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3,75

sur 10116 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Le Grand Meaulnes " et moi nous connaissons depuis très longtemps. On peut dire que ce livre a été mon premier choc littéraire à la sortie de l'enfance et a scellé à jamais mon goût pour la littérature.

C'était mon prof de français de collège qui me l'avait conseillé, ou non, plutôt recommandé, et comme j'étais obéissante je l'avais lu. C'était cette édition du Livre de Poche que l'on retrouve encore dans les brocantes, une aquarelle représentant un château à l'arrière d'une rivière, comme perdu dans les bois, un livre qui dès qu'on l'ouvre sent bon le parfum des vieux livres, ceux qui racontent des histoires passées, vieilles, dans un monde qui n'existe plus aujourd'hui.

Je ne reviendrai pas sur la genèse du livre, qui, pour moi et malgré de multiples lectures est restée très longtemps obscure. Bien que suite à une ultime lecture plus détachée, plus analytique, il m'en reste encore cette impression qu'à partir du moment où le Grand Meaulnes se perd sur les chemins, il quitte notre réalité et pénètre dans un monde fantastique, onirique, un monde comme ceux qu'on rêve de connaître et dont on sait par avance qu'il n'existe que dans les très bonnes oeuvres, peinture et musique incluses.
Je n'ose pas en dire plus de peur de finir, à force de me plonger sur ce roman, par perdre les dernières traces de cette poudre magique qui enveloppe ce récit inoubliable.
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Un livre que j'avais adoré à la première lecture il y a bien longtemps et que j'avais un peu peur de relire, par crainte d'être déçue. Aucune déception !
Ça débute comme un récit de souvenirs d'enfance ou plutôt d'adolescence, plein de fraîcheur, et au lieu de rester dans les souvenirs ou de partir dans le roman initiatique, ça continue dans une ambiance un peu irréelle, mystérieuse, à mi-chemin entre fantastique et romantique, pour finir en retombant dans la triste réalité plutôt dramatique et la fin des illusions. Tout est très bien dosé, parfaitement maîtrisé et extrêmement bien écrit. Dire que c'était un premier roman, que l'auteur a failli avoir le Goncourt (qui se souvient de Marc Edler ? Bon, il y avait aussi du côté de chez Swann qui était en lice, donc disons que le jury a doublement raté le coche cette année-là!) et qu'il est mort au front l'année suivante !
C'est donc un roman remarquablement réussi sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte, et en même temps un beau roman sur un premier amour, de ceux qui laissent les plus beaux souvenirs.
Je ne sais pas si ce roman est toujours aussi lisible par les jeunes d'aujourd'hui, probablement que oui. Quand j'étais adolescente il n'était pas étiqueté comme roman pour la jeunesse, maintenant si. Il doit y avoir une bonne raison ! C'est vrai qu'il peut être perçu comme passablement romantique, avec un petit goût de suranné dans son vocabulaire et dans certaines situations car la société a évidemment beaucoup changé ! le narrateur, François Seurel est un adolescent calme et posé, fasciné par le grand Meaulnes un peu plus âgé que lui et à qui il voue une admiration et une fidélité sans borne. le grand Meaulnes a tout pour lui, la beauté, l'intelligence, … mais il prend parfois des décisions un peu stupides sur un coup de tête, il est dans une quête perpétuelle d'inaccessible. Et quand il obtient, un peu par hasard et beaucoup grâce à son ami François, ce qu'il cherchait, il se choisit un autre objectif, une nouvelle quête, se comportant de façon immature, à la limite de la lâcheté. Quand à Frantz il a lui aussi un charme ravageur, mais plutôt celui du mauvais garçon, irresponsable, un peu bohémien, qui fait le malheur de ses proches. Les trois personnages masculins peuvent sans trop de peine trouver un équivalent moderne moins romantique. du coup le personnage féminin d'Yvonne qui ne ressemble en rien à une jeune femme actuelle doit lui aussi avoir quelque équivalent, moins éthéré, moins romanesque aussi car moins dépendante financièrement des hommes, sans compter qu'elle aurait bien moins de risque de mourir. Ce personnage devait déjà à l'époque être le moins réaliste, surtout comparé à l'autre personnage féminin, Valentine.
Finalement c'est bien un roman sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte, mais construit de façon assez différente des habituels romans de ce type, chacun des personnages masculins porte une facette de l'adolescence, et après des étapes relativement classiques des peines et espoirs adolescents, ils se retrouvent à la fin devant de vrais problèmes d'adultes, très loin du monde féérique après lequel courait le grand Meaulnes. Un des meilleurs premiers romans que j'ai lu !
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La crise de relecture du Grand Meaulnes s'éveille à chaque automne.
Les feuilles mortes, la vigne qui rougit, les nuages bas et gris, une cour d'école à l'ancienne, une salle de classe où l'odeur du feu couvant dans le poêle parfume les lieux, un soir qui tombe tôt, des enfants qui s'attardent dans la cour, des cris étouffés, des jeux…

