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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le Yémen du XVII e siècle, Salem un jeune juif de douze ans fréquente la maison du mufti, pour réparer portes et fenêtres. La fille de ce dernier, de cinq ans son aîné se met en tête d'apprendre à lire et à écrire en arabe à ce “beau juif”. Les leçons d'arabe vont tourner à l'idylle, et vu le pays, l'époque, les différences de culture et de croyance, ils ne peuvent qu'espérer au miracle.....Deux communautés, deux croyances, mais quand le désir du coeur et de la chaire est en question, rien n'a plus d'importance.
Magnifique conte poétique, où à travers un amour interdit entre, juif et musulman, espoir et tragédie, l'auteur dresse un tableau des rapports entre les communautés juive et musulmane dans le Yémen du XVIIe siècle. Seul l'art semble avoir le pouvoir d'apaiser les tensions et de les réunir.
L'auteur Ali al-Muqri repose la morale de son récit dans la description de la troisième génération, où l'identité du petit fils du « beau juif » de mère juive et père musulman, sera rattachée à ses origines géographiques et surtout aux liens d'amour familiaux et non aux distinctions fondées par la religion.


« Pour elle toutes les terres se valaient, de même que tous les êtres humains qui les arpentaient. »
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Ali al - Muqri est un conteur né , il nous transporte dans le Yémen du XVII è siècle . Fatima , jeune musulmane s'éprend d'un bel adolescent Juif , elle va lui apprendre à lire , malheureusement cette initiative est vécue comme un trahison à la fois par les musulmans et les juifs , car la belle Fatima va l'initier à la culture musulmane et donc à l'Islam .
Tous les deux auraient pu être un exemple de paix et d'espoir pour les deux communautés , mais cela ne se passe pas du tout comme ça , les deux jeunes gens sont rejetés par tous , même la mort ne parviendra pas à les réunir , car les cimetières respectifs , n'en veulent pas non plus .
Au contraire , après une période de paix relative , les communautés s'affrontent de plus belles .
Leur enfant , né de leur amour sincère , sera lui aussi rejeté car pour les juifs , on est juif par sa mère et pour les musulmans , on est musulman par son père ! Ah comme l'homme aime se compliquer la vie , et préfère la guerre à la paix .
Un beau livre qui se lit facilement .
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Ici encore l'amour entre deux êtres inquiète les religions, en menace les fondations. Elles avaient pourtant bien ficelé leur affaire : tout comme la religiosité assigne la soif d'absolu innée chez l'homme à une soumission idéologique et corporelle au pouvoir de quelques-uns, l'inévitable gangrène de la passion amoureuse est censée être aseptisée par le mariage règlementaire, en bonne et due forme.
Que deux ingénus transgressent cette doctrine et c'est toute la communauté qui se voit ébranlée, comme une greffe qui refuse de prendre sur un organisme déficient.
Et pourtant... quelle majestueuse divagation lorsque leurs lèvres s'effleurent, que les langues papillonnent le même langage, unies dans un seul et unique souffle partagé...
Oui mais qu'est-ce qu'il y a d'écrit sur la notice ? Y a-t-il jurisprudence ? Ont-ils payé la redevance ? Qu'a décrété le très béni Croque-Mort, fils premier-né de Sa Sainteté Bouche Baveuse ? Près du coeur, loin de nos yeux.
Adieu messieurs les théologiens, nous vivrons d'amours buissonnières jusqu'à ce que las de nous aimer sur terre, nos cadavres rejetés de vos cimetières ensemencent l'eau des rivières et les croyances de vos enfants.
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Quelle belle histoire d'amour ! Un amour interdit à la Roméo et Juliette. Mais ici ce qui les sépare est la religion : une Musulmane ne peut pas se marier à un Juif.
Ali Al-Muqri place son histoire dans le Yemen du XVIIème siècle, nous permettant ainsi de découvrir la situation conflictuelle à l'époque entre les Musulmans et les Juifs, où haine et incompréhensions sont les maîtres mots. Mais malgré tout l'auteur nous livre un message d'espoir, notamment grâce aux actes de Fatima et Salem, ces deux jeunes gens ayant soif d'apprendre et de découvrir la littérature et les religions, sans juger. Ils sont emplis de bonté, de tolérance et de bienveillance, prêts à pardonner leur prochain. J'ai beaucoup aimé leurs réflexions, sur ce qu'est la religion et l'importance de vivre ensemble en harmonie tout en respectant les coutumes de l'autre.
J'ai beaucoup aimé donc cette première partie nous narrant l'incroyable histoire d'amour entre Fatima la musulmane et Selam le beau Juif.
L'auteur a ensuite écrit une partie beaucoup plus sombre où le narrateur explique la détérioration progressive de la situation des Juifs au Yemen. Mais malgré tout, je conserverai en mémoire cette note positive et ce bel amour, plus fort que la religion et du qu'en dira-t-on des gens
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Avec en toile de fond, l'histoire du Yémen au XVIIe siècle, où les juifs yéménites sont persécutés, l'auteur nous raconte la très belle histoire d'amour de Fatima, fille du mufti, et de Salem, un jeune juif de Rayda. Au vu du contexte religieux leur idylle est impossible.

