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3,44

sur 246 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un premier roman qui mérite qu'on en parle .
Il faut dire que c'est la curiosité qui a motivé ma lecture : qu'est-ce qui se cache derrière ce titre ? J'en souris déjà .

Alors, c'est parti pour suivre les aventures d'une prostituée à Casablanca .
Un milieu sordide , un monde de misère certes .
Et pourtant, Jmiaa portée par son appétit de vivre ne s'en laisse pas conter.
Mais , une rencontre va bouleverser son quotidien .
Le roman se divise en quelque sorte en deux parties . C'est seulement la seconde qui dévoilera vraiment l'intrigue .
Et là , l'histoire prend un chemin inattendu et sans doute trop scabreux pour garder un scénario crédible . Trop de sucre à la fin ...

Pourtant , malgré cette petite déception , je me suis quand même bien délectée de ce récit truculent porté par la gouaille savoureuse de l'héroïne et truffé de commentaires imagés .
Le franc- parler populaire aux comparaisons animalières des plus cocasses , aux sobriquets fleuris , à l'irrévérence exacerbée cache derrière sa drôlerie apparente bien des émotions ou des détresses .
J'y ai été sensible et Jmiaa m'a touchée par sa générosité .

Un roman somme toute assez satirique qui égratigne la religion , le machisme ambiant ou les travers d'une certaine société marocaine qui se cherche entre tradition et modernité .

L'humour , on le sait , est propre à chacun .
Celui de Meryem Alaoui m'a parlé .
Alors, même si l'intrigue ne m'a pas vraiment séduite , je l'oublie pour ne garder que le souvenir d'un moment de lecture bien divertissant .
Encore une jeune auteure que je suivrai .

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Jmiaa est une prostituée marocaine, elle vit seule avec sa fille à Casablanca depuis que son mari qui la frappait l'a quittée. Il était un beau mari, aimant et travailleur, qui devient son mac et oublia son travail pour vivre grâce à celui de sa femme. Ce n'est pas une grosse perte pour elle, loin de là. Au moins, elle profite seule de l'argent qu'elle gagne, même si de temps en temps il vient lui en réclamer. Au moins elle n'est plus battue. D'un caractère très affirmée, elle met en valeur ses courbes très généreuses afin d'attirer des clients dans sa petite chambre proche du marché. "J'ai 34 ans, une fille, et que pour vivre, je me sers de ce que j'ai." dira-t-elle.
Sa mère ignore tout de ses activités, c'est elle qui garde sa fille pendant qu'elle travaille. Jmiaa sait se faire respecter des clients, et n'hésite pas à s'emporter. Sa gouaille et sa langue bien pendue font merveille et nous ravissent. Elle partage sa piaule avec une autre prostituée, Halima qui, quant à elle, préfère lire le Coran plutôt que d'attirer des clients. La description sordide de la misère, des passes, des habitués, des clients minables, côtoie la truculence de certaines situations. Un voyage au sein d'un Maroc pauvre que bien peu de touristes connaissent. En tout cas, il ne leur est pas vendu sur les sites d'agences de voyage.
Avec Jmiaa on découvre les logements miteux, les arrières cours sales, le quotidien minable, les querelles entre femmes, la violence des hommes et leur misère morale, le haschich
Puis, un jour survint Chadlia que Jmiaa surnommera "Bouche de cheval". Bouche de cheval est une jeune réalisatrice en repérage dans le quartier afin de préparer son long-métrage. Elle demande à Jmiaa de l'aider dans la réalisation de ce film. Alors celle-ci va lui décrire sa vie, son quartier, son Maroc, ses voisins....
Jusqu'où cette amitié nouvelle va-t-elle aller ?
J'ai aimé la première partie, parce que la personne de Jmiaa est vive, parce qu'elle raconte ce Maroc inconnu, le quotidien de certaines femmes, contraintes de se prostituer pour vivre, contraintes de se cacher des leurs pour ne pas être rejetées. Son humour et sa verve m'ont ravi. Son énergie et son optimisme aussi. Grâce à eux, elle arrive à affronter les difficultés de la vie.
J'ai aimé cette écriture mêlant le français parlé par les marocains, les expressions colorées et l'arabe...heureusement qu'un glossaire est là en fin d'ouvrage.
J'ai un peu moins apprécié la deuxième partie, plus du tout marocaine, même si l'humour de Jmiaa est toujours là pour nous décrire un monde où tout lui est étranger, dans lequel tout est superficiel
En filigrane de "La vérité sort de la bouche du cheval" Meryem Alaoui écrit un roman sur le Maroc, un roman sans aucune compromis, décrivant la misère morale de certaines femmes, jetant un regard sur l'Islam et une certaine forme d'hypocrisie du régime et des hommes.
Lien : https://wordpress.com/view/m..
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Je dois dire que j'ai eu du mal à entrer dans ce livre car la première partie est difficile à lire : beaucoup de renvois vers un glossaire pour expliquer les nombreuses références ou le vocabulaire, une atmosphère très pesante faite de misère, d'alcoolisme, de tabagie excessive, de prostitution bien sûr… Il y a des passages durs, mais d'autres où on rit. Jmiaa, prostituée de Casablanca, est très attachante. Elle a une langue fleurie, une truculence et un bagout pas possible ! On l'aime ou on la déteste. Moi, je me suis attachée à elle, contre toute attente.

