L'histoire de «
Terres promises » nous parle d'abord de Raffaele et Ester. Lui, libéré par les Américains du camp allemand où il était prisonnier, est de retour en Sardaigne. Il est devenu bien différent de celui qui était parti, et c'est tout juste si Ester reconnaît son fiancé. « Son amoureux était devenu balourd, bouffi et presque chauve, et l'avoir attendu si longtemps lui semblait une vraie folie. » Déçue, désemparée, incertaine, elle ne rompt pas pour autant ses fiançailles. Mais elle ne se voit pas rester au village. Plutôt encline à sourire, elle semble toujours dire « Comment peut-on vivre dans un endroit pareil ? »
Le jeune couple finit par se marier, et part pour le continent, d'abord à Gênes, puis à Milan. Entre-temps, la petite Felicita est née. Seulement voilà, contre toute attente, Ester a le mal du pays. Elle rêve de son île avec mélancolie, et la petite famille revient en Sardaigne.
Milena Agus déroule son histoire en de très courts chapitres, qui se projettent comme des images issues d'une lanterne magique. Impressionnant. Si elle écrit, c'est « pour que la vie ne s'échappe pas. »
La petite Felicita grandit. Timide, rêveuse, patiente, positive, c'est elle qui sera le personnage central de cette histoire. Tous les gens qui croiseront son chemin cherchent la terre promise, et seront un peu contaminés par sa clairvoyance et son optimisme. Même si la mort et le drame rodent, l'espoir, la prévenance, la poésie prédominent.
Comme l'expliquait l'auteur dans un entretien, « si la bonté et la beauté ne l'emportaient pas, tout n'aurait-il pas pris fin depuis longtemps ? »
Felicita, qui malgré sa fougue, sa passion et sa persévérance n'arrive pas à conquérir le coeur de l'énigmatique Pietro Maria, avec qui elle aura un enfant, rencontrera peut-être l'amour au détour d'une plage de Cagliari.
Ce livre est une admirable ode à l'enchantement. À lire sans aucune hésitation !
« C'est ainsi que je vois la vie, misérable et merveilleuse. »
Milena Agus