Les deux jeunes gens s'enfuient et se marient. de leur union naît un enfant, considéré comme musulman par les juifs et comme juif par les musulmans. Chez les Juifs, la religion se transmet au fils par la mère, tandis que chez les Musulmans, elle se transmet par le père. Pourquoi faire simple !

Après la mort de femme, Salem se convertit finalement à l'Islam, espérant ainsi donner une identité à son fils. Mais pour lui, seul le rite de Fatima compte, celui qui prône l'amour et la tolérance.

La deuxième partie, est plus «historique» retraçant l'histoire des juifs yéménites, très intéressant, où il décrit leur condition, allant jusqu'à leur expulsion du Yémen.

J'ai été séduite par cette histoire touchante, et j'ai beaucoup appris sur ce pan d'histoire qui m'était totalement inconnu.
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Un juif, une musulmane, le Yémen XVIIe siècle, (serait-ce autrement aujourd'hui ? ), deux jeunes qui se rencontrent autour de la langue arabe, de ses plus jolis textes, un amour interdit sur fond de détestation religieuse, le tout donne un joli roman.

On y retrouve, hélas, des sujets toujours d'actualité : religions, intolérance, violence, chasse aux juifs...

L'écriture est belle, entrecoupée de textes et poésies anciens, porte ouverte pour imaginer un Yémen où la tolérance aurait été la règle...
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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En voilà un beau et bon livre, un roman historique, en apparence, mais dont le caractère actuel, au coeur du Moyen-Orient, est d'une troublante évidence. Ali al-Muqri, dans le beau juif, raconte une histoire romantique et nous donne une leçon de tolérance, dans le Yémen du XVIIe siècle. Un conte oriental, cruel et suave à la fois, comme tiré des Mille et une nuits. Un amour condamné d'avance entre une musulmane et un juif dont le destin dramatique ne s'arrêtera pas à leur disparition. Leur fils sera rejeté par les deux communautés, leurs tombes feront des allers et retours entre les cimetières musulman et juif, sans que jamais elles ne puissent être réunies. L'auteur manie l'ironie et la verve caustique avec dextérité pour narrer l'absurde des situations, qui prêteraient à rire si elles n'étaient pas tragiques et symboliques d'un fanatisme sans bornes d'un côté comme de l'autre. Il y a des passages magnifiques dans le beau juif, quand les deux amoureux apprennent mutuellement la langue de l'autre et se confient des livres sous le manteau. le garçon juif lit le Coran en arabe, la jeune musulmane dévore les histoires juives, en hébreu, que son aimé lui transmet. La langue d'al-Muqri est souple, légère et nous emporte sur son tapis volant. 150 pages d'enchantement.
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Salem jeune juif de 12 ans rencontre Fatima la fille du mufti qui a 17 ans qui va vite le surnommer « le beau Juif »..
Ces deux-là au prétexte que Fatima apprend à lire et à écrire l'arabe à Salem, qui lui, apprendra l'hébreu à Fatima, vont réussir à se voir même si les langues se délient contre eux.
Et ils vont grandir et s'aimer malgré l'intolérance de leur communauté respective.
Ils seront obligés de fuir pour vivre cet amour impossible, et leur fils ne sera admis dans aucune des deux communautés, pour les juifs il ne peut être juif puisque sa mère ne l'est pas et pour les musulmans il ne peut être musulman puisque son père ne l'est pas.
C'est dans le Yémen du 17ème siècle que nous emmène l'auteur pour nous raconter l'histoire de Salem et de Fatima puis de celle de leur fils et de leur petit-fils.
Histoire qui se confond avec celle de la communauté juive du Yémen qui sera bannie des villes du pays et exilée dans le désert.
Superbe livre qui nous rappelle que la confrontation que nous connaissons actuellement entre ces deux communautés a des racines bien lointaines et bien profondes, et qu'il va falloir beaucoup et beaucoup d'hommes et de femmes de bonne volonté et surtout beaucoup d'amour pour espérer qu'un jour elles puissent enfin vivre en paix.
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Yémen - 17ème siècle, Fatima, jeune femme musulmane, apprend à lire et à écrire l'arabe à un adolescent juif. Alors que ces deux communautés vivant l'une à côté de l'autre et s'affrontant en permanence, ces rencontres sont inconvenantes, les gens jasent autour d'eux. Après avoir reçu l'interdiction de se voir, ils échangent comme ils peuvent, par des lettres, inventent des excuses pour se voir... Mais rien ni personne ne peut aller à l'encontre de l'amour des deux jeunes gens, celui devient tellement puissant. Ils veulent se marier mais aucune des deux religions ne l'acceptent, aucune ne reconnaît non plus leur enfant. Alors quand sera-t-il pour leur sépulture ? Dans quel cimetière pourront-ils être enterrés ? Et qu'en sera-t-il des générations futures ? Quelle identité auront-elles ? Des questions qui ne sont pas restées figées au 17ème et malheureusement encore très actuelles.