Une arrivée mystérieuse et Alain-Fournier nous embarque dans un monde onirique où le Temps s'écoule autrement qu'il ne s'écoule aujourd'hui.

Son écriture prend aussi tout son temps.
L'espace se dilate alors que le nôtre est maintenu dans le toujours plus vite.
Tout prend de l'importance dans ce monde resserré sur lui-même.

La nature omniprésente, les sentiments et émotions calquées sur la mouvance des saisons, des lieux où se meuvent des êtres tour à tour heureux, blessés, en attente continuelle.
La recherche du bonheur, de l'amour parfait, les promesses qui ne peuvent se rompre…

Est-ce romantisme kitch? Magie intemporelle? Quête de l'absolu?

Le Domaine mystérieux, la Fête étrange sont les métaphores de l'enfance dans tout ce qu'elle contient de rêves, de beautés, de pureté.
Le mot est lâché. Pureté.
Pureté des sentiments bafoués par trop de non-dits.
Pureté des serments au risque de faire souffrir.
Pureté de l'amitié sacrificielle.

Des sentiments qui paraissent vieillis.
La lecture doit se faire historique (189...) et sociétale (couches de la société - misère artistique du Grand Pierrot…), elle doit aller au-delà de l'histoire (avec pour moi une centaine de pages en trop) et pénétrer le mystère de l'enfant que nous fûmes.

C'est en cela qu'il est chef-d'oeuvre, roman poétique qui touche en nous ce qu'il y a de plus sensible.


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Je suis heureuse d'avoir sélectionné et reçu ce livre, car j'ai ainsi l'occasion d'écrire sur une édition jeunesse. C'est une très belle idée d'avoir inclus Le Grand Meaulnes dans la collection "Lectures de toujours", avec la mention magique "Texte intégral", qui est un véritable sésame intergénérationnel. Oui! Donnons à lire aux enfants le vrai texte, non simplifié, non retaillé, non expurgé, non sucré, non colorisé! Donnons leur dès le départ des nourritures fortes, quitte à renoncer à certains titres! De plus, cette oeuvre est propice à une approche facilitée de la lecture,de par son rythme, découpé en séquences très courtes, comme des plans séquence cinématographiques. Ainsi, le corps du roman peut être encore plus abondamment illustré, ce qui permet une halte et une respiration. Les dessins de Dorothée Duntze captent la poésie du texte, le trait faussement naïf prolonge le regard encore enfantin du narrateur, et introduit doucement le lecteur encore jeune dans l'univers onirique, mystérieux, ou parfois malicieux d'Alain-Fournier. La couverture rappelle un peu la célèbre illustration de l'édition livre de poche, avec un gros plan sur les étangs solognots. La silhouette sombre qui s'en approche suggère la mélancolie, dimension présente dans la fin du livre.
Un bel objet, vraiment, et je suis heureuse de le posséder, grace à Masse critique Babelio et les Editions Gründ que je remercie. Un livre à offrir aux jeunes générations, car si certaines situations ou éléments de décor peuvent paraître anciens et vestiges d'un monde disparu, il n'en va pas de même pour les sensations ressenties à sa lecture, ni pour les sentiments qu'il exprime et interprète.Etranges et familiers, comme sur un instrument ancien un air oublié, comme sur un tableau noirci par le temps une vision évanescente,comme l'odeur suave d'un parfum déposé sur un mouchoir de batiste..
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Oeuvre la plus lue dans le monde après le Petit Prince

