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Avec un incipit tel que :

« C'est pas Dieu possible d'être aussi conne »,

on aurait pu s'attendre à quelque chose de léger, voire humoristique, avec de l'auto-dérision à la Bridget jones. Sauf que la derrière phrase de cette introduction tonitruante met un point final à la perspective d'un roman comique.

Ce n'est pas plombant non plus, car cette histoire de deuil d'enfance, l'héroïne est bien décidée à la revivre pour exorciser ses peurs et remettre en lumière les épisodes manquant qui pèsent comme autant de lests pernicieux sur sa vie d'adulte.

Avec l'histoire familiale, et le drame qui l'a marquée, resurgissent aussi les souvenirs d'amitiés, de musique, de camp scout et de tout ce qui fait le sel de la vie d'une enfant. On revit avec nostalgie les années 80 à travers les tubes, les émissions de télé et les …radio-cassettes, au coeur du problème quelques décennies plus tard.

Les dialogues sont très vivants et toniques , et l'écriture résolument ancrée dans notre époque.
Ce thème récurrent en littérature contemporaine est traité avec une certaine légèreté, montrant bien que la jeune femme est bien décidée à régler ses comptes pour comme elle le dit « devenir une adulte à part entière »


Bon moment de lecture, pas inoubliable, peut-être parce que très court, mais très agréable.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Perdre son père a dix ans

Le premier roman d'Alexandra Alévêque fait la part belle à l'introspection en nous proposant en parallèle l'histoire de Violette a dix ans, au moment où elle perd son père, et un quart de siècle plus tard.

Ce court roman commence le 7 mars 2009. le jour où Violette, qui approche de la quarantaine, tente de lire la vieille cassette audio qu'elle vient de récupérer. Cette dernière reste bloquée dans son appareil, provoquant sa colère, car tout indique que cet enregistrement est important pour elle.
Après ce chapitre d'ouverture, on retourne en 1982, le 17 octobre très exactement. Violette a dix ans. Elle voit Paul, son père, vomir puis s'aliter. Sa mère lui explique qu'il a une forte migraine et qu'il ne pourra la conduire à l'école où il enseigne et où elle est élève. Au fil des jours les informations sont de plus en plus diffuses. Une migraine peut-elle durer aussi longtemps et faut-il pour la soigner être hospitalisé? Violette reste avec ses questions alors que son père rend son dernier souffle. Mais sa mère ne lui avouera qu'après les obsèques desquelles elle est tenue éloignée.
Un drame qui se double d'une incompréhension. Une trahison qui se double d'un sentiment de culpabilité. Un traumatisme qui ne s'effacera pas de sitôt: «Son enfance n'était plus. A dix ans fraîchement célébrés, elle venait de se faire brutalement débarquer d'un monde qui promettait il y a peu de temps encore son lot d'insouciants instants pour basculer avec fracas dans celui de l'âge adulte, sans tambours ni trompettes, mais avec la violence d'un coup de fouet qui vous lacère les chairs.» La vie n'a alors plus guère de sens. Même Marc et Bertrand, ses grands frères qui avaient quitté la maison pour suivre des études, ne trouveront les mots pour la consoler, malgré leur bienveillante attention
On comprend dès lors cette obsession, un quart de siècle plus tard, à vouloir remettre la main sur l'enregistrement de l'enterrement. Si seulement cette satanée cassette n'était pas aussi récalcitrante!
Alexandra Alévêque a parfaitement construit ce roman, la chassé-croisé entre 1982 et 2009 permet tout à la fois de retrouver l'innocence et le chagrin de l'enfant, la colère froide et le besoin de comprendre de l'adulte. Une confrontation qui trouvera dans les paroles de «J'arrive» de Jacques Brel une parfaite illustration des sentiments qui perdurent, mais aussi le titre du livre :
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
La mort potence nos dulcinées
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Les hommes pleurent, les femmes pleuvent.
Un premier roman délicat et sensible, une nouvelle voix à suivre.


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****

Violette est une petite fille de 10 ans, souriante et enjouée, quand son monde bascule. Son père, aperçu un soir malade aux toilettes, finira par mourir d'une rupture d'anévrisme quelques jours plus tard. Comment continuer à vivre, comment être heureuse, comment grandir après la perte brutale de celui qui la voyait comme sa princesse...