Elle se raconte au travers d'une sorte de journal intime : Arrivée sur le trottoir à cause d'une mauvaise rencontre, elle va s'en sortir grâce à une rencontre providentielle. On dira que tout ça est cousu de fils blancs, que la fin est improbable, que c'esst un happy end… et bien tant mieux ! Jmiaa, sa famille, sa fille, ses copines le mértient bien ! En fait, cette fin ressemble à s'y méprendre aux happy ends des séries mexicaines que Jmiaa regarde en boucle… Je pense que c'est un clin d'oeil que l'auteure nous adresse. Cette façon de conclure cette histoire a en effet été beaucoup décriée depuis la parution du roman. Je ne doute pas un instant que ce roman aura les récompenses qu'il mérite !


J'ai aimé le style et la langue de Meryem Alaoui et sa façon de raconter un milieu que j'ai découvert au travers de cette histoire.

D'autres avis sur mon blog https://recettesetrecits.fr
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L'héroïne est prostituée, Jmiaa raconte son quotidien de travailleuse du sexe. Des phrases courtes, un langage familier pour dire le désir des hommes, la cohabitation entre filles, les arrangements avec la police, le jeu de cache-cache pour que sa mère et sa fille ne se doutent de rien, le mariage qui était une erreur. Jmiaa ne se plaint pas, elle assume sa vie, même si ce n'est vraiment pas celle dont elle rêvait. Et puis arrive "Bouche de cheval" qu'elle surnomme ainsi pour sa dentition équine, qu'elle hésitera d'abord à rencontrer, et qui lui offrira le rôle de l'actrice principale dans le film qu'elle est venue réaliser à Casablanca. Jmiaa découvre un autre monde.
Jmiaa est une héroïne attachante, parcequ'elle prend les choses comme elles se présentent, qu'elle est directe, plutôt positive. Meryem Alaoui a la manière, à travers ce personnage énergique et vif d'esprit, de ne pas mettre au premier plan les difficultés et l'absence de perspectives que vivent de nombreux jeunes, mais de ne pas les occulter non plus. Cela intensifie peut-être, notamment aussi par opposition à la fin heureuse du parcours de Jmiaa, le tragique de ces situations.
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Quel bonheur de suivre Jmiaa, prostituée a Casanlanca , dans sa vie trépidante ét haute en couleurs !
Elle a une vitalité , une impertinence ét une insolence qui donnent de l'énergie pour tôut affronter
sa vie et ses rencontres ét son langage dignes de Michel Audiard , Seraient parfaits pour une adaptation cinématographique
Merci Myriem Alaoui pour ce conte de fées ét cette verve magnifique , une vraie bouffée d'énergie
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Un roman surprenant, plein de vie, de couleurs, ça grouille de partout. C'est brut, tranchant, acide, la vie telle qu'elle peut être dans les rues de Casa, le quotidien des filles qui sont rendues à cet esclavage de leur corps.
Ce n'est pas très ragoûtant, loin de là, mais ce n'est pas sans compter sur l'humour et le caractère bien trempé de Jmiaa pour nous emporter dans sa tornade.
Au travers de son journal intime, elle nous dévoile la condition des prostitués, la misère, l'alcool etc ...
Son destin va virer quand elle fait la rencontre de bouche de cheval.
Si parfois on rit de situations cocasses, on se lasse aussi de ce langage, et des joutes verbales.
C'est bien mais à petites doses.
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En septembre 2015 sortait sur les écrans français Much Loved qui racontait le quotidien de prostituées de Marrakech. Un grand film, avec une touche de romanesque, mais aux résonances politiques très fortes qui n'ont pas d'ailleurs eu l'heur de plaire aux autorités marocaines. Se plonger dans La vérité sort de la bouche du cheval est par conséquent une expérience relativement familière même si le contexte est différent ne serait-ce que parce que l'héroïne du livre, Jmiaa, exerce son métier dans les quartiers populaires de Casablanca et que c'est elle qui s'exprime, à la première personne, au fil d'une sorte de journal intime qui raconte sa vie au jour le jour, souvent sordide, avec une verve jamais prise en défaut même si dérapant parfois dans une grossièreté un peu répétitive. L'immersion est totale, dans la première partie du roman, et le regard de Jmiaa, qui a dépassé la trentaine et est mère d'une fillette, séduit par son franc parler, sa lucidité et son absence de tabous pour décrire une société où l'hypocrisie et la corruption vont très bien ensemble. Rien de très nouveau sous le soleil de Casa mais l'énergie et la vitalité de Jmiaa attirent forcément la sympathie. Cela se gâte malheureusement dans la deuxième partie du roman qui tourne au conte de fées improbable si l'on considère la volonté de réalisme de l'auteure. Ce n'est pas que l'on veuille du mal à la belle de Casa mais les péripéties que La vérité sort de la bouche du cheval décrit dans ses dernières pages souffrent d'un grand défaut de crédibilité. Il est vraiment dommage que ce premier roman en grande partie réussi ne tienne pas ses promesses jusqu'au bout.