rêve d'un ventre fécond.
Au n°8, habite Noémie, l'aînée. Magistrate, elle a l'esprit « terrien », protecteur. Elle ambitionne de restaurer le palazzo, réunir les appartements, de retrouver sa dynastie à travers les pierres, la reconstruire. Pour l'instant, elle se contente de veiller sur un service de table en porcelaine et sur les quelques vieux meubles qui parent sa tanière. Noémie est directe, énergique, elle bouscule souvent la comtesse de Ricotta qu'elle trouve trop amorphe, trop bonne, trop sensible. le romantisme, la « bagatelle », les rêves de jeune fille ne sont pas pour elle, elle qui aime le concret.
Les trois soeurs ont des aspirations différentes et pourtant, l'amour est l'élément commun. Même Noémie, la vieille fille, espère secrètement le rencontrer.

Une façade menace de s'écrouler, elle se disloque et perd ses membres comme un lépreux. Un voisin s'en inquiète… il est charmant, prévenant, et Maddalena voit une opportunité pour sa soeur la comtesse de Ricotta, qui commence aussitôt à rêver.
« J'ai peut-être trouvé un homme qui pourrait te mériter… Un homme bon. Comme toi, qui es la meilleure personne que je connaisse. Lui, c'est sûr qu'il te mérite. »
Leur ancienne gouvernante, nounou, revient habiter au palais. En voyant l'usure du bâtiment, elle propose les services de son neveu Elias, un autodidacte qui peut aussi bien garder les chèvres que faire des travaux de maçonnerie. Elias est jeune, beau, sain, vigoureux… il serait parfait pour Noémie.
Quant à Maddalena, il semblerait que ses attentes soient récompensées…

Qu'elles sont douces les premières illusions. Suaves, mélodieuses, enchantées. Elles sont des heures chaudes, des rires complices entre soeurs, des désirs de légèreté, de soie, de plage, elles arrêtent le temps. Plus tard, elles se nécrosent ou elles perdurent, mais peu importe… elles auront vécues.
L'union de ces trois soeurs est un bel amour.

J'ai retrouvé dans ce livre, un peu de l'histoire de « Mon voisin ». La comtesse de Ricotta a la fragilité et le désespoir suicidaire de l'autre personnage, les pierres s'écroulent, un voisin arrive… A cette histoire, se greffe celle des autres soeurs. L'auteur les raconte avec simplicité et fantaisie, mêlant à sa verve une malice gentille, une ironie cruelle, une passion gourmande. La comtesse de Ricotta, Maddalena et Noémie sont des femmes vulnérables et résistantes, des portraits actuels sous le soleil sarde.
Ma lecture a été agréable, je pourrais vous la conseiller, mais je dois aussi me montrer honnête… je sais que je n'en garderai pas un souvenir enflammé.
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Sous le soleil et le vent de Sardaigne, un palais se délite, tombe en ruines au coeur même de Cagliari. Les comtesses qui l'habitent n'ont plus que leur titre comme souvenir d'une opulence aujourd'hui révolue. le palais a été partiellement vendu et chacune des trois soeurs ne possède plus que l'équivalent d'un appartement et elles cohabite avec les autres locataires mais avec un léger décalage tout de même, celui qui existe entre le monde moderne et celui de leur splendeur passée.

Noémie, l'aînée, « gardienne du passé » rêve de racheter les appartements vendus mais un chagrin d'amour la plonge dans une mélancolie passive. Sa soeur Maddalena, très libérée et portée sur le sexe, ne parvient pas à avoir d‘enfant et la plus jeune soeur surnommée comtesse de Ricotta (en raison de son côté rêveur et maladroit) élève seule son fils étrange, Carlino.

Milena Agus brosse avec beaucoup de délicatesse le portait de trois femmes attachante, fragiles et désenchantées, mais solidaires et complices.