Alexandra Alévêque signe ici avec brillance son premier roman...

De son écriture fine se dégage une infinie tendresse pour ses personnages, et notamment pour Violette, cette petite fille perdue et perdante.
Parce que c'est bien de tout ce qu'on lui a pris dont il est question dans ce roman : un père bien sûr, mais surtout son dernier au revoir, son enterrement, son chagrin et son enfance.
Laisser la place aux mots, aux gestes, aux larmes... Violette n'a pas eu le loisir de choisir, de s'exprimer. En ne cherchant qu'à la protéger, sa mère l'a profondément blessée.

Avec une construction originale et rythmée, Alexandra Alévêque nous souffle avec douceur l'importance des silences qu'on comble, des mystères qu'on éclaire et des derniers mots que tout un chacun a le droit de prononcer.

Un roman rempli de lumière et d'amour malgré le thème lourd et pesant. Un roman à découvrir...

Merci une fois de plus aux 68 premières fois, qui ne cessent d'éclairer ces rentrées littéraires...
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Ce roman, probablement autobiographique, nous raconte la vie d'une femme d'une quarantaine d'années, font le père est décédé lors de ses dix ans.
Jusqu'à ses dix ans, Violette vie heureuse entourée de ses parents et de ses amies. Mes son père tombe gravement malade et décède d'un anévrisme. Comment bien grandir, quand son père disparaît, quand on est aussi jeune ? Comment se construire ?
D'autant qu'au moment, où son père sera enterré, on l'écartera et elle ne pourra lui dire au revoir. Quarante ans plus tard, son travail de deuil ne sera toujours pas effectué.
L'auteure nous fait vivre sa jeunesse et plus tard sa vie de femme avec réalisme. Elle nous transmet son ressenti, sa tristesse et par moment sa joie de vivre. Un livre plein d'émotion, agréable à lire.