Ce court roman se lit très vite. Il est très instructif, l'auteur nous apprend beaucoup sur le quotidien des juifs et des musulmans, sur les conflits entre les deux communautés, surtout la deuxième partie du roman qui est plus historique. Les deux personnages principaux m'ont touchée, ils sont beaux, solaires mais aussi très humains, ils cherchent constamment à comprendre ce qu'ils font de mal et comment ils peuvent vivre en paix. L'amour prend le pas sur la raison, un amour empli de poésie, de bonnes intentions et de compréhension. Il n'y a aucun jugement dans cet amour pur et bienveillant, alors qu'autour d'eux tout n'est que rejet et intolérance. Et j'ai retrouvé cette belle écriture arabe qui transporte par sa poésie, sans aucun doute Ali Al-Muqri est un très grand conteur.
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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Peu emballée au départ par le synopsis qui paraissait bien sirupeux, j'ai fini par réellement apprécier cet ouvrage d'Ali Al-Muqri, auteur yéménite originaire de Taëz, qui nous dévoile le quotidien du Yémen du XVIIe siècle, sur fond de dissensions religieuses entre les communautés juives et arabes.

Les premiers chapitres du beau juif sont plutôt simple, et donnent à voir par les yeux d'un jeune juif d'une douzaine d'années une société dont les relations entre communautés sont régies par des lois strictes et acceptées de tous ; bien que l'on sente déjà l'attirance irrépressible que Salem ressent pour l'érudite Fatima...

L'originalité du roman est son traitement subtil de l'interdépendance étroite des communautés, et de l'engrenage malsain dans lequel elles se perdent ; plusieurs couples mixtes se forment, et tous connaissent un triste destin devant le scandale que cela provoque. La répression de ceux qui transgressent l'interdit semble dès lors être la seule occasion de ralliement des juifs et des musulmans, à l'image du meurtre du sorcier ou des prostituées juives venue de Sanaa.

A travers son récit des années tourmentées qui virent l'apogée de la famille qâsimide au Yémen, Al-Muqri nous conte à la fois le refus des musulmans de considérer les juifs comme étant "chez eux" au Yémen, malgré leur présence millénaire, tandis que ces derniers, poussés peu à peu à l'exil, se laissent berner par la proclamation de Sabbataï Tsevi, qui se proclame Messie, mais aussi l'extraordinaire richesse de la culture qui entremêle les langues arabe et hébraïque, dont Fatima et Salem s'échange les écrits (notamment de Salem al-Shabizi). le narrateur s'étend également sur l'architecture yéménite et ses typiques qamariya, qui servent de prétexte aux rencontres de deux tourtereaux.

En sus du drame amoureux et du tableau historique, culturel et politique du Yémen du XVIIe siècle, Ali al-Muqri questionne à travers la voix du narrateur l'identité d'un homme, définie à la fois par lui-même (Salem qui se rapporte entièrement à Fatima), mais aussi par les autres (les enfants des couples mixtes ne peuvent être juifs si leur mère est musulmane, et ne sont pas acceptés comme musulman si leur père est juif), tandis que les conflits ne se limitent pas aux deux religions l'une contre l'autre, mais aussi envers ceux d'obédience différente (sunnites, zaydites, chiites...).

Une histoire d'amour courte mais finalement très dense, aux multiples détails qui dont revivre un Yémen lointain qui n'est pas sans rappeler l'Andalousie par cette richesse culturelle, plurilingue et qui mêle plusieurs religions. Une très belle lecture historique !
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