« À la fin du xixe siècle, par un froid dimanche de novembre, un garçon de quinze ans, François Seurel, qui habite auprès de ses parents instituteurs une longue maison rouge –l'école du village–, attend la venue d'Augustin que sa mère a décidé de mettre ici en pension pour qu'il suive le cours supérieur: l'arrivée du grand Meaulnes à Sainte-Agathe va bouleverser l'enfance finissante de François…

Lorsqu'en 1913 paraît le roman d'AlainFournier, bien des thèmes qu'il met en scène –saltimbanques, fêtes enfantines, domaines mystérieux– appartiennent à la littérature passée, et le lecteur songe à Nerval et à Sylvie. Mais en dépassant le réalisme du xixe siècle pour s'établir, entre aventure et nostalgie, aux frontières du merveilleux, il ouvre à un monde d'une sensibilité toujours frémissante, et qui n'a pas vieilli. »
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Je relis parfois ce grand classique de la littérature française dont la lecture m'a tant marquée durant l'adolescence et je ressens toujours ce même trouble.
Aujourd'hui, le Grand Meaulnes entre enfin dans la Pléiade, la prestigieuse collection de Gallimard, et ce n'est que justice pour ce roman mythique.
Qui n'a pas tremblé, rêvé, soupiré en découvrant le destin d'Augustin Meaulnes, ce garçon venu d'ailleurs et qui va tomber amoureux d'Yvonne de Galais rencontrée à une fête costumée au domaine des Sablonnières ? Il n'aura de cesse de retrouver la jeune fille qui, à peine entrevue, s'est évaporée. le narrateur de cette quête amoureuse n'est autre que François, son ami, amoureux éperdu et malheureux de la même femme. Mais le grand Meaulnes va laisser sa jeune épouse à cause d'une promesse faite à son frère, Franz de Galais.
Le Grand Meaulnes est l'unique roman d'Alain Fournier, disparu en septembre 1914 dans la tourmente de la guerre. Ce destin tragique s'inscrit en creux dans l'intrigue romanesque du roman.
Cette histoire au charme puissant mêle roman d'amour et fantastique. L'écriture est subtile et d'une grande poésie.
Beaucoup de romans de cette époque paraissent aujourd'hui désuets mais, comme son auteur demeuré éternellement jeune, le Grand Meaulnes échappe aux ravages du temps et reste un grand roman intemporel qu'il faut avoir lu au moins une fois.

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Le Grand Meaulnes est un livre qu'on referme avec un poids au creux du ventre. Et des regrets. Regrets que ce soit si court, regrets qu'il n'y en ait pas d'autres, regrets d'une période lointaine parée d'une lumière si particulière. C'est le livre des sentiments exacerbés, des amours déçues. Il y a une poésie, une douceur, une magie omniprésentes, tout autant qu'une cruauté terrible dans la fatalité qui touche les personnages au travers de leur destin et de ce qui ne se concrétisera jamais pour eux, de ce qui reste hors de portée, aussi flou que les rêves.

Cette seconde lecture près de vingt-cinq ans après la première est étonnante parce qu'elle a gardé toute la force de la première fois, toute la portée onirique découverte à l'adolescence. le Grand Meaulnes, c'est Augustin Meaulnes et son exaltation, c'est l'amitié absolue de deux gamins dissemblables réunis par un secret, ce sont les escapades au bord de l'eau, les rives boueuse, les champs odorants, les ruelles d'un village morne qui devient terrain de jeux, les bagarres, les rivalités, les petits commerces disparus, une époque révolue empreinte d'un parfum d'innocence et de simplicité. C'est l'école buissonnière, le bruit des pupitres que l'on referme sur ses trésors, les salles de classe glacées l'hiver, étouffantes l'été. Et tellement plus encore : c'est l'enfance qui s'efface, le difficile passage à l'âge adulte, les premiers émois, les serments qu'on ne peut renier, la folie de la jeunesse, les illusions perdues, l'amour avec Yvonne, l'aventure avec Frantz... Et L'histoire d'une quête vouée à l'échec, de rencontres qui marqueront les personnages à vie.