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Violette à dix ans en 1982 quand la vie bascule, son père adoré est malade. Instituteur, fumeur invétéré, papa sérieux et mari aimant, il est un père vite idéalisé.
Mais quand la maladie arrive, brutale, au diagnostic mal posé, la petite Violette est mise à l'écart. Selon un théorie fausse qui veut que l'on doit protéger les enfants dans certaines situations douloureuses, elle sera envoyée en vacances chez des amis.
Quarante ans plus tard, cette blessure la touche encore et le travail de deuil n'est toujours pas accompli.
Un roman émouvant, où les choses sont dites avec douceur et réalisme. C'est à la fois vivant et triste. En parallèle du drame familial il y a les souvenirs heureux d'une enfance passée dans une famille aimante, l'école, les copines, les rêves.
Une jolie lecture malgré le thème qui aurait pu être pesant. Une auteur que je découvre avec grand plaisir.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/12/05/les-autres-fleurs-font-ce-quelles-peuvent-alexandra-aleveque/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Violette a 10 ans lorsqu'en 1982 Paul, son père, meurt brutalement. Pour protéger la fillette, pour lui éviter le chagrin et peut-être aussi parce que les adultes sont persuadés que les mots font davantage de mal que les faits, (ce qui n'est pas dit n'existe pas) on la tient à l'écart de l'hôpital, d'abord, des obsèques, ensuite. La petite fille devra grandir tout autour de ce trou béant que creuse l'absence irrémédiable sans avoir pu dire au revoir à son papa, ni libérer sa peine et la fragmenter au milieu de celle des autres. Trente ans après, cette souffrance empêchée car non-dite continue de saper son existence. Une vieille cassette audio pourrait ouvrir les vannes du deuil non réalisé... si seulement l'antique ghetto-blaster acceptait d'en débloquer l'écoute. Comme un signe et un symbole, les mots qui, peut-être, pourraient recoudre l'enfant et l'adulte restent absurdement enfermés dans une machine vieille de 30 ans...
Cette situation tragi-comique sert de fil conducteur à la narration et trouve son écho dans une écriture tiraillée entre larmes amputées et sourires toniques. Alexandra Alévêque a trouvé, me semble-t-il, le ton le plus juste, la distance exacte, pour tout dire sans enfoncer le récit dans le pathos. Elle parvient ainsi à donner parole et pensée à l'enfant qui sait sans comprendre, qui comprend sans savoir, parce que rien ne lui est explicitement dit et encore moins expliqué. La douleur de la disparition du père, loin d'être allégée par le silence, continue d'encombrer l'adulte car l'enfant a dû substituer ses propres réponses au travail de langage qui permet de donner ses contours au monde mais que les grandes personnes n'ont pas pris en charge au moment opportun.
La construction narrative alterne deux temporalités : celle de l'enfance et celle de l'âge adulte. Ces va-et-vient temporels mettent en évidence la sorte de stagnation dans laquelle étouffe la narratrice, comme bloquée à ses 10 ans, de la même manière que la cassette reste coincée sur la même période, refusant de délivrer les paroles qui elles-mêmes pourront peut-être délivrer Violette. Tout se passe comme si la petite fille de 10 ans continuait d'occuper entièrement un corps de taille adulte et à faire seule ce qu'elle peut pour assimiler la mort de son père.
De grosses bouffées de tendresse et de compassion jaillissent de ce récit gorgé de vie qui tire l'intime vers l'universel et plaide subtilement pour la vérité due aux enfants. La douleur du cheminement vers l'acceptation est sans cesse mise à distance par une façon de raconter pleine d'humour, qui n'occulte rien mais qui refuse aussi l'étalage ostentatoire des émotions. C'est, pour moi, un roman généreux et intelligent par le regard empathique et juste, sans aucun infantilisme angélique, porté sur l'enfant.
Un roman doltoevskien, en quelque sorte !
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La vie de Violette bascule un jour d'octobre 1982. Son papa est hospitalisé pour maux de tête. Elle se demande alors comment ce mal étrange peut autant la hanter. Risque-t-il de mourir ? Combien de temps va-t-elle rester sans papa ? « de quel droit les avait-on séparés ainsi sans préavis ? Depuis quand une veine pouvait-elle casser comme une branche ? » Violette navigue en eaux troubles pendant vingt-sept ans. Aujourd'hui, elle veut absolument mettre la main sur une cassette audio. Celle-ci pourra peut-être l'aider à résoudre ses interrogations d'enfant. « J'ai conscience d'être en quête d'un trésor sans avoir la certitude de l'existence du moindre magot. Je fouille, en vain. »

Un récit à double construction. Un chapitre sur deux alternant le « je » et le « elle », de l'enfance à aujourd'hui. Ce va-et-vient s'écoule sur toute la lecture, donnant une correspondance parfaite à l'histoire. L'écriture est éclatante et joyeuse aussi étonnant que ce soit, avec cette mort qui rôde. Je n'ai pas pu le poser, lu d'une traite. Cette rencontre entre l'enfant choquée et l'adulte traumatisée par la perte d'un être cher cherchant à tout prix à comprendre pourquoi. Pourquoi on l'a ignorée, mise de côté. Pourquoi elle était trop jeune. Violette veut la vérité pour qu'enfin à 40 ans elle vive en paix.
Une magnifique histoire, très touchante sur le deuil et les capacités que chacun a de le surmonter ou pas. Émouvant de vérité (option kleenex conseillée).
« La mort a cet avantage qu'elle n'est pas versatile. Quand elle a pris sa décision, il y a de fortes chances pour que ce soit irréversible. Et si elle a élu un membre de votre clan, ce n'est certainement pas pour vous le rendre quelques semaines plus tard. »

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2019/09/17/37624061.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Alexandra Lévêque est journaliste. S'appuyant sur son expérience professionnelle, elle a publié en 2017 le récit de ces souvenirs de tournage de la série documentaire 21 Jours. Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent est son premier roman. Un roman autobiographique découvert dans le cadre des 68 premières fois.

