La Corse que nous présente
Antoine Albertini, est encore et toujours une Corse violente, et où les intérêts personnels du moment sont pour certains plus importants que la vie ou les vies d'autrui. Que l'on écarte sans état d'âme pour faire son chemin, tracer sa route et s'implanter.
J'ai eu l'impression - et pas que- par certains passages de relire, sous une autre forme, la biographie de
Claude Chossat, "
Repenti" (l'ancien de la Brise de mer).
Ici
Antoine Albertini, fin connaisseur de son île, des affaires, nous fait un paquet de tout ce que ce bout de terre peut supporter de négatif: implication d'un Etat largué mais qui s'engage avec tel ou tel individu pour "acheter" une paix sociale; les barbouzes et leur rôle dans l'ombre; le milieu des affaires et des affairistes, en l'état ce qui va lier le parrain qui décède d'une piqure d'abeille, César Orsoni, avec le prénommé Bastien, qui charge un flic alcoolique et désabusé dont la femme a disparu cinq ans plus tôt, de retrouver son oncle qui a disparu du village; la Corse accueillante, mais de membres en cavale des Brigades Rouges; la Corse dont la violence, dans ce "
Banditi", est même perpétrée par des femmes; sans oublier la manipulation, érigée presque en sport national.
Le scénario de départ est intéressant, mais comme je l'ai lu dans un autre commentaire, la multitude de noms, accolés aux CV des individus et protagonistes concernés, sans parler d'évènements auxquels l'auteur fait allusion, certrains réels d'autre romancés, n'ont pas été sans ajouter une certaine complexité à la lecture de ce polar.
J'ai préféré, et de loin "
Malamorte", du même auteur.
Et dans un autre régistre, j'ai regardé cette semaine "Permis de construire", le film réalisé et avec Eric Fraticelli et de nombreux acteurs déjà vus dans la série "Mafiosa" (encore de la violence), dans lequel, sous couvert d'un humour parfois un oeu lourd et convenu, la Corse apparaît sous un meilleur jour: celui du respect de la parole donnée, celui de la reconnaissance, celui de la promesse faite et tenue, et l'acceptation de l'autre, même s'il n'est pas de l'île, mais uniquement et parce qu'il a su en respecter les gens et leurs valeurs.
J'ai préféré.
Même si nous ne sommes pas dans le même régistre.