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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La promesse du titre et de la quatrième de couverture n'est tenue partiellement qu'à partir de la page 260 environ ; elle ne l'est entièrement que dans les 100 dernières. Je m'attendais sans doute à une sorte de journal de recherche, même avec toutes les digressions et la prose fragmentaire qui caractérisent l'auteur et que j'avais tellement aimées dans Les Mots étrangers, et aussi, dans une certaine mesure, dans La langue maternelle. Hélas, de cette recherche et de ses résultats, je doute que j'aie beaucoup appris et que je retienne assez, même si la chute énigmatique est plutôt bien menée.

Ayant plus ou moins - selon l'humeur - accepté en cours de lecture cette frustration, j'ai trouvé cependant dans le roman d'autres stylèmes que j'aime chez l'auteur :
- la capacité de créer des personnages et des situations très réalistes et complexes par le simple pointillé ;
- le goût intarissable pour les mots étrangers, pour l'apprentissage des langues, pour les questions de linguistique abordés comme autant de thèmes romanesques ;
- le lien fort et toujours plus essentiel (dans ces trois romans) entre une quête glottologique et un deuil ;
- la profondeur la plus métaphysique, mais toute en légèreté sublime, du rapport existentiel et poïétique entre migrance et expression et identité, c'est-à-dire, dans le fond, l'exploration de son identité composite et de son écriture en rhizome chez l'auteur de littérature migrante.

Par surcroît, et à vocation attendrissante : les personnages d'Audrey et de la Roumaine SDF, ainsi que les bateaux de la narratrice.
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Bien écrit ce livre nous fait aimé notre langue quelle qu elle soit française ou étrangère , il faut l'aimer , l'exprimer
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“Les premiers mots ont été Am Stram Gram et ils ne veulent absolument rien dire.”

J'ai innocemment voulu commencer mon année avec ce livre à cause de son titre. Quelle poésie, me disais-je, que d'entamer l'année avec le Premier Mot.
Ce fut ma première erreur.

“Chaque mot est une histoire.”

Une quatrième traîtresse.
Ma seconde erreur a été de faire confiance à la quatrième de couverture. En effet, ce livre est une de ces malheureuses oeuvres qui ont été cruellement desservies par leur présentation. Très essentiellement parce que cette quatrième de couverture n'est pas une présentation. Pas comme elle le devrait en tout cas. Une quatrième de couverture se doit, à mon sens en tout cas, de poser un point de départ à l'histoire, de faire monter un suspens dans la tête du futur lecteur pour lui donner envie de lire l'histoire, et, quand il ouvre effectivement le livre, c'est de là que tout part : ces quelques mots au dos du livre deviennent un socle, une ligne de départ. Dans notre cas, la quatrième de couverture raconte les deux premiers tiers du livre. Oui. Tant que ça. Moi qui m'attendais à une quête aux dimensions presque épique, incroyable - découvrir le premier mot tout de même, cela a de quoi faire rêver ! - je me suis trouvée à attendre que le frère meurt pour que la narratrice se décide enfin à partir à l'aventure. (Que de cynisme !)

“La mort est une patience.”

Une relation fraternelle bancale.
Les choses partaient plutôt bien pourtant. Dès les premiers mots, on est plongé dans cette relation très intime, très tendre qu'une petite soeur entretient avec son grand frère. Mais, s'il paraît curieux et délicat dans les premières pages, ce frère prend vite une tournure plus sombre. Plus d'une fois, j'ai été dérangée par les échanges entre le frère et la soeur. Si elle lui est soumise et lui voue une admiration totale, à la limite de la dépendance (elle dira même : “mais je ne voulais pas m'éloigner, pas même un instant de mon frère”), lui semble souvent agacé par sa présence, par ses questions. J'ai eu parfois l'impression que les deux protagonistes ne s'aimaient pas du tout de la même façon, que leur relation, si très tendre par instant, pouvait aisément se montrer toxique. (La narratrice dira même qu'elle a voulu, dans son enfance, devenir aussi forte que son frère pour pouvoir le punir de la battre.) C'en est à tel point qu'à la fin du livre, on en sait bien plus sur ce frère disparu que sur celle qui le raconte.
Mais ceci est un choix sur les relations entre personnages. Intéressant, même si parfois très perturbant.

“Le point d'interrogation français ressemble à un point d'exclamation voûté. Je suis un point d'exclamation qui a vieilli.”

Une narratrice dans les nuages.
Lors d'une réminiscence sur son passé (qui sont ô combien nombreuses !) la narratrice évoque sa capacité à se souvenir des choses “par coeur et dans le désordre”. Ce qui résume assez bien la construction du livre. Tout, absolument tout tourne autour du frère disparu. La narratrice passe un temps considérable (les deux premiers tiers du livre du coup), à se perdre dans ses souvenirs, chaque détail de son quotidien lui rappelant un échange, un détail, une anecdote. le temps lui-même ne semble plus avoir d'emprise sur sa réalité puisqu'une pensée peut durer des pages et un instant, simultanément.
Pour le coup j'ai été intéressé par cette approche du deuil comme un voleur de réalité, comme une obsession de chaque instant. Mais c'est un peu long, un peu trop obsessionnel à force. le rythme en devient vite brisé, cahotant même.

“A travers la langue que nous parlons résonnent les voix de peuples qui se sont éteints il y a des milliers d'années.”

Un essai qui s'ignore.
Je pense très sincèrement que l'auteur a fait une erreur en voulant écrire un roman. Il me paraît clair qu'il avait un nombre très conséquent d'idées théoriques quant aux origines du langage. En fait, il y a dans ce livre bien davantage de théories que de mises en scène. Or qu'est un roman si ce n'est une histoire ? Et qu'est une histoire sinon un mouvement ?
Il n'y a que très peu de mouvement dans ce livre. Tout tourne autour de dialogues entre un nombre de protagonistes bien trop élevé à mon sens pour une oeuvre aussi courte (ce qui est un vrai problème quand on ne les décrit presque pas et qu'on s'amuse à les réintroduire au petit bonheur la chance d'un coin de rue).
Et ces dialogues, parlons-en ! Ne sont-ils donc que prétexte à parler théorie et à rebondir (parfois de manière franchement forcée) d'une hypothèse à une autre ? Oui. Absolument. Je n'ai pas eu l'impression un seul instant de suivre une véritable conversation entre deux personnes. Ou alors sont-ce les académiciens qui ne parlent vraiment que théories et hypothèses à longueur de temps ? Toujours est-il que, pour un livre qui se veut roman, ceci ne fonctionne pas. Je n'aurais pas été plus choquée si des morceaux entiers de dialogues avaient été inscrits dans des encarts avec source à l'appui, telles des citations issues de revues célèbres.
(Ceci dit, j'en ai appris énormément sur la Grèce et ses grands noms, ainsi que sur la linguistique et les étymologies des mots.)

Le premier mot a été l'épilogue d'un très long silence.”

Des théories intéressantes.
Si le livre met très longtemps à s'y mettre, il finit par aborder des théories intéressantes sur les origines (et les raisons) du langage.
Tant de questions fascinantes à peine effleurées pourtant, à peine approfondies. Et c'est tellement dommage, car combien d'implications chacune d'entre elles aurait-elle pu avoir ?

Lien : https://les-defis-de-lecture..
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