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sur 10041 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
À vouloir saisir les ailes d'un papillon, on peut réduire en poussière ses couleurs chatoyantes. Aussi ne ferai-je qu'effleurer "Le Grand Meaulnes", de crainte d'en ôter la magie...

Cette merveilleuse histoire d'amour et d'amitié, publiée en 1913, symbolise à mes yeux le passage de l'adolescence à l'âge adulte, avec tous les déchirements et les tragédies que cela implique. Tragédie cristallisée l'année suivante par la mort de l'auteur, fauché à la veille de ses 28 ans lors des premiers combats, effroyablement meurtriers, de la Grande Guerre.

J'aime le romantisme des personnages, le charme délicat d'Yvonne de Galais, la démesure de son frère Frantz et la quête d'absolu d'Augustin Meaulnes, ce double héroïque du sage narrateur, François Seurel. L'aventure de Meaulnes à la fête étrange du Domaine inconnu conserve la magie d'un songe. Et la nature, si présente dans la description des paysages de Sologne, s'en fait la complice.

Un roman initiatique que j'ouvre de temps en temps, pour respirer dans ces pages qui ont jauni un parfum d'adolescence. J'y ai même retrouvé un trèfle à quatre feuilles, aussi diaphane et léger, maintenant, qu'une aile de papillon.
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Ah ! le grand Meaulnes ! Je me souviens d'avoir fait la découverte d'Alain-Fournier dans ce bon vieux Lagarde et Michard. Et ce qui avait retenu mon attention, ce n'était pas le texte, mais sa photo devant laquelle je bavais ! J'étais au collège à l'époque... Alors bien évidemment, je m'étais jetée sur le bouquin. Roman associant l'onirique, l'autobiographique et la fiction, il me permettait de m'évader pendant quelques heures.

L'histoire est la suivante : François Seurel, le narrateur, jeune élève timide de 15 ans, est le fils de l'instituteur. Il mène une existence paisible avec ses parents, dans les bâtiments de l'école lorsqu'un nouvel élève arrive, Augustin Meaulnes. Pensionnaire, il partagera la chambre de François. Cette rencontre va être un tournant dans la vie du calme François. Quelques jours avant noël, Augustin s'offre une escapade hors du lycée. Il découvre un endroit mystérieux, un château abandonné dans lequel se déroule une fête. Il y fait la connaissance d'Yvonne de Galais dont il tombe amoureux et de son frère, Frantz. La fête est donnée pour les noces de ce dernier. Malheureusement, la future promise ne viendra jamais. de retour à la pension, le grand Meaulnes n'a qu'une envie : retourner au château. Il y va en compagnie de François. Mais, chose bizarre, il ne le retrouve pas. Je n'irai pas plus loin, il faut absolument lire ce livre.

Je parlais d'autobiographie... Il s'avère que les trois personnages principaux, François, Augustin et Frantz feraient référence, d'après ce que j'ai pu lire dans quelques études de ce roman, à l'auteur lui-même, à différentes époques.

Souvent lu à l'adolescence, ce roman ne laisse pas indifférent : on aime ou on déteste. Ce voyage initiatique a envoûté bon nombre de lecteurs. Il a marqué des générations et on y fait référence, que ce soit en littérature, au cinéma ou dans la musique.