Il y a dans ce court roman un charmant mélange de douceur, sensualité, drôlerie et émotion mais je n'ai quand même pas été particulièrement touchée. Je crois que je suis restée assez hermétique à cette ambiance où les personnages sont fragiles et toujours sur le fil du rasoir.
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[...]Pour le coup, la Comtesse de Ricotta a moins bien fonctionné. Je pense que c'est parce que, contrairement à ses romans précédents, les héroïnes ne se battent pas réellement pour changer leur destin. Et qu'elles sont trop nombreuses, trop problématiques. J'ai d'ailleurs commencé par confondre les trois soeurs et, à l'arrivée de la nounou, ça a presque fait un ras-le-bol. Presque, hein, parce qu'au final j'ai été jusqu'au bout et je ne le regrette pas. Mais je pense que j'aurais préféré qu'on se concentre sur l'une seule des héroïnes[..]
Lien : http://www.readingintherain...
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Léger, poétique & caustique
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Léger, poétique & caustique
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Un Milena Agus plus nostalgique que d'habitude. Un triple portrait de femmes aux caractères antagonistes, aux prises avec la fatalité. Une nouvelle variation autour des thèmes chers à l'auteur : la famille, la vie en vase clos, le trouble, la passion, le désenchantement. Avec un style toujours aussi mordant : c'est une femme qui écrit sur des femmes désirées ou désirantes, sans jamais taire leurs faiblesses.
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J'aime passionnément tous les livres de Milena Agus, c'est presque un parti pris. Ses mots sont des fleurs dont elle fait des bouquets au charme fou. Ses phrases sont des ribambelles chatoyantes qui ondulent et divaguent sous sa plume, plongée dans une encre bleu de mer sarde. le tout forme une histoire parfois improbable mais pleine de poésie et de légèreté et le temps d'un livre on échappe au monde.
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La contesse de Ricotta est enseignante et fait des remplacements qu'elle n'arrive pas à honorer jusqu'au bout. Elle a un fils, Carlino. Ils habitent au rez-de-chaussée. Maddalena est mariée à Salvatore. Ils s'aiment à la folie. Ils n'arrivent pas à avoir d'enfants et ont une sexualité débridée. Ils habitent au premier étage du palazzo familial. Enfin il y a Noémi, qui habite au deuxième étage. Elle est magistrate et n'a pas d'homme. Elle ne sait pas s'y prendre avec eux.

Avec leurs forces et leurs faiblesses elle font vivre le palazzo dans Cagliari, ce qu'il en reste du moins. Il y a aussi la nounou, la gouvernante des parents des jeunes femmes, le neveu de celle-ci, et le voisin du rez-de-chaussée qu'essaie d'apprivoiser la contesse.
C'est un univers très latin, sensuel. Tous les sens sont sollicités : on a la vue avec la lumière de la ville, les façades du palazzo, la vaisselle ancienne héritée des parents.
On a le goût avec les petits plats typiquement sardes.
On a le toucher avec les scènes d'amour entre Maddalena et son mari.
L'odorat avec la flore de la campagne sarde quand Noémi va chez Elias le neveu de la gouvernante.
L'ouïe encore avec le piano que pratique Carlino.

Tous ont besoin de béquilles comme le palazzo qui tombe en désuétude. Mais petite à petit comme dans les autres romans de Milena AGUS les personnages finissent par voir une lueur d'espoir...
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Nous sommes en Sardaigne sous un soleil de plomb et une luminosité éclatante. C'est dans un palais en ruine que vivent désormais trois héritières d'une grande famille à la splendeur révolue. Trois soeurs au tempérament différent mais qui vivent toute les trois avec une blessure, une faille qui les rend inaptes au bonheur.
Il y a Noemie -l'aînée psychorigide- qui met un point d'honneur à gérer la demeure en espérant un jour pouvoir lui redonner l'éclat d'antan et récupérer les appartements vendus. Sérieuse et angoissée, elle vit dans un passé idéalisé. Seule sa brève idylle avec Elias (le fils de son ancienne nourrice) va embellir sa vie et mettre en joie ses proches.
Maddalina -épanouie sexuellement et follement éprise de son mari- rêve obstinément d'avoir un enfant.
La petite dernière -appelée "la comtesse de Ricotta"par sa nourrice en raison de sa légendaire maladresse et de sa fragilité excessive- vit seule avec son garçon Carlino aussi inapte que sa mère à vivre en société. Comme Noemie, elle rêve aussi de vivre le grand amour et pense l'avoir trouvé en la personne de son énigmatique voisin.
Bien qu'insatisfaite et malheureuse, chacune d'elles se bat pour rendre sa vie plus agréable. Elles y arrivent par intermittence. Mais aux moments heureux succèdent des épisodes plus sombres. Cependant même dans l'adversité, elles persistent à croire en un avenir meilleur. Ce qui les rend toutes les trois encore plus attachantes. "La vie n'est qu'un mélange de bien et de mal, tantôt c'est l'un qui gagne, tantôt c'est l'autre, et ainsi jusqu'à l'infini."
La grande force de Milena Agus est d'avoir fait de ce court roman un récit qui explore différents thèmes (l'argent, le bonheur, la fratrie) et différents registres (l'humour, la poésie, la tragédie) tout en conservant la cohérence du récit.
Lien : http://lebruitdeslivres.blog..
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Un livre étrange, bien sympathique par certains côtés mais qui m'a laissée cruellement sur ma faim...
Lien : http://livravivre.blogspot.f..
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