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Ceci est quasiment le journal intime de Jmiaa. C'est sa voix, et sa voix seule, que nous entendrons tout au long de ce roman, qui s'étend de 2010 à 2018. Comme un journal intime, les dates y sont notées, la chronologie est respectée, et le lecteur n'en sait pas plus que Jmiaa elle-même. Parfois, cependant, nous nous replongeons avec elle dans son passé, pour comprendre, avec elle, comment elle en est arrivée là.
Jmiaa est une prostituée. Une parmi d'autres. Elles sont toutes solidaires, ou presque : il est toujours des exceptions à la règle. Elle nous raconte sa vie quotidienne, sans pathos, mais avec beaucoup de gouaille. Tout n'est pas tout rose quand on est une femme seule, à Casa. Pour la protéger, elle a confié sa fille aux bons soins de sa mère, qui ne se doute pas de ce que fait véritablement sa fille pour lui envoyer de l'argent, payer loyer et nourriture. Mouy, terme affectueux pour désigner sa mère, vit dans un autre monde, dans une maison où vivent aussi deux de ses fils et les familles qu'ils ont fondées.
L'histoire de Jmiaa est celle d'une jeune fille qui, au début, a cru à un conte de fée puisqu'elle a épousé l'homme qu'elle aimait et qu'elle trouvait magnifique. Rien n'a pu la protéger, ensuite, des coups, sans oublier les conséquences de sa paresse et de sa capacité à profiter de ce qu'il avait comme moyen de subsistance : sa femme. Et même si Jmiaa nous apparaît comme une battante, il n'y a pas grand chose qu'une femme sans appui masculin peut faire au Marcoc.
Le conte de fée, finalement, revient dans sa vie quand elle est engagée pour tourner dans un film. Elle devient Candide dans un tournage, montrant aussi l'envers du décor, les difficultés – et le public. Difficile de tourner à Casablanca sans attirer des spectateurs. Difficile aussi de se retrouver déracinée, quasiment du jour au lendemain, dans un quotidien qui n'est pas le sien. La vie de Jmiaa, c'était la survie, les passes, la protection d'un souteneur en cas de mauvais payeur ou de clients violents. En cas de problèmes, la responsable est toujours la femme. L'alcool aussi, l'ivresse, pour tenir le choc. Chacune tient comme elle le peut, de manière à pouvoir trouver le nombre quotidien de clients qui lui permet d'avoir une vie… j'allais dire descente, je crois que « supportable » convient mieux. Mais Jmiaa a de grandes facultés d'adaptation, et l'esprit vif – l'aptitude à être heureuse aussi.
La vérité sort de la bouche du cheval est une manière de découvrir le Maroc autrement. Il est surtout un beau portrait de femme.
Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour ce partenariat.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Jmiaa est une femme trentenaire, mère célibataire, qui a échoué sur le trottoir de Casablanca par un malheureux coup du destin. Loin de se lamenter sur son sort, elle mène sa barque tant bien que mal et n'hésite pas à remonter sa djellaba pour subvenir aux besoins de sa fille.

Dans ce roman, c'est par le biais de son franc-parler et à l'aide d'une bonne dose d'humour que Jmiaa nous conte ses tribulations. Celles-ci vont prendre une tournure assez inattendue lorsqu'elle rencontre une réalisatrice hollandaise Chadlia, surnommée « bouche de cheval » par notre héroïne.

Dès les premières pages de ce récit à la plume enjouée et incisive, on se retrouve embarqué dans les rues colorées des quartiers défavorisés de Casablanca où la précarité domine et le poids des traditions persiste.

Une galerie de personnages secondaires prend vie avec justesse grâce à la verve crue et lucide de cette prostituée. Un personnage féminin attachant par son authenticité et son fort tempérament, touchant par sa détermination et son courage.

Mon seul bémol concerne le dénouement qui est venu ternir ma lecture dans les dernières pages avec un happy-end pour lequel j'ai eu des difficultés à adhérer.

À travers le regard tranchant et drôle d'une prostituée, Meryem Alaoui nous livre un premier roman pétillant et touchant avec ce portrait sans concession de la société marocaine d'aujourd'hui. Une immersion réussie dans les quartiers populaires de Casablanca que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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