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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« Mais un homme qui a fait une fois un bond dans le Paradis, comment pourrait-il s'accommoder ensuite de la vie de tout le monde ? »
Le « Grand Meaulnes » ! C'est un roman sur la jeunesse finie et le bonheur manqué, sur les grandes défaites et la fin des illusions.
C'est Augustin, avec son regard exalté, et sa recherche tâtonnante, vaine de l'absolu qui ne s'embarrasse guère des petitesses et des mesquineries de la grisaille du quotidien. C'est l'éternel adolescent qui, le nez dans les étoiles, enjambe les aventures.
C'est l'absolu et indéfectible fidélité de Julien et le respect de la parole donnée.
C'est la grande débâcle de Frantz, et le douloureux sacrifice d'Yvonne…
C'est la fête au domaine perdu vécu comme un rêve, comme une entrée furtive dans le paradis.
J'ai lu une première fois ce livre à quinze ans, les yeux fiévreux et le coeur froissé.
Au risque de briser une idole, d'abîmer un moment précieux, intime de mon existence, j'ai choisi, inquiet, de le relire après tant et tant d'années, après toutes mes longues traversées par temps clairs ou par temps orageux.
Mes amis ! J'ai connu les mêmes gonflements de coeur. La magie est toujours là ! Lumineuse et Intacte.
Oui ! le chemin qui mène au domaine sans nom est toujours à découvrir.
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Les récents commentaires de Blandine et Bernard m'ont incité à relire une fois encore « Le Grand Meaulnes » et à plonger dans la prose descriptive du début du XX siècle immortalisée par Alain Fournier ou Marcel Proust. Phrase après phrase, l'auteur peint une véritable toile impressionniste en montrant les paysages de la Sologne et les rives du Cher, et fait écho aux pages d'Anatole France dans « Les autels de la peur » ou à celles de René Bazin évoquant « Ma Tante Giron ». Pureté d'une langue que sa musicalité approche de la poésie, précision narrative des portraits et des paysages, chaque page est une merveille stylistique qui élève la pensée et mêne au rêve.

Cet ouvrage nous remémore la vie rurale d'avant la grande guerre, une campagne paisible ayant moins changé au cours des siècles que depuis lors. Une vie proche de la nature, ancrée dans ses solidarités de voisinage et les savoirs faire intemporels du forgeron ou du maréchal ferrant, une civilisation que façonne l'instituteur et qui rappelle les oeuvres d'un La Varende, et plus récemment « La tranchée de Calonne » où Michel Bernard enseigne que « les paysages sont nos royaumes ».

Relire l'odyssée d'Augustin Meaulnes est un bain de jouvence, une bouffée d'air pur et une promenade écologique mais c'est aussi un mémorial de notre langue française (avec ses conjugaisons, ses subtilités et ses nuances) qui place ce roman parmi les oeuvres marquantes de notre littérature.
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Un très beau roman (autobiographique ?!) sur la quête du bonheur de Meaulnes qui ne peut qu'en donner aux autres (c'est déjà pas mal). Un peu comme un chevalier, il part à l'aventure à travers de multiples labyrinthes, cartes, etc. ; quête finalement un peu chimérique. le monde y est merveilleux, car c'est le monde de la jeunesse, peuplé d'étranges fêtes et de mystères, très poétique, énigmatique.
Le texte est entièrement écrit en focalisation interne sur François Seurel qui découvre le récit et l'écriture. La sensibilité c'est encore la sienne et celle des principaux protagonistes, tous un peu poètes, par opposition à celle de Ganache et de tant d'autres qui ne comprennent, dans la médiocrité ambiante, pas grand-chose à leur monde.
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Plus qu'un livre , une histoire qui vous colle , qui vous prend aux tripes , une histoire qu'on veut vous présenter en classe alors que vous l'avez déjà découverte , comme ça , en passant , parce que des copains vous ont conseillé , ont insisté , vous ont séduit .Oui , Alain Fournier n'a écrit qu'un seul roman avant de disparaître tragiquement lors de la première guerre mondiale. Mais voilà , il arrive que l'histoire ne " bafouille " hélas pas ,soit dramatique et magnifique en même temps . J'ai retrouvé l'endroit où il a été tué, j'ai écouté avec attention sa nièce parler de lui et de sa disparition lors d'une conférence et j'avoue avoir été terriblement ému . Un homme . Un roman sublime , un roman plein de vie ,un chef d'oeuvre qui traverse les époques . Je l'ai lu il y a bien longtemps . Il est en moi .Il m'envahit , il m'obsède, fait partie de ma culture , un livre fondateur .... C'est un souvenir de jeunesse et quand on parle de sa jeunesse, on perd sa lucidité, son objectivité pour tomber dans un moment de grâce , oui , c'est ça , ce roman , c'est un moment de grâce..".Ô temps , suspends ton vol , et vous heures propices...."
Vous avez là un chef d'oeuvre mais les amis babeliotes sont des puristes..Inutile d'en dire plus .Devant la belle stèle réservée à cet auteur incroyable , j'ai été pris de frissons , d'angoisse , une vraie émotion , sincère , indescriptible et je me suis soufflé ces mots " la guerre , mais pourquoi la guerre ?" et j'ai vite quitté ces lieux empreints d'une profonde tristesse.
Si vous avez une réponse, merci . En attendant, lisez ce roman ,ce sera un bel hommage a un talent , fauché par la folie des hommes ,un roman , pfff , un roman quoi ....un vrai , un beau ,un ...SUBLIME....
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Un roman lu au même âge que les héros puis relu beaucoup plus tard mais toujours avec le sentiment d'envoutement ressenti à la 1ère lecture.
Les thêmes de l'enfance et du merveilleux, l'amour idéalisé et les serments adolescents sont traités de telles manière qu'on pénêtre corps et âme dans le monde du grand Meaulnes: on ressent le froid, l'odeur de l'école, le calme et les chuchotements des secrets.
J'ai préféré pour ma part la première partie qui se passe à l'école au village de Sainte-Agathe jusqu'au récit de la « fête étrange ».
La suite ne m'a pas semblé nécessaire et je crois que je l'ai même zappé !
Quant à ceux qui n'aiment pas ce roman je leur dis qu'ils ont peut-être un peu oublié la magie de l'adolescence ? Ce n'est pas Internet et ses rencontres virtuelles qui va quand même nous supprimer cette soif d'absolu, d'Amour avec un grand A qui est la raison d'être de ce merveilleux roman et de son auteur, Alain Fournier .
A 19 ans en apercevant une belle inconnue sur les trottoirs parisiens Alain-Fournier souffrira toute sa vie de n'avoir pas pu la décider à vivre à ses côtés. Ce passage de sa vie, mêlé à des souvenirs d'enfance en Sologne lui fournira le thème du « grand Meaulnes » qu'il écrira à 27 ans, un an avant de mourir sous les balles allemandes de la Grande guerre.