J'ai tourné les pages avec la même admiration et la même fascination que lorsque j'étais plus jeune. Je me suis immergée dans son atmosphère désuète et romantique avec le même plaisir qu'à quinze ans, l'âge de François Seurel. J'ai plongé dans les mystères du pays perdu et du Domaine des Sablonnières avec une excitation semblable à celle de l'époque. Il faut une sacré magie dans un livre pour offrir la même qualité d'expérience à plus de vingt ans d'intervalle. Ou être un conteur hors pair, comme c'était le cas de ce jeune homme, Alain-Fournier, disparu trop tôt. Je ne sais pas si ce livre aura ce genre d'impact sur vous, mais je ne peux que vous conseiller de le découvrir. le Grand Meaulnes est plus qu'un classique : c'est le souvenir d'une époque révolue, protégée, marquée par l'innocence et la magie. Un pan d'histoire qu'on referme avec le coeur brisé.
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J'avais lu ce livre dans le cadre de mes cours de français pendant mon adolescence et j'avais été enchantée par le style et l'histoire.
Je voulais donc le relire avec toutes les années écoulées.
Eh bien, je n'ai pas été déçue.
Le roman est magnifique de sincérité, de sensibilité, d'amitié, d'amour.
Dommage que l'auteur est tombé au champ de bataille, il nous aurait sûrement livrés d'autres chefs d'oeuvres.
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C'est assez curieux mais j'ai l'impression d'avoir commencé un livre et d'en avoir terminé un autre, mais de façon très naturelle. Comment dire, je m'attendais à un banal roman d'apprentissage sur la vie dans un collège de province, et assez rapidement le voyage initiatique de Meaulnes m'a beaucoup destabilisée. Je me suis demandé si l'on ne s'orientait pas vers de la fantasy, aussi étrange que cela puisse paraître, avec cette ambiance tellement onirique...

Et puis, le roman gagne peu à peu en profondeur, s'enrichit à mesure que les protagonistes deviennent davantage indépendants, suivant leurs propres orientations. Il s'élargit également pour s'intéresser aux personnages secondaires, directement impactés par les aspirations de Meaulnes et de son alter ego Frantz (que l'on pourrait rapprocher de Peter Pan). La dernière partie est très intéressante parce que ces deux-là restent au centre de l'intrigue mais tout en filigrane. Tout cela est très bien fait.

Au final, on pourrait parler de roman d'apprentissage à l'envers puisque ce ne sont pas les principaux intéressés qui mûrissent mais les autres autour d'eux. Quant à l'écriture, pour un roman du début du XXème, elle m'a paru étonnamment moderne et accessible, sans recherche ostentatoire.
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Ce roman continue de m'émouvoir, j'y retrouve certains détails de la vie quotidienne : les soirées en famille, l'attente des jours de fête, une ancienne atmosphère d'école, la douceur poétique des promenades à la campagne, une nature complice. Ensuite, une aventure initiatique, un passage essentiel : celui de l'enfance heureuse à l'adolescence où tous les rêves sont possibles, mais aussi tous les déchirements, les angoisses, l'amitié sincère et surtout l'amour fou. Mais aussi, les premières désillusions d'adulte s'installent.
Je possède toujours mon premier exemplaire, maintenant jauni, à la couverture légèrement cornée ; certains passages du livre sont soulignés ou cochés, juste pour me rappeler le charme de ses phrases, la force évocatrice de ses mots. Un roman que je relis assez régulièrement avec le même plaisir, une nécessité pour mon bien-être imaginatif et assoiffé de nostalgie ; jamais lassée par cette fiction aux allures de conte mystérieux, féerique et idéaliste.


Lien : https://billetsdelecture.blo..
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Le Grand Meaulnes, d'Alain-Fournier

Quand Meaulnes arrive chez les Seurel c'est pour :

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