C'est pas Dieu possible d'être aussi conne. J'ai beau frapper la touche Eject de mon index, l'appareil ne veut rien savoir. Je pourrais m'y briser le doigt que cela n'y changerait rien. La cassette est là, sous mes yeux, coincée derrière le clapet en plastique transparent. La fonction lecture ne veut rien entendre non plus. La bande magnétique demeure immobile, agrippée aux bobines crantées comme si elle m'en voulait d'avoir mis près de trente ans à venir la récupérer. Sur l'étiquette verte derrière la paroi translucide, quelques mots écrits à la main il y a vingt-sept ans. A presque quarante ans, je pensais m'être suffisamment échauffée pour clore ce soir un lourd chapitre. Visiblement, mon antique ghetto-blaster en a décidé autrement.

Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent est le récit d'une quête. Pour devenir une adulte à part entière, Violette n'a pas d'autre choix que celui de récupérer une cassette. Pour que l'enfant qu'elle était grandisse en paix.
Qu'il est douloureux, enfant, de perdre un être cher, un être fondateur. Mais n'est-il pas plus dévastateur d'être écarté des funestes célébrations ? Dès lors, comment comprendre, comment accepter l'inacceptable ? Comment se construire sur un tel néant ?

Avec une infinie tendresse, Alexandra Alévêque évoque cette douleur, le cheminement de cette petite fille devenue malgré tout femme, du travail qu'elle a dû entreprendre pour enfin laisser partir ce père, et une fois ce chemin réalisé, accepter tout simplement de vivre quand bien même elle vivrait plus longtemps que lui. L'auteure alterne les chapitres écrits à la première et à la troisième personne, le passé et le présent, les souvenirs d'enfance et ceux plus récents. le tout est harmonieux, parfaitement construit. Il y a du rythme, de la délicatesse, de la justesse et de l'émotion dans Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent. Quant à la plume d'Alexandra Alévêque, elle est agréable, son style également. L'auteure n'a aucune volonté de faire pleurer, juste peut-être celle d'apporter un témoignage et de délivrer un message aux parents. Leur dire qu'à trop vouloir bien faire, ils finissent par faire mal. À trop vouloir protéger, ils détruisent.

Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent est un roman touchant, attendrissant qui une fois ouvert capture. Mais que peut donc contenir cette cassette tout droit venue d'un autre temps ?
Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Un petit livre qui mérite 4 étoiles pas 5 car ile st trop courrt.
C'est une cassette certains d'entre vous ne sauront pas ce que c'est .
C'est ma jeunesse c'est peut être un peu pour cela que j'ai aimé ce livre , dommage je l'ai lu très vite.
C'est une histoire pleine d'amour pour sa famille malgré les divergeances d'idées.
C'est bien ,c'est émouvant.
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2009. Violette a récupéré une cassette audio que l'antique lecteur refuse de lire. Sur la bande, un héritage douloureux qu'elle s'empêche d'écouter depuis vingt-sept ans. En 1982, Violette avait 10 ans et vivait avec ses parents, jusqu'à ce qu'un jour son père soit victime d'un étrange malaise puis de maux de tête terribles qui ont entraîné son hospitalisation. On a éloigné la fillette pour la "préserver" ; on pensait bien faire, on lui a volé la mort de son père. Devenue adulte, Violette souffre encore de n'avoir pas pu lui dire au revoir.

Un beau récit sur le deuil qui n'a pas plu s'accomplir. La narratrice en est parfaitement lucide, qui dit que si sa famille avait préféré France Inter à Europe 1, Dolto à Pierre Bellemare, elle aurait pu faire ses adieux et entamer son travail de deuil. Cet éloignement et cette dissimulation, s'ils nous semblent monstrueux aujourd'hui, étaient de mise à l'époque, entraînant à l'âge adulte le traumatisme qu'on imagine. Jusqu'à la libération salvatrice, quand on parvient à faire la paix avec ses fantômes. En plus de sa vertu cathartique, ce roman nous tient par une nostalgie distillée à petites touches, qui ne peut que toucher les lecteurs qui ont dépassé les 45 ans : il ressuscite à merveille toute une époque, le Nesquik, Michael Jackson et les premiers vidéoclips, le brushing impeccable d'Eddy Mitchell et La dernière séance – j'avais à peu près l'âge de Violette en 1982, j'ai frissonné sur Thriller et dansé sur des chansons de Kajagoogoo.

Roman lu dans le cadre des 68 premières fois

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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