« Mon credo, en art et en littérature : l'enfance. Arriver à la rendre sans aucune puérilité, avec sa profondeur qui touche les mystères ».
Alain Fournier
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Chef d'oeuvre !
Voilà un Classique qui mérite son titre !
Je suis définitivement conquis par ce pauvre Alain-Fournier qui est parti trop tôt !
Il y a tous les ingrédients de la qualité :

1 ) une écriture remarquable, pleine de sensibilité ;
2 ) Des personnages hauts en couleurs, certains proches de nous, et d'autres hautement fantasques, imprévisibles et hyper sensibles ;
3 ) de l'action ;
4 ) des questionnements ;
5 ) des rebondissements ;
6 ) une atmosphère qui balance entre le rêve, le conte de fées et ... la guerre des boutons !
7 ) des paysages sylvestres comme je les aime, et remarquablement peints ;
8 ) enfin, une région que j'aime : la Sologne, dont je pense avoir reconnu certains bourgs, malgré leurs noms déguisés.
Voilà !
.
Bon, maintenant, après toutes ces éloges, le cadre :
1890, Sainte Agathe ( qui pourrait se situer entre La Ferté-Saint-Aubin, et Lamotte-Beuvron, en plein centre de la forêt solognote ) ; François Seurel, le narrateur, a 15 ans ; il prépare son brevet dans la petite école que dirige son père. Un jour, arrive avec sa mère un grand de 17 ans qui s'inscrit dans le même cours : c'est Augustin Meaulnes ; son attitude mystérieuse attire certains comme François, en rebute d'autre comme Jasmin Delouche qui se sent détrôné de sa place de chef !
Après quelques mois, voulant rendre service, il part sans rien dire, emprunter une cariole pour récupérer les grand-parents de François au train de Vierzon, mais il se perd en route, et le destin le met sur le chemin d'un magnifique manoir abandonné des adultes, où des enfants déguisés font la loi ; il y rencontre Yvonne de Galais qui hante ses pensées, même après son retour...
Reconduit à Sainte-Agathe, il n'est plus le même, il est obsédé par le chemin qui conduit au manoir, chemin qu'il n'arrive pas à retrouver !
....
Il y a, en Sologne, des propriétés comme cela, cachées par la forêt, indiquées de la route par une simple entrée ; si l'on suit le chemin, on découvre ... un paradis ! Actuellement, Bouygues et d'autres ont ce genre de domaines.
Pendant un temps, j'ai été transporté ailleurs, dans un autre temps, et dans un autre lieu !
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Le Grand Meaulnes nous entraine dans une aventure merveilleuse. Un labyrinthe de chemins, de sentiers, de champs, avec le froid, le brouillard, la peur, et la nuit pour compagnons. … Un Domaine sans nom, une fête étrange où les enfants font la loi, la présence d'une belle jeune fille céleste, toute frémissante, un jeune homme désespéré, une fiancée égarée. On pense être dans un conte fantastique. Ce Domaine perdu, ce pays utopique, parfois silencieux, parfois empli de rires d'enfants, agité de danses et de jeux, semble tout droit sorti du rêve du grand Meaulnes.

La suite du roman nous dévoile petit à petit les pièces de ce puzzle. Au fantastique se mêlent la réalité et le suspense. Le merveilleux de l'enfance qui reste collé à la réalité d'un adolescent, à l'aube de l'âge adulte. Un secret partagé avec un ami. Un personnage qui vient tout bouleverser, comme une boule lancée dans un jeu de quilles. Et une jeune fille qui attend d'être retrouvée.

Les fils de l'histoire s'entrecroisent ; un adolescent qui cherche son chemin, qui cherche des traces du passé, trébuche dans les ornières formées par le passage d'un autre, désespère d'arriver au bout de sa route.

Puis, lorsque le bonheur se présente à lui, il prend peur, il s'enfuit. Il est terrorisé comme un enfant qui ne veut pas quitter son monde à lui. Il traîne ses rêves derrière lui mais n'ose-leur donner forme, de peur que la magie s'échappe, qu'ils deviennent insipides, décolorés, qu'ils ne se fracassent sur le roc de la réalité.

Une aventure belle et tragique.
Tragique car elle a nécessité des sacrifices, parce que les remords hantent l'adolescent et l'empêchent de saisir l'instant présent. Pourtant, le grand Meaulnes continue l'aventure, il s'est comporté comme un lâche, ne demandant pas son chemin, brouillant les pistes, comme s'il se moquait des conséquences. Trop d'orgueil, trop d'insatisfaction, une aventure manquée, il préfère s'en aller en laissant à d'autres le soin de recoller les morceaux.

Belle parce qu'elle est magique, mystérieuse et poétique. Un roman d'aventures, de découvertes et d'amitié. Un roman philosophique sur le monde de l'adolescence. Un bel imaginaire qui déforme la réalité, la rend plus belle et plus acceptable. L'imaginaire est le refuge, le pays d'aventures du grand Meaulnes, le seul endroit où il se sente bien.

J'ai beaucoup aimé ce voyage dans le monde du passé et de l'enfance, un lieu qui ne veut pas céder sa place à la fade réalité, qui veut laisser l'empreinte de la magie, les couleurs de l'imaginaire.



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Si la guerre de 14 n'avait pas fauché la jeune vie d'Alain Fournier, quelles oeuvres magnifiques aurait-il sans doute produites! Il nous a laissé ce chef d'oeuvre dont l'intemporalité ne supporte même pas une tentative cinématographique qui ne peut en restituer tout le mystère magique qui le porte à travers les décennies. L'arrivée dans la classe de Meaulnes, au début du livre, est un moment d'exception, pourtant si simple, des milliers de fois reproduit dans toutes les écoles du monde. En lisant ce passage, on perçoit la chaleur du poêle de fonte et l'on distingue les arabesques du givre sur les carreaux des fenêtres. Ensuite, le mystère se met en place, les sentiments, l'amitié, l'amour, l'ensemble pour porter une oeuvre dont la poésie discrète la sublime et donne un bonheur total au lecteur.
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Le Grand Meaulnes, d'Alain-Fournier

Quand Meaulnes arrive chez les Seurel c'est pour :

entrer en pension
prendre des cours l'